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L'histoire de leur voyage, étape par étape :

Bran est à vendre

caractéristiques du bateau

Bran à quai

Le coin des photos :

Les détails :

  Ici on peut les suivre à la trace sur une carte

 Les dernières nouvelles ....

 
21-Juillet-2003 : Bran est là

nous sommes arrivés à Brest samedi 19 juillet 2003 à 12h30 au petit minou après 7 jours, 1heure 51 minutes et 1 seconde ! NOus sommes arrivés à Brest à 14 H 30 superbement accueillis par une ribambelle d'amis ! Nous sommes tous en forme et heureux d'être sur la terre bretonne (sauf Thierry) et nous préparons à vous faire part du récit de notre dernière traversée.... à 5 uniquement ! nous vous embrassons tous très fort et à bientôt car nous allons voir certains d'entre vous ces prochaines semaines,

 

11-Juillet-2003 : Les Açores, retrouvailles avec Olympe...

Nous sommes arrivés, de Saint Martin, après 2404 miles en 15 jours et 7 heures de navigation. Mais cela vous le savez déjà ! ! ! !

Escale dans l'île de Faial à Horta aux Açores


L'accueil des autres bateaux avait été si parfait que cela ne pouvait que bien se passer, il y a comme un parfum de sérénité dans cette île. La gentillesse des gens n'est pas un vain mot, comme par exemple les personnels du port : douaniers, policiers, employés de l'immigration ; eh oui, en arrivant ici il faut passer dans 4 bureaux différents : le bureau de la marina en premier (obligatoire, c'est eux qui vous attribue une place) puis, sans ordre particulier, les trois autres.
Dès notre arrivée, Erwan a remarqué Jan Steen amarré le long du quai. Le lendemain, les filles sont allées les voir et ont été très bien accueillies. Un repas en commun est aussitôt programmé ! Ils nous raconteront leur escale aux Bermudes, îles superbes mais particulièrement chères côté vie quotidienne ; ils ont été coincés là du fait du mauvais temps, ils les ont donc moins appréciées. Magellan, avec Céline et Jean est là aussi, depuis 15 jours déjà, avec à son bord famille ou amis pour quelques jours. Des retrouvailles supers après celles de St Martin. Ils nous racontent leur traversée naviguant tout à côté de Lupito avec qui ils ont longuement conversé par VHF (et même fait des quarts de nuit !).
A notre arrivée, le temps est correct mais il se couvre, il fait même froid, de quoi nous réhabituer à la Bretagne ! Froid et humidité pénètrent partout et nous regrettons un peu le soleil antillais mais pas la chaleur …. Ni la dengue !
Les bateaux amis nous indiquent les coins à découvrir, notamment en matière de restos : nous nous étions promis d'y aller non seulement parce qu'en traversée on rêve de " bonne bouffe " mais aussi pour fêter l'anniversaire de Chantal, c'était prévu. Nous n'avons pas été déçus et nous en avons profité car ils n'étaient pas chers ! Parmi eux, le Peter's Café Sport, de renommée internationale, style plutôt pub où plusieurs bateaux ont laissé leur signature (un drapeau, un pavillon de club,….) sur les murs et plafond du lieu. Le Peter's Café Sport sert des plats du jour et des sandwichs le midi et le soir, sauf le dimanche où l'horaire est plus restreint ; on y mange la succulente " soupe à la baleine "…
( y a-t il de la viande de cachalot dedans ? Mystère ! ).
Marusca, notre équipière, reste encore quelques jours avec nous le temps de trouver un bateau filant sur la Méditerranée. Ce ne fut pas une mince affaire !
Peu après notre arrivée, nous partons faire le tour de l'île, nous faisons une ballade superbe. Nous commençons le tour par l'Ouest comme il nous avait été conseillé. Nous sommes un jour férié et nous nous retrouvons à suivre une procession, les Açoriens étant tout endimanchés. Peu après, nous découvrons les piscines d'eau de mer de Varadouro c'est-à-dire des anfractuosités de rochers volcaniques aménagées en piscines avec plongeoirs et surveillant de baignade. Elles sont placées dans des lieux très sauvages sur une côte très découpée : roches noires sur eau bleue : quel charme !
Nous rejoignons ensuite la Ponta dos Capelinhos, lieu remarquable puisque site d'une éruption volcanique en 1957. Une montagne de lave a surgi de mer, on est face à un paysage lunaire. Le phare est en ruines, battu par les vents. Bien sûr, il n'a plus aucune utilité car éloigné du rivage. Nous continuons et découvrons une forêt domaniale très agréable et très européenne pour nous qui venons des Tropiques avec quand même quelques palmiers…. Nous nous arrêtons dans un petit restaurant aux pizzas de taille conséquente, beaucoup trop grandes pour nos appétits ! L'après-midi, nous parvenons à la Caldeira, cratère de l' ancien volcan de 2 km de diamètre : nous sommes à plus de 1000 m, le vent souffle et le soleil est régulièrement voilé par des nappes de brouillard qui cachent parfois la caldeira. Par chance, nous pouvons l'admirer complètement. Vaches et chèvres paissent librement dans cette nature. Nous remarquons de nombreux sentiers forestiers que de bons marcheurs apprécieraient. La route que nous suivons est bordée de haies d'hortensias bleus et blancs comme partout dans l'île ; c'est vraiment surprenant, un des charmes de Faial. La fin de notre promenade nous mène vers l'Est de l'île et ses cultures avant de nous arrêter au panorama au-dessus de Horta.
Le samedi 21 Juin, vers 1h00 du matin (soit 5 jours après nous), arrive Eros que nous avions entendu sur la VHF quelques heures plus tôt. Les retrouvailles sont sympas d'autant plus que nous les avions quittés fort rapidement en les doublant au large d'Anguilla en début de traversée. Nous les avions eus un peu à la VHF, puis entendus sur le 13960 Khz, la fréquence radio de Daniel, le " routeur " de Tilaine et d'Eros. Marie-Françoise est un peu fatiguée de ces journées de mer, Audrey est dans une forme éclatante et son rire commence à emplir les pontons.
Trois jours après, Olympe et Tilaine arrivent et nous sommes nombreux à les accueillir. Nous attendons ces retrouvailles depuis Novembre ! Très rapidement, les enfants se remettent à jouer ensemble.
Cette escale à Faial nous donne l'occasion de retrouver bien des bateaux connus : Promesse et P'tit Prince rencontrés à Antigua, Elliot, Lupito revus à St martin mais aussi Kéravel, Globule, Sirandane sur lequel est embarqué Alex de Sualiga, Galaad. Nous rencontrons Patrice de Nuance, ami d'Equinandra.
Nous décidons de passer une journée sur l'île de Pico tous ensemble c'est-à-dire Olympe, Tilaine, Céphée 3 (un Garcia ami de Tilaine) et nous-même. Nous optons pour un tour de l'île en taxi à trois véhicules. Nous longeons les premiers vignobles, faisons une halte dans une fromagerie artisanale, visitons le musée de la baleine, déjeunons ensemble puis achevons notre tour par une incursion à l'intérieur, du côté du mont Pico, sommet du Portugal. Ici aussi, la nature change avec l'altitude. Nous découvrons un lac de montagne. Les enfants se détendent et courent après les canards, habitants du lac. Juste avant de reprendre le ferry pour Horta, nous nous arrêtons près de piscines naturelles puis n'hésitons pas à acheter quelques bouteilles de vin local… en particulier le Basalto !
Notre escale à Horta se prolonge un peu grâce à Olympe, Tilaine et Eros. Nous goûtons les soirées apéro sur chacun des bateaux, tour à tour les enfants sur un voilier et les parents sur un autre.
Chacun d'entre nous n'hésite pas à respecter la tradition d'Horta : chaque équipage s'arme de pinceaux et dessine une " trace ". Nous reprenons notre création de Porto Santo et la peaufinons… tout comme Olympe.

