[La page d'Equinandra] |
Du Maroc à Madère. |
23-Sep-2001 (email) : | |||
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La route du Maroc à Madère a commencé au près, puis vent de travers avec houle de travers grossissant. On a fini avec la trinquette et trois ris dans la grand voile. On s'est bien fait chahuté toute la première nuit et la journée qui a suivi. Ensuite, ça s'est apaisé mais on était chlasse! Trois jours trois nuits pour rejoindre Porto Santo. Nous étions contents, bien qu'on ait fini au moteur car plus de vent, mer plate !! David s'est refait une tourista, assez sévère, pendant la traversée. Depuis notre arrivée, nous lui faisons des repas hyper caloriques ( dont nous profitons aussi ) pour qu'il reprenne du poil de la bête !
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En arrivant le cned a été un peu prise de tête, mais il fallait que la première série de devoirs partent pour cette fin de mois. C'est bouclé, les enfants attaquent la deuxième série.
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Ici l'eau est bleue turquoise et enfin chaude ! Les baignades deviennent idylliques. Il devient possible de baigner le petit Hugo sans craindre qu'il se refroidisse trop vite. Du haut de ses quinze mois , c'est un sacré lascar qui sait ce qu'il veut. Je ne me souviens pas qu'Arnaud et David aient été aussi volontaires au même âge ! A la plage, Arnaud et David surfent dans les rouleaux. Hugo voudrait les suivre...
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Au fait le pilote remarche (il n'avait pas marché depuis la Manche) suite à une répararation digne de Mac Giver en la personne de Joël. Il s'agissait de remplacer les charbons du moteur de la pompe hydraulique. Evidement impossible de trouver des pièces d'origine, c'est donc vers un "électricien auto" à El Jadida que nous nous sommes dirigés pour trouver les pièces. Notre électricien auto a trouvé au fonds d'un vieux carton 4 charbons, qui ressemblaient aux nôtres. Après l'obligatoire marchandage, nous obtenons les précieux charbons pour 50 dirhams (environs 30 francs). La réparation pouvait commencer. A l'aide d'une lime à ongle, de bouts de ficelle, de scotch, et d'un petit peu de soudure le tour était joué. Et ça marche ! même dans le mauvais temps. Nous n'avons pas barré entre El Jadida et Porto Santo, ce qui modifie radicalement la vie à bord ! Plus de disponibilité aux enfants, moins de fatigue, la plaisance quoi ! |
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7-Oct-2001 (email) : |
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Tout devient formidable, si si ! comme dans les livres et comme dans les rêves. Vivre ses rêves peut paraître indécent, mais si on ne s'en donne pas les moyens, comment pourrait-on encore rêver sa vie ? Pas toujours simple non plus de s'en donner les moyens, question de choix pourtant ! Mais en effet, il faut abandonner un certain nombre de choses sur l'autel du sacrifice. Ces choses, si importantes hier, sont aujourd'hui réduites à des proportions moindres. A ce jour, on espère ne pas retomber à notre retour dans les futilités du passé et savoir encore regarder l'essentiel. Nous avons fait la connaissance de 6 équipages familliaux à Porto Santo. Sous le regard amusés des parents, une vingtaine d'enfants de quinze mois à 15 ans transforme la plage en un grand terrain de jeux. Châteaux de sable, ponts, bagarres de boules de sable et baignades dans les rouleaux font le bonheur de tous. Il nous a fallu mouiller dans le port deux nuits de suite parce que le vent de sud soufflait fort. Le mouillage à l'extérieur devenait quelque peu inconfortable, certains bateaux dérapaient sur leur ancre. On ne pouvait plus débarquer en annexe. La marina facture l'abri (évidemment), et offre les services habituels : douches, météo et laverie. Nous lui donnons notre linge ( c'est la première fois que nous utilisons ce service dans une marina ) et elle nous le rend, avec comme résultat : dix tee shirt foutus ! Il nous aurait fallu dire que le blanc ne se lave pas avec la couleur ! nous expliquera la courtoise mais glaciale hôtesse d'accueil ! Nous pensions, pauvres naïfs, que cette donnée était universelle !
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Après une semaine de farniente, le 25 septembre, nous quittons le mouillage de Porto Santo pour la Baia da Abra sur l'ile de Madère. 30 milles de navigation heureuse : mer, soleil,ciel bleu azur et vent juste comme il faut. Nous explorons la baie déserte en annexe. Les massifs volcaniques, marqués des traces des séismes passés se jettent dans l'eau cristalline et turquoise, dans laquelle nous barbotons, heureux de notre douce oisiveté. Les poissons se parent de robes aux motifs et aux couleurs variées et étonnantes. La vie est belle ! Le plaisir des yeux et des sens est immense. C'est le plus fascinant des mouillages jusqu'à maintenant. Ce n'est pas peu dire, car nous mouillons la plupart du temps, boudant les escales au port qui nous coûteraient trop cher et nettement moins poétiques ! Deux ports depuis notre départ.
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En route pour Machico le 26 : nous devenons fainéants ! Les voiles resteront dans leurs tauds. A notre décharge, il n'y a que 5 milles à parcourir. Le 27 nous arrivons à Funchal. C'est une très grande ville flanquée sur une colline. La nuit, des milliers de lumières illuminent notre paysage. Nous restons aussi au mouillage, le port embouteillé par des candidats à la transatlantique ne donnant pas l'envie de s'y engager. Nous aimons notre liberté. Notre escale sera gastronomique ! cela s'impose : poissons, légumes et fruits débordent des étalages du très joli marché, où les vendeuses sont en costumes traditionnels. Les bananes sont sucrées et les oranges jûteuses (une orange = un verre). Nous goûtons la Christophine : c'est un légume qui ressemble à un avocat avec des épines dont le goût est proche de la courgette avec la fermeté des pommes de terre. Anne régale aussi l'équipage d'une tartiflette maison que nous partagerons avec un autre équipage, celui de "Manga Sambo" un océanis 370. C'est une famille de 4 enfants que nous avons déjà rencontré à Portosin, ils sont de Morgat Crozon ( bonne référence ! ) Mathilde et Maëlle sont super cool, Arnaud et David se régalent de leur compagnie. Notre escale sera écologiste : nous visitons le splendide jardin botanique situé tout en haut de la ville. Avant d'y contempler la baie de Funchal, il nous faudra prendre le bus. Cela est plus éprouvant qu'un coup de vent. Le chauffeur fonce dans un dédale de rues pentues, étroites et sinueuses, agissant sur son avertisseur sonore à chaque virage; ça grimpe dur, nous nous accrochons à nos sièges comme nous le pouvons. Nous pousserons un grand "ouf" à notre arrivée, en appréhendant déjà la descente retour. Ils sont fous ces citadins ! La pédale douce, ça existe ! Notre escale sera sportive ! randonnée dans une levada. C'est un système d'irrigation qui sillonne la montagne. Nous traversons des bananeraies, des vignes typiques et des forêts. Les eucalyptus, ibiscus et autres palmiers nous ravissent. Nous n'avions jamais vu d'avocatier ! L'exotisme nous assaille délicieusement.
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