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Les Canaries.

7-Oct-2001 (email)
 

270 milles nous attendent pour arriver aux Canaries. Nous levons l'ancre le 2 octobre pour une navigation, qui nous paraîtra courte malgré les nombreuses heures de moteur sur la moitié du trajet, que nous subissons par manque de vent. Navigation à la voile la première journée et la seconde nuit seulement. La monotonie de la navigation au moteur sera rompue par une baignade en compagnie de Manga Sambo et par notre rencontre avec des tortues de mer ! Nous en croisons une bonne vingtaine peut-être plus. Nous semblons les déranger dans leur sieste, quand nous nous approchons doucement d'elles.

 

 

Au large, la mer reste bleue marine. 5 bonites sont pêchées et mangées. Nous arrivons le 4 octobre à Graciosa, une petite île volcanique, sans routes et sans voitures, située à quelques milles au nord de Lanzarote. Nous sommes accueillis comme il se doit par les dauphins, Arnaud nagera à côté d'eux. Le mouillage est magnifique : plage de sable blanc, eau limpide et turquoise, poissons multicolores en abondance. Les palmes et masques sont de rigueur !

 

Nous ne nous en lassons pas évidemment ! Il nous tarde de partir à l'assaut des sommets volcaniques de l'île pour contempler la mer de toutes parts. Quitter ce deuxième mouillage de rêve va être difficile. Nous n'avons pas encore eu la curiosité de rejoindre le village à trois quart d'heure de marche, très joli paraît-il. Mais ici, la nature nous comble ! Le départ pour la prochaine étape n'est pas encore prévu, nous avons le temps de vivre !

Rassurez-vous, on ne disjoncte pas complètement, certaines réalités s'imposent encore à nous : la deuxième série de devoirs du CNED sera prochainement envoyée. Arnaud et David ont inventé un verbe : cneder (vb du 1er groupe), il se conjugue à tous les temps. Les cours et les devoirs sont ponctués par des travaux pratiques : plongeons avec masque et tuba pour un cours de science et vie de la terre. Ils cnedent le matin environ 3 heures, pendant que les parents s'activent aux tâches quotidiennes ( mais oui ! il y a des contraintes quand même ! courses éventuelles, lessives, entretien du bateau, etc, et le Hugo de plus en plus "marinisé", qui devient intrépide ! Il aime l'eau salée et mord le sable à pleine bouche avec indifférence : surprenant ! ).

18-Nov-2001 (email)

 

Famille, Amis,

Vous voici sans nouvelles depuis le 7 Octobre dernier, et certains d'entre-vous inquiets, nous ont contactés. Que tout le monde soit rassuré, tout va bien.

 

Dans notre dernier mail, nous abordions notre arrivée aux Canaries le 4 Octobre sur l' île de Graciosa. Nous vous décrivions déjà un peu cette petite île volcanique, sans routes véritables, mais plutôt constituée de pistes pour quelques rares voitures, située à quelques milles au nord de Lanzarote. Le mouillage nous a paru enchanteur avec sa plage de sable blanc, eau limpide et turquoise, poissons multicolores en abondance.Nous sommes montés jusqu'au sommet volcanique de l'île pour contempler la mer de toutes parts. Comblés par ce mouillage, nous n'avons eu que tardivement la curiosité de rejoindre le village à trois quart d'heure de marche. De ce fait, nous avons manqué de peu l'équipage de Malamok qui était au port de Graciosa, pendant que nous étions au mouillage à quelques pas. Ils sont partis pour Lanzarote, avant qu'on apprenne leur présence. No mind ! Nous les retrouverons plus tard. Nous n'avions pas envie de quitter rapidement cette villégiature hospitalière. Arnaud et David devaient également prendre le temps de boucler leur deuxième série de devoirs.
 

 

 

 
 

Le 11 Octobre, nous avons quitté notre nouveau petit paradis pour gagner le vieux port d'Arrecife sur Lanzarote, qui offre un mouillage agréable tout près du cour de la ville et où les plaisanciers sont plutôt nombreux. C'est à Lanzarote donc, que nous rattrapons enfin Malamok, installé dans le port officiel de la ville, au milieu d'autres bateaux déjà croisés au hasard des escales. Les retrouvailles au ponton seront nombreuses et chaleureuses...en témoignent les apéritifs tardifs avant de regagner notre mouillage paisible.

Cette escale nous a paru pratique pour organiser un gros ravitaillement alimentaire et surtout en eau, que nous nous sommes faits livrer à quai, où nous nous sommes amarrés juste le temps de la livraison. Florian, un ami de nos amis Bruno et Brigitte, nous fera les honneurs d'une île qu'il adore. Malgré la barrière de la langue, nous avons pu communiquer sur les sujets les plus divers, en très grande partie grâce à lui, très patient, chaleureux, joyeux, et indéniablement doué d'un langage du cour. Les îles de l'archipel canarien sont nées du feu et du magma dans un décor fait de mer et d'azur. A Lanzarote, les éruptions ont recouvert de lave des km2 de terre, qui constituent aujourd'hui le parc national de Timanfaya. Visiter Lanzarote, c'est être invité à découvrir une exposition artistique fondamentale et grandeur nature. César Manrique, peintre, sculpteur, architecte, a marqué de façon indélébile les paysages de l'île, cherchant à intégrer le concept de l'art dans la vie quotidienne de l'homme. Il a mené un combat contre l'industrie touristique, dont les promoteurs menaçaient de défigurer l'île. C'est de loin, en effet, l'île la plus préservée des complexes touristiques. L'île s'est vue attribuer en 1993, le statut de réserve de la biosphère ».