Escale dans l'île de Terceira à Angra do Heroismo


Partis le mercredi 2 juillet de Horta vers 16h30, nous voguons maintenant vers Terceira en compagnie d'Olympe. Le temps est couvert mais le soleil réapparaît rapidement. La fin de journée est des plus agréables, le vent est faible et nous progressons bord à bord avec Olympe. La nuit est aussi calme. Le vent se lève un peu et nous arrêtons les moteurs, Bran prend rapidement le large et arrive le premier à Angra do Heroismo, il est 08h00 du matin. Nous trouvons vite une place dans la marina car à cette époque il n'y a plus grand monde. Olympe, arrivé une bonne heure après nous, trouve une place juste en face. Jean Yves, Odile et leurs 4 enfants ne sont là (en principe !) que pour 2 ou 3 jours. C'est donc au pas de charge que nous commençons la découverte de cette nouvelle île. La ville d'Angra est magnifique et ne vole pas son appartenance au patrimoine mondial de l'Unesco. Des maisons colorées, des monuments dans toutes les rues ou presque, deux châteaux pour défendre la ville, une cathédrale magnifique, un musée historique passionnant, la promenade dans la ville est un vrai régal. L'Imray (Les îles de l'atlantique) d'une édition ancienne, ne parle pas beaucoup de l'accueil en ce lieu, et pour cause, la marina est récente. Il n'y a toujours pas de douche et la clearance se fait encore dans un bungalow, mais les travaux vont bon train et l'année prochaine quand vous passerez ici (préférez absolument Angra plutôt que Praia da Victoria) vous trouverez un port " tout beau tout neuf ".
Au bout de deux jours, la ville n'a presque plus de secrets pour les deux équipages et nous décidons de louer une voiture pour le lendemain. Nous sommes 11 au total et un Traffic Renault fait l'affaire. Au moins nous sommes tous ensemble. Bran et Olympe ne s'étaient pas revus depuis Arrecife, aux Canaries. Le mois de retard pris par Bran à Saint Martin pour cause d'avarie a finalement permis aux deux bateaux de se retrouver aux Açores ; et ce, pour le plus grand plaisir des deux équipages ! Aujourd'hui, parents et enfants se sont tous retrouvés et ne se quittent plus d'une semelle ! Le tour de l'île commence par le port de Praia da Vitoria et sa marina (on ne se refait pas !). Finalement, même s'il n'y a pas de douche, on est beaucoup mieux à Angra ! C'est plus joli et mieux abrité. Nous continuons par la visite d'une grotte (l'algar do Carvao) puis de fumerolles de souffre (furnas do Enxofre), deux phénomènes volcaniques. Les enfants, c'est bien connu, préfèrent la baignade plutôt que les visites touristiques ; en début d'après midi ils sont tous à l'eau (y compris le plus grand d'entre eux, Jean Yves !) dans les piscines naturelles de Biscoitos, au Nord de l'île. Les parents avaient visité, peu de temps avant, le musée du vin de la même localité ; chacun ses trucs ! Le clou de la journée aura été, sans nul doute, une course de taureaux à Cinco Ribeiras (Tourada à corda) où la bête est lâchée en pleine rue et provoquée avec des parapluies. Quelle rigolade ! C'est, je crois, le jeu favori des habitants de l'île. Il s'agit d'une tradition qui remémore la victoire des insulaires portugais contre les Espagnols grâce à ces bêtes. Pour nous remettre de nos émotions, nous sacrifions au rituel immuable du soir : l'apéro dînatoire, les parents sur un bateau, les enfants sur l'autre !
Olympe II quitte Angra le 8 juillet à 11h30 pour la Bretagne. Jean Yves compte mettre 10 ou 12 jours pour rallier l'Aber Wrac'h. Pour notre part, nous appareillerons samedi matin, le 12 juillet et nous comptons atteindre Brest le week end du 19 juillet. On verra bien, c'est le vent qui décide ! Reste à savoir qui ira chercher les amarres de qui…les jeux sont ouverts !


Voilà, la prochaine fois que vous nous lirez, nous serons à Brest, notre port d'attache…Mmm ! On en parlera plus tard ! Portez vous bien et


A bientôt.

 

26-Juin-2003 : Le récit de la traversée...

Nous sommes arrivés le 16 juin à 3h30 du matin après 15 jours et 7h00, heureux d'atteindre les Açores, terme de notre deuxième traversée avant l'ultime saut en direction de Brest.

Voici quelques éléments pris durant la traversée dans le cahier de quart, du 31 mai au 16 juin.

Samedi 31 mai
Nous sommes partis de St Martin le samedi 31 mai à 15 H 30 précises mais vraiment sans nous presser. Nous avons pris le temps de nous baigner avec l'équipage d'Eros, de parler, de revoir Uluwatu (Philippe et Lionelle) pour la dernière fois à St Martin car nous les reverrons certainement à Morgat en août. A l'origine, nous devions partir dimanche mais Eros, en partant samedi, nous a tentés et finalement nous sommes partis une demi-heure après eux. Nous les avons rattrapés juste après Anguilla et ce fut une séance photo réciproque. Depuis, nous avançons au près, cap au 25-30°.
21h00 : quelque chose se prend dans l'hélice et fait un bruit épouvantable contre la coque et naturellement freine le bateau. Un bout s'est pris non seulement dans l'hélice mais aussi dans l'hydrogénérateur et nous avons peur de perdre notre super source d'énergie. Non seulement il y a un morceau qui reste accroché mais quelque chose tape contre la coque, parfois fortement au niveau du cockpit. Nous cherchons à nous arrêter pour nous libérer de ce filet. Voyant que cela reste accroché, nous essayons d'utiliser les gaffes sans succès. Nous tirons sur le bout et décrochons l'hydro, il n'est pas endommagé. Reste encore ce qui tape et Thierry décide de plonger en pleine nuit, sans lune et dans une eau qui semblait froide mais ne l'était pas trop, selon lui. Il se harnache et se munit d'une torche étanche et en même temps, nous arrêtons le bateau. Est- ce l'arrêt subit ? Toujours est-il que lorsque Thierry s'immerge, il ne voit rien d'anormal et nous n'entendons plus rien….Ouf ! Cela suffit les choses étranges ! Il est 22h10 lorsque nous reprenons enfin notre route. Nous appelons Eros pour leur raconter notre mésaventure, ce sera notre dernier contact VHF. Depuis, nous avons appris que nombreux étaient ceux qui se " prenaient " un filet ou un casier au large d'Anguilla, en pleine nuit bien sur !

1er Juin
Tout se passe bien, Morgane et moi sommes dehors (il est 21h45). Nous regardons ce magnifique ciel étoilé. Quelquefois nous trouvons les étoiles que Nicolas nous a appris à repérer dans la superbe voie lactée genre " bouclier d'Orion "…La lune est nouvelle, nous l'avons aperçue tout à l'heure mais maintenant elle est cachée par des nuages.

2 Juin
Connaissant la fréquence d'émission de Daniel, le routeur de Thilaine et d'Eros, nous l'écoutons et ce jour-là, nous entendons très clairement Jean-Paul de Thilaine qui fait part des problèmes de Chloé sur Olympe. Sympa de les entendre, on se sent plus près d'eux !
21 h 30 Marion et Morgane sont de quart et Thierry reste un peu avec elles pour prendre la météo. A un moment, bip, bip, bip, " data.com " le pilote " se met en rade " et Marion doit barrer pour qu'il se repose un peu. Il ne supporte pas de trop bosser. Morgane part se coucher à 23 h 00 et Marion reste encore un peu. Il y a un cargo et on surveille. Il est passé assez près !

Nous sommes le 3 juin 2003. Le vent et la mer sont d'une stabilité déconcertante….Même cap, même vitesse, même mer, des conditions totalement " alizéennes "que nous aurions dû connaître à l'aller, entre Cap Vert et Martinique. La moyenne pour le moment est de presque 7 nœuds avec 153 miles parcourus les 2 premiers jours et 169 le 3ème au près serré. Un vent de 20-22 nœuds la nuit et 17- 20 nœuds le jour de façon régulière. Les premiers jours agitent les estomacs, nous n'étions plus habitués à naviguer au près de façon si permanente. La mer n'est pas très forte mais il faut s'y remettre quand même ! Même Marusca qui nous disait ne jamais souffrir du mal de mer a été malade pendant une journée ! Les déplacements sont compliqués, la cuisine pas facile et du coup les repas sont vite faits et vite avalés….mais le moral est bon et personne n'est vraiment malade, juste un peu gêné, de plus le soleil est au rendez-vous. Nous souffrons d'ailleurs de la chaleur 30° le jour, 27 ° la nuit.

Ce mercredi 4 juin, le vent a chuté et la mer s'est calmée. La pression atmosphérique monte de plus en plus, nous nous rapprochons du centre de l'anticyclone. La journée a été très calme, il fait toujours aussi chaud. Maman et Marusca ont fait du pain et une pizza au grand bonheur de l'équipage.
Cependant, depuis le début de l'après -midi, Erwan a de la fièvre (jusqu'à 40°). A l'heure où j'écris (Marion), il fait nuit, je fais mon quart. La nuit est très calme aujourd'hui, il n'y a que 12 nœuds de vent. Même si les nuits sont magnifiques, étoilées, claires, je préfère la journée, on est toujours plus anxieux la nuit que dans la journée en plein soleil. Je retourne donc à mon poste pour surveiller les alentours !