Le Mirador del Rio, au cap nord de l'île est un lieu d'observation impressionnant du haut de ses 479 mètres dominants les îles de Graciosa, Montana Clara et Alegranza. Le Jardin des Cactus est un réel hommage rendu par Manrique aux cactus, utilisés ici traditionnellement pour l'élevage de la cochenille, dont on extrait le carmin.

Enfin, la Fondation César Manrique, maison qu'il fit construire à Taro de Tiche, et où il vécut, constitue une illustration parfaite de l'intégration d'un bâtiment à son environnement, en l'occurrence la lave.

Le 17 Octobre, nous avons enchaîné sur l'île de Fuerteventura ( Gran Tarajal ), en quête du site des dunes blanches, dont Bernard Moitessier était tombé amoureux. Cette terre aux reliefs peu marqués, parcourue par un vent violent, a des allures d'Afrique avec ses palmiers et cactus pour seule végétation.

Le 19 Octobre, nous avons rallié l'île de Gran Canaria à Puerto Mogan, où nous avons eu la surprise (ce n'était pas prévu) de recroiser la route de Malamok quitté à Lanzarote. Nous avons peu exploré cette île, dont on dit qu'elle est à la fois saharienne à l'Est, alpine à l'Ouest, et montagneuse et volcanique au milieu, comme un condensé de l'archipel tout entier.

Le 26 Octobre nous nous sommes rendus sur l'île de Ténérife ( Las Galletas et Los Cristianos ) pour accueillir Françoise, Patrick, Aurélien, Tristan et Arthur arrivant le 28/10 pour une semaine de vacances. David a retrouvé avec excitation son grand copain Tristan.
Il nous a semblé que Ténérife avait deux visages, celui d'un flot de stations balnéaires très fréquentées et celui d'une nature farouche et étonnante, qui toise son monde du haut du Pic de Teide (3718 m). On découvre des pins géants jusqu'au Parc National à l'ambiance apocalyptique : magma pétrifié, éboulis de cendres, déserts de lave, paysages de canyons américains.

Quittant Los Cristianos pour Puerto de San Juan, un grand plaisir nous a été donné en navigation avec nos amis valeriquais, à travers le spectacle de globicéphales en bandes nombreuses, nageant au plus près du bateau. Appareils photos, caméras ont tourné de mains en mains. Les enfants se sont jetés à l'eau pour nager au plus près d'eux, quoique impressionnés par la masse volumineuse des cétacés et finalement un peu craintifs.

Le 4 Novembre, le départ de nos hôtes, nous pousse à reprendre la mer pour l'île de la Goméra, où les équipages d'Equinandra et de Malamok ont prévu de se rejoindre pour partir de concert au Cap-Vert.

C'est de San Sebastien, que Christophe Colomb appareilla en 1942 pour partir à la conquête des Amériques. L'île ne possède pas de route de front de mer, mais de profondes vallées encaissées. Son Parc National englobe la plus grande forêt de lauriers et de bruyères arborescentes du monde, mais que nous ne prendrons pas le temps de découvrir. C'est l'île la plus fertile et la plus verte, et pour cause, c'est la seule à posséder des sources. Le port de Santiago nous a offert ses quais pour les derniers réapprovisionnements en eau, gas-oil, camping-gaz et quelques compléments alimentaires, en frais, notamment.

Dés le lendemain, le mouillage de Valle Gran Rey ( Puerto de Vueltas ) nous accueille dans son site spectaculaire de hautes falaises rouges, où nous attendons avec Malamok, du vent pour partir. Nous découvrons là, des bananeraies, au cour même de la ville. Les baignades se déroulent au pied des falaises, qui surplombent le mouillage. Leur hauteur fait peser sur nous le sentiment d'être minuscules et leur beauté sauvage nous donne l' impression diffuse d'être ici, entre mer et ciel, au cour de l'essentiel.

Nous aurons passé un mois dans l'archipel des Canaries. Cela aura été notre plus longue escale. Les îles ne se ressemblent pas et chacune mérite qu'on s'y arrête. Les Canaries sont très investies par les Allemands, qui en ont fait une villégiature de prédilection. Les Français y sont assez peu représentés.

Le 8 Novembre, les deux équipages d'Equinandra et de Malamok ont quitté le rivage, en l'espoir de vents favorables annoncés, pour une traversée d' environ 800 milles soit à peu près 8 jours de navigation, vers un nouvel archipel :

 

 

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