5 Juin
6h00 du matin, vent 15-20 nœuds, route un peu plus Est 020° - 025°, 048 ° tout à l'heure à la faveur d'un grain, le bateau file à 6,8 nœuds.
Le jour se lève doucement sur une mer calme. Le soleil paresse un peu et ne me réchauffe pas encore. A bord tout le monde dort, c'est Georges qui barre en ce moment. Nous le ménageons un peu car il donne des signes de fatigue. Nous barrons donc beaucoup, tour à tour, la journée. La ligne de pêche est prête. Hier, à cette heure-là (Chantal était de quart) nous avons pris une daurade coryphène qui, malheureusement et au dernier moment, n'a pas voulu monter dans le bateau. Nous avons aussi perdu un leurre, probablement un très gros poisson…on se contente comme on peut !
Nous sommes maintenant au 28 ° Nord et le temps a l'air de se rafraîchir. Il fait 26 ° dans le bateau ; à cette heure, hier, il faisait 28 °. Pourvu que le soleil ne soit pas trop chaud non plus car je n'arrive pas à dormir pendant la journée et je souffre de la chaleur (Thierry).
13h30 : le vent commence sérieusement à baisser de 20 nœuds ce matin, 15/18 nœuds dans la matinée, il est tombé à 9/10 nœuds. Nous avançons à 5 nœuds en moyenne pour un cap vrai de 025 °environ au près bon plein. On est peut-être entré dans la zone de calme de l'anticyclone.
17h00 : l'équipage conduit par Georges se prélasse dehors et dedans, comme d'habitude, il n'y a que moi qui bosse : météo, réglages, groupe,…(Thierry)
23h00 Ca y est ! Papa est levé mais nous restons encore un peu avec lui. La lune éclaire toujours aussi bien cette belle nuit étoilée. Malgré ça, il fait aussi chaud qu'hier, il fait 28° à la table à cartes.

6 Juin
0h10 : nous attendons la renverse de vent qui devrait passer au sud ouest juste au-dessus de l'anticyclone. En fonction de sa position, ce sera plus ou moins haut.
Le temps est calme malgré le peu de vent on avance à 5 nœuds et plus. On a même triché en bordant les draps que les filles ont eu la bonne idée de faire sécher. Ce système nous fait certainement gagner de la vitesse : je ne sais pas, peut-être 10 ou 11 nœuds ! ! ! Voilà comment on triche en traversant l'anticyclone des Açores et en plus on ventile le bateau, ce qui n'est pas négligeable !
11h 20 : depuis une demi-heure, le vent est à monter à 14/15 nœuds, tourné au sud-est et nous faisons route vers le but à presque 8 nœuds de vitesse. C'est inattendu car nous sommes en bordure de l'anticyclone, en tout cas pour la force du vent.
17h50 Nous sommes toujours en route directe sur le but au travers par 10/13 nœuds de vent de sud -sud est. La pression baisse un peu donc logiquement, nous avons passé la pointe Ouest de l'anticyclone et montons vers la zone des dépressions. A 18h00 nous avons parcouru 938 miles depuis St Martin.
22h20 Le moteur est en route depuis deux heures du fait du vent faible et pour charger les batteries. Marion et moi (Morgane) chantons et jouons de la flûte. 22h50 : nous avons fini de chanter " ouf ! " doivent se dire Papa et Maman qui sont juste en dessous de nous. Mais heureusement pour eux nous allons bientôt nous coucher.

7 Juin
6h00 : j'ai pris mon quart à 5h00. Je me suis activée car le jour se levait et qu'il faisait beau. Le bateau est assez plat donc j'ai fait du pain ! Il gonfle en ce moment. J'ai aussi petit-déjeuner en terrasse et je me dispose à bouquiner. Faut bien s'occuper ! (Chantal)
Nous sommes au moteur depuis plus de 12 heures, le vent est proche de zéro, en plus ce maudit anticyclone s'étend très loin à l'ouest ; je ne sais pas quand nous retrouverons du vent, j'attends les cartes météo et la pression atmosphérique est encore élevée. Les filles et Marusca s'occupent en peignant à la gouache, Erwan est toujours fiévreux et nous nous inquiétons un peu, il n'a aucun signe clinique. Chantal se repose en lisant. Depuis 04h00 ce matin nous affichons 1000 miles au compteur.
22h40 La nuit est toujours aussi claire, les étoiles brillent. C'est la demi-lune aujourd'hui et elle reste de plus en plus tard dans la nuit (Marion).

8 Juin
Erwan a déjà 3 jours de fièvre et cela l'affecte de temps à autre, parfois avec un peu de maux de tête. Marie-Christine appelée par Iridium nous a dit qu'il faisait " sa dengue " et nous devons donc lui donner le traitement adapté. Mais côté énergie, elle ne s'est pas envolée ! ! !

9 Juin
Nous sommes passés au Nord de l'anticyclone depuis ce matin et nous nous situons maintenant sur une ligne séparant le sud des dépressions et cet anticyclone. Mais le vent manque à l'appel et nous avons recours au moteur, car même sous spi la vitesse est très faible. Nous faisons route directe sur les Açores et il nous reste plus de 1 000 miles à parcourir. Normalement, d'après les cartes météo que je reçois, nous devrions être poussés vers les Açores jusqu'au bout.
Nous avons passé aussi le cap des 8 000 miles depuis notre départ de Brest le 20 juillet 2002.
Les journées se ressemblent depuis trois jours : le vent et la mer se sont calmés et l'équipage apprécie beaucoup. Les trois enfants lisent presque toute la journée, même Erwan se découvre petit à petit une passion pour la lecture. Il est difficile de les décrocher de leur bouquin pour les faire travailler, en particulier Erwan. Marusca nous prépare des petits plats italiens succulents, la cuisine de Chantal, beaucoup plus simple, paraît fade à côté. Marusca est une bonne équipière ; en voile, ce n'est pas le top mais elle sait barrer et le fait de mieux en mieux. En fait, elle aime cela. Pour les manœuvres c'est différent, elle suit et fait ce qu'on lui dit. Quelquefois elle ne comprend pas nos termes français et elle fait des erreurs. Elle s'en veut à mort d'ailleurs et se confond en excuses pendant une heure. Elle a un peu tendance à me réveiller pour rien, la voile qui claque, une bouée de casier à la dérive ou un cargo à 30 miles de là…
Ce matin le vent se remet à souffler et Thierry lance le spi pour la deuxième fois et cette fois-ci seul avec Marusca et sans problème. En fin d'après-midi, le ciel devient gris et nous affalons le spi. Nous sommes passés au Nord et nous avons quitté les tropiques définitivement : c'est la grisaille et le temps frais.

10 Juin
Le vent durant la nuit est passé franchement ouest ce qui nous pousse sous la route.
En fin de nuit le temps est gris et la mer bien formée. Elle vient soit de ¾ quart arrière soit d'arrière : on dirait qu'elle est croisée. Le vent est moins fort qu'en début de nuit et ce n'est pas plus mal.
Une dizaine de dauphins gris très jolis qui sautaient haut nous ont accompagnés pendant un quart d'heure. Ils sautaient devant l'étrave et se jouaient de celle-ci même si parfois le bateau semblait leur rouler dessus et ce, du fait de la vague.
A 7 h 15 nous avons franchi les 1500 miles depuis St Martin !

11 Juin
Depuis près de 3 jours nous sommes au vent arrière, les voiles en ciseau avec génois tangonné dans une houle qui fait rouler le bateau bord sur bord. Nous avons mis le spi pendant 2 journées et une dernière nuit mais avec la bande de nanas et le mousse de 8 ans qui plie dans le sens du vent, " lé capitane (comme dit Marusca) il n'a qu'à bien se tenir ! " J'ai donc dû affaler le spi à contrecœur pour établir le génois plus facile à contrôler pendant les quarts de nuit de ces mêmes " nanas " (deux dames d'âge respectable et deux filles).
Le vent varie de 10 à 20 nœuds nous obligeant quelquefois à réduire un peu le génois. La route n'est plus la route directe car nous voulons rester en bordure des dépressions et ne pas rentrer trop dedans. Par contre, depuis 2 jours, et c'est le changement le plus notable, il fait gris et il pleut parfois. Nous n'avons aperçu un bout de ciel bleu qu'hier pendant moins d'une heure. La température baisse aussi sensiblement. Chantal a ressorti les duvets pour servir de couverture et quelques pulls pour les quarts de nuit.
16h00 : depuis une heure le soleil brille enfin et les filles en profitent pour se laver les cheveux et prendre une douche. Thierry et Marusca ont pris la leur et le reste de l'équipage suivra peut-être.

12 Juin
Le vent n'est pas top : 10 nœuds pas plus, il a tourné Nord Ouest, comme je le prévoyais, la houle est là qui fait battre les voiles. Il bruine, la nuit est claire malgré la couche de nuages, la lune est derrière tout cela.
0h55 : Vent inférieur à 10 nœuds, vitesse du bateau 3 nœuds : un énorme cargo sort de la brume distance radar : 2,63 miles et d'autres échos radar apparaissent à la même distance, probablement des grains.

13 Juin
Route au moteur ; j'ai enlevé l'hydrogénérateur puis mis le moteur à 2000 tours, choqué la grande voile pour qu'elle prenne le moindre souffle, malgré cela la vitesse ne dépasse pas 5,3 nœuds !
La lune est réapparue et son cortège d'étoiles aussi. Un cargo pointe son étrave au loin sur la route habituelle, il est à plus de 16 miles. Le vent est toujours aussi absent.
14h30 : allure vent arrière, petite vitesse. Le spi hissé ce matin par un vent qui forcissait est maintenant souvent déventé mais nous avançons quand même. Le patron va faire sa sieste, il râle, il dit qu'il est toujours tout seul pour bosser !
21 h 50 : Tout va bien. Morgane et moi sommes de quart, Maman dort et Marusca aussi. Papa surveille la météo, le fax. Pas de bateaux à l'horizon. Papa a relevé les deux lignes et toujours pas de poisson. On n'en a pas eu depuis le début de la traversée ! ! !
Aujourd'hui nous n'avons commencé le quart que vers 21 h 00 donc Maman nous a dit : " Vous faites jusqu'à 23 h30. " Mais nous décidons finalement de la laisser dormir une demi-heure de plus et nous ne la réveillerons donc que vers 0h00. Nous ne sommes pas fatiguées et Papa est resté jusqu'à 22h50, Erwan est avec nous depuis la tombée de la nuit. En parlant de la nuit, j'ai regardé quand était la pleine lune. Eh bien c'est demain, le jour de l'anniversaire de Maman en plus.

14 Juin
Les enfants m'ont accueillie avec plein de gentillesse, de prévenance. J'ai beaucoup apprécié le cadeau de l'heure de quart. De plus, je pensais faire le quart de Thierry car il s'était plaint dans la journée d'être toujours à turbiner. Mais les filles m'ont dissuadée de le remplacer car il tient à faire le quart " poisson " !
Les enfants, avant de se coucher m'ont fait plein de bisous et m'ont dit " Bon Anniversaire " puisque nous venions de passer minuit. C'était super chouette et très sympa. Ensuite, ils se sont couchés et j'ai eu la visite de quelques dauphins !
15h30 : Papa a pris la barre depuis quelques temps car le pilote faisait des misères. Le vent est toujours entre 30 et 36 nœuds de vent. Marusca est dans sa cabine et Maman sous la capote, et nous, tous les trois, sommes dans le carré allongés. J'ai hâte que tout cela finisse car il y a pas mal de vent et pas mal de mer. Le baromètre est tombé à 1013 mba.

15 Juin
Les jours suivant se ressemblent, nous progressons vers l'est, le temps et beau mais de moins en moins chaud. Les douches à l'eau de mer sont un peu glacées. Résultat : on ne se lave plus ou peu à l'eau de mer !
Côté CNED, les filles travaillent, Erwan lui très peu : il faut le pousser !
Le coup de vent de ce jour était un peu inattendu et il nous a fallu l'encaisser ! Ce qui était surprenant c'est que nous ne l'avions pas deviné avec les cartes météo ! Nous avons surveillé la pression atmosphérique espérant qu'elle remonterait assez vite. Nous avons dû attendre un peu.
Alors que nous étions sous pilote lors de cette journée mémorable (le 14 juin), le bateau faisant quelques embardées, dans ce coup de vent à 35 nœuds en moyenne, le bateau est parti au lof entraîné par une vague. Comme nous pensions devoir consommer du gazole, nous avions équipé le bateau avec des bidons placés sur les francs bords du bateau. Lors de ce départ au lof, la grosse vague nous a poussés sur le flanc bâbord et nous avons vu un de nos bidons d'eau littéralement explosé, complètement déchiqueté. De plus, dans cette rafale à 40 nœuds, le cagnard a été à moitié arraché, la perche IOR emportée (heureusement retenue par son bout à la bouée couronne). Il fallut tout ré-amarrer. Nous avons été tous surpris de la vigueur de cette vague et nous avons été très vigilants ensuite mais aucune n'a été aussi forte. Cela tenait aussi au fait que notre allure n'était pas du vent arrière mais au grand largue et nous prenions les vagues sur le trois/quart arrière : elles avaient tendance à nous emporter.
Si l'on doit porter un jugement sur notre pêche durant la traversée, certains diront que nous avons été plus que nuls…. Mais à vrai dire, tous les bateaux nous ont fait part de leur déception car ils n'ont rien pris ! Dur à croire mais c'est bien vrai.
Pendant cette traversée, nous avons essayé d'avoir des nouvelles régulières d'Olympe et d'Eros via la BLU. Cela a un peu marché au début mais cela a été vite brouillé. Nous étions convenus avec Eros de nous contacter par le téléphone satellite tous les 2-3 jours. Cela nous a permis de savoir où nous en étions tous et surtout d'avoir des nouvelles rassurantes.
Cette dernière journée nous a vus avancer à la voile, au moteur puis à la voile et au moteur ! ! C'est dire si le vent a été constant ! Vers 16 h 00, nous entendons Marusca pousser un grand cri puis affirmer à Thierry " il y a quelque chose ! " Deux minutes après, nous sommes tous sur le pont et nous admirons les sauts de baleine. Nous ne les voyons malheureusement pas en entier et nous n'aurons pas vu leur queue typique mais peu importe : nous les avons vues !
Nous nous répartissons les quarts pour cette dernière nuit mais nous savons bien que tout sera chamboulé.
21 h 00 : Terre en vue à 35 miles de Horta : c'est super car il ne fait pas encore nuit et la terre se détache bien. Deux heures après les filles voient très distinctement les lumière de l'île. Nous sommes par pleine lune avec mer calme (le vent est encore à 7-8 nœuds), la houle est importante et la visibilité est extra.

Lundi 16 juin
2h50 : passage de Monte da Guia situé entre Pico et Horta.
3h30 : arrivée à la marina de Horta au ponton des douanes. Nous nous mettons à couple d'un super bateau de grande taille, un Oyster en super état sur lequel manifestement on fêtait dignement l'arrivée ! Et tous les gens du ponton étaient conviés. Nous avons été extrêmement bien accueillis, l'amarrage s'est fait en douceur et nous sommes allés fêter nous aussi notre traversée sur leur bateau Royal Oyster de Brest ! De plus, alors que nous pénétrions dans le bassin, Erwan a vu Jan Steen et nous avons tous pensé " Génial, ça va être la fête ! ".
Nous sommes arrivés heureux après 2404 miles et 15 jours et 7heures de navigation.

A bientôt

17-Juin-2003 : D'Horta aux Açores, la traversée est accomplie !!!

 

Bonjour a tous.
Nous sommes a Horta depuis le 16 3h30 du matin soit 15 jours et 7 heures de traversee etant partis le samedi 31 mai a 15h30. nous avons commence par 5 jours de pres avec de bonnes conditions de vent et de mer plus le soleil en prime. Virage a droite et direction Les Açores sur un seul bord entre vent arriere et travers. une seule journee de gros temps entre 35 et 40 noeuds. Nous allons tous tres bien malgre une dengue pour Erwan qui a dure 5 jours en debut de traversee et qui est vite rentree dans l'ordre. Amities a tous. Chantal, Thierry, Marion, Morgane et Erwan

 

30-Mai-2003 : Saint Martin, dernière nouvelle avant la traversée...

Le 29 mai Bonjour à tous.
Nous sommes toujours à St Martin et espérons quitter cette île, qui nous porte certainement malheur, très bientôt !
Les travaux sont finis depuis 2 jours mais nous attendons le rétablissement complet de Chantal et Morgane qui sont toujours fatiguées mais qui se remettent petit à petit. En patientant nous nettoyons, rangeons, bricolons …bref nous nous préparons.
Le départ est prévu samedi ou dimanche si tout l'équipage est en bonne forme.
Pour les deux filles la série 10 du CNED a été envoyée hier, Erwan, lui, finit péniblement son année.
La météo se présente bien, nous laissons passer une onde tropicale puis nous partons.
Je ne sais pas si je vous en ai parlé mais nous avons une nouvelle équipière. Elle est italienne, vient de Florence et s'appelle Marusca. Elle vit avec nous depuis presque 15 jours déjà, nous nous connaissons donc bien, elle fait un peu partie de la famille. Elle est extraordinaire, sait tout faire (même du bateau car elle a quelques traversées à son actif) et nous donne un sacré coup de main, surtout depuis que maman et Morgane sont clouées au fond de leur lit. A quelques mois près elle a, je crois, le même âge que maman et elle est institutrice en maternelle. Elle rentre en Italie après un an en Amérique du sud. Malheureusement elle nous quittera probablement aux Açores pour rentrer en Méditerranée avec un autre bateau. On verra bien.
Depuis le départ de Nicolas nous n'avons pas bougé d'ici. Les travaux, les coups de téléphone, les fax, les bagarres avec l'expert et l'assurance et puis il y a eu cette maudite dengue qui a mis en émoi toute la famille, surtout quand maman a fait un malaise.
Le chantier dans lequel nous sommes s'appelle TIME OUT (en face d'un supermarché que tous les plaisanciers connaissent : U.S Import). Jean Claude, Anne (les patrons), Fabrice et son frère sont formidables : serviables, accueillants, prévenants, bref d'énormes qualités avec un cœur gros comme ça ! Quand Chantal a fait sa syncope sur le bateau, Jean Claude nous a conduit dans sa voiture, chez le médecin (que nous connaissions déjà), chez un chirurgien pour recoudre son oreille puis aux urgences car le dit chirurgien n'avait pas ce qu'il fallait…Bref trois bonnes heures de sa journée en pleine préparation de la saison des cyclones (et ce n'est pas une mince affaire !) pour nous. Depuis lui et Anne, sa femme, viennent prendre régulièrement des nouvelles de nos deux malades.
TIME OUT, c'est un quai d'une capacité de 9 à 10 bateaux (11€ la nuit) avec eau et électricité (en sus), c'est aussi un grand terre-plein permettant (entre autres) de passer la saison des cyclones avec aussi eau et électricité, une grue pour sortir les bateaux, un poste internet, un fax, des douches, des machines à laver et le super marché tout proche ; tout cela dans la bonne humeur et la plus grande gentillesse qui soit. Au bout de quelques jours tous le monde se connaît. A part les moustiques, vous avez compris que nous étions bien ici. Si comme nous vous passez par Saint Martin avec quelques petits soucis, n'hésitez pas à les contacter : timeoutboat@hotmail.com ou sur le canal 16. Jean Claude fait aussi partie de la SNSM (c'est un des patrons) de Saint martin /Saint Barthelemy. Le canot " Contre amiral Noël " est en cale sèche depuis plusieurs jours, ils attendent une pièce détachée qui n'arrive pas ! L'équipe (2 équipages de trois plus un remplaçant) se trouve fort dépourvue en cas de sinistre sur un bateau ; les hollandais, bien mieux équipés n'intervenant que très rarement coté français. Le problème de la SNSM à saint Martin devient préoccupant. Dernièrement un ketch de 1907 a complètement brûlé en baie de Marigot, si le canot de Saint Martin avait été opérationnel le feu aurait été certainement circonscrit à temps et les dégâts moindres. Aujourd'hui l'Irène n'est qu'un petit tas de bois calciné au fond de la baie de Marigot. Le balisage puis le renflouement éventuel de l'épave coûteront beaucoup plus cher à l'état français qu'une vedette neuve pour la SNSM. Si ces quelques lignes pouvaient émouvoir un responsable de la SNSM qu'il contacte le chantier TIME OUT, j'en serais très heureux.
Demain, vendredi 30, nous quittons le chantier pour mouiller dans la baie de Marigot et attendre la bonne fenêtre météo. Nous prévoyons de quitter Saint Martin dimanche et peut être même samedi.

Nous vous espérons tous en bonne forme.
Grosses bises de Bran et à bientôt.


PS : Bran est toujours à vendre, il est visible à Brest dès notre retour. Reportez vous aux petites annonces du site. Vous pouvez nous envoyer un message sur notre Iridium en passant par le site iridium.com puis en rentrant notre numéro 881631512267. Soyez court et n'hésitez pas à le repasser plusieurs fois

 

29-Mai-2003 : Mail sur la liste de diffusion : Rencontre avec la Dingue

Bonjour a tous,
Nous sommes toujours a St Martin , ile que maintenant nous connaissons bien ! Les travaux sur le bateau sont presque finis mais nous sommes bloques ici a cause de la dingue. Vous n'avez rien compris ? C'est normal je vous explique. La dingue est une maladie plus ou moins grave transmise par un moustique.Chantal et Morgane sont atteinte par cette maladie et sout couchees toute la journee. Nous retardons donc notre depart a milieu ou fin de semaine prochaine . A bientot
Marion

 

9-Mai-2003 : Mail sur la liste de diffusion : Toujours à Saint Martin

Bonjour à tous.
Nous sommes encore (triste nouvelle !) à Saint Martin, toujours au chantier Time Out à Marigot.
Les gens du chantier sont très serviables, on trouve ici internet, fax, machines à laver, douches, une aide conséquente pour, par exemple, la recherche d'artisans, bref encore mieux que dans une marina ; un seul hic : les moustiques, ils sont très voraces. Thierry a consulté un médecin pour son bras, un type charmant et qui plus est ancien de Santé Navale promo 65.
Nous avons retrouvé à Marigot d'autres bateaux comme Florence et Marc de ZigZag, Jean et Céline de Magellan, Bertrand et Hélène de WillyWaw, Nausicaa. D'autres suivront sans doute car nous sommes " scotchés " ici pour un bout de temps je le crains.
Les enfants en profitent pour avancer dans leurs cours mais il faut parfois leur tirer les oreilles ! Il y a toujours quelque chose de plus intéressant à découvrir sur le chantier !
Les filles passent beaucoup de temps avec Cassandre, Agathe et Pierre de ZigZag ; plage, baignades et promenade en ville, voilà leur programme.
Cette longue période d'arrêt pour avarie nous permettra peut être de revoir Olympe, nous l'espérons de tout cœur.
Depuis hier nous avons comme voisin un bateau suisse nommé Titom qui connaît Malamok ; Gertrude et Bruno se souviendront peut être de ces suisse fort sympathiques.
En attendant les travaux qui devraient commencer lundi prochain, nous bricolons, nettoyons et prenons notre mal en patience.
Nous recherchons toujours un équipiers, deux se sont déjà présentés et nous attendons une réponse du premier qui nous conviendrait tout à fait.

Nous vous espérons tous en bonne forme.
Grosses bises de Bran et à bientôt.

 

 

2-Mai-2003 : Mail sur la liste de diffusion : Contretemps...

Contretemps pour avarie majeure
29 avril
Bonjour à tous.
Nous sommes de retour (triste nouvelle !) à Saint Martin.
Après Tortola, nous sommes, comme prévu, passés par Anegada, l';île la plus au Nord des Vierges. Deux jours et deux nuits nous ont largement suffit pour en faire le tour. Nous vous voulions attraper quelques langoustes mais l'eau était si trouble que l'on ne voyait même pas le bout des palmes ! Nous partons pour les Bermudes tôt le matin du 25 avril. Le vent est bien établi de nord nord-est 15 / 18 nd, la mer est peu agitée. Nous filons Suds au près bon plein et la météo prévoit même un passage du vent au sud-est puis une dépression plus au Nord qui devrait encore nous pousser vers les Bermudes. C';est sûr, nous allons « cartonner » !
Mais pendant la première nuit (3h du matin) la ferrure d'enrouleur de génois se casse net au raz du pont dans un bruit épouvantable qui nous réveille tous en sursaut. Nous n'avons plus d'étai et donc plus rien pour retenir le mât sur l'avant. Il risque à tout moment de tomber. L'enrouleur avec sa voile complètement déroulée, se balade sous le vent puis revient dangereusement sur le pont en arrachant tout sur son passage.
Une drisse de spi est aussitôt frappée sur l'avant pour tenter de maintenir le mât. L'enrouleur est aussi attaché sur l'avant pour éviter qu'il ne bouge et surtout pour affaler le génois. L'opération a pris trois heures, la voile s'est coincée au milieu de l'enrouleur et ne voulait plus descendre. Bref, l'horreur pendant 6 bonnes heures. Nous étions à 190 miles des Vierges et à 625 miles des Bermudes. Nous décidons de faire demi-tour pour des raisons de distances mais aussi d'assurance, de chantier, et puis Saint Martin, c'est la France et donc plus pratique pour se faire comprendre. Le trajet retour a duré 67 heures au près au moteur appuyé par la grand voile. Aujourd'hui nous sommes dans un chantier ; l'équipage, un peu choqué il y a quelques jours, va bien. Nous avons vu l';expert de l'assurance, les différents corps de métiers qui interviendront sur le bateau et nous attendons le début des travaux. Nous pensons pouvoir repartir d'ici entre le 10 et le 15 mai. Nous profitons de cette infortune pour, entre autres choses, visiter l'île avec Nicolas qui nous quitte bientôt d'ailleurs. Nous retrouvons ici plusieurs bateaux au courant de nos déboires par la VHF. Je les cite avec plaisir car ils sont tous, sans exception, venus nous voir au chantier : Ilot, Vango, Sualiga, Elliot, Jan Steen avec qui nous passons la soirée à bord de Bran. Merci à eux, le moral de l'équipage est remonté en flèche. Nous recherchons toujours un équipier pour les Açores puis la Bretagne. Chantal va mettre les bouchées doubles, il faut dire que Nicolas nous a donné un sacré coup de main, heureusement qu'il était là !

Nous vous espérons tous en bonne forme.


Grosses bises de Bran et à bientôt.

2-Mai-2003 : De Saint Barthelemy aux British Virgin Islands

Saint Barthelemy, anse du Grand Colombier.


Le trajet entre Gustavia et l'anse du Colombier se fait en une trentaine de minutes, il n'y a que 2,5 nautiques. Nous arrivons dans une superbe anse avec une très jolie plage au fond. L'ensemble est sauvage et loin de toute route : seuls des chemins la rejoignent. St Barth revêt alors un côté sauvage. C'est aussi une réserve marine et afin de protéger les fonds, des bouées sont proposées aux bateaux et cela évite que les fonds soient abîmés par les ancrages successifs. Apparemment les bouées ne sont pas payantes. C'est sympa, on retrouve d'ailleurs cette possibilité pour les annexes près des massifs de coraux notamment dans les Grenadines.
Les tortues sont nombreuses et viennent nous saluer. Thierry, en plongeant près du bateau, a même vu un petit requin nourrice (dormeur) qui ne dormait pas encore !

Saint Barthelemy, île Fourchue.


Des tortues ici aussi et une belle raie que Chantal a pu admirer, elle maîtrise presque parfaitement le " snorkeling " maintenant (merci Agna de Jan Steen) ! C'est un lieu désert rappelant Lanzarote ou l'île de Lobos. Des cailloux, encore des cailloux, toujours des cailloux avec parfois une petite pousse verte quand elle n'est pas mangée par les chèvres sauvages. Comme à l'anse du Grand Colombier, le mouillage sur ancre est en principe interdit, des bouées sont installées à cet effet et elles sont gratuites.

Saint Martin / Sint Maarten, l'île aux multiples évènements


Habituellement il ne nous arrive rien ou pas grand chose…Je ne sais pas pourquoi ici plutôt qu'ailleurs…
Sint Maarten, Philipsburg dans Groot Baai
Ca commence bien …
Juste après un bon grain, nous arrivons dans la baie où nous mouillons pas très loin d'un bateau américain. Le mouillage, parfait, ça tient. Marion et Morgane commencent à faire un gâteau quand un de nos confrères anglais vient nous prévenir que le fameux bateau américain chasse. En effet, le bateau s'est largement rapproché de nous et dérape encore… Nous mettons donc, en vitesse le moteur de l'annexe qui nous permet d'aller vérifier s'il y a quelqu'un sur le bateau. Nous frappons, peu de temps après une dame sort n'ayant pas l'air de savoir ce qu'il se passe, nous lui expliquons. La dame ne sait que faire, elle est toute seule et son mari est en ville et sa VHF ne capte pas (car, bien sûr, ils sont en contact VHF). Elle a deux ancres, une ancre à l'avant, qui dérape, et une autre à l'arrière qui, elle , tient. Nous lui proposons de l'aide, des solutions, mais elle refuse de bouger. Pendant tout ce temps nous voyons son bateau qui se rapproche de plus en plus de nous. Erwan et Morgane qui, eux, sont resté sur Bran remettent de la chaîne. D 'autres français nous ont rejoint, le monsieur propose son aide mais elle est paniquée et ne veut rien faire de peur de nous rentrer dedans. Plus tard, le mari revient et ils remouillent plus loin. Heureusement, il n'y a pas eu d'accident.
En début d'après midi nous descendons tous à terre pour visiter la ville. Sint Maarten fait partie des Antilles Néerlandaises mais rien ou presque ne rappelle la Hollande. Seules quelques maisons au style bien hollandais attireront l'œil de vrais hollandais.
La ville est (les deux rues principales au moins) vouée au " shopping en duty free ". Les rues sont noires de monde, de toute nationalité et surtout américaine. Les enfants ont remarqué que les magasins étaient presque exclusivement tenus par des indiens.

Sint Maarten, le Lagoon


Le lendemain nous allons dans le lagon, il nous était indiqué comme étant exceptionnel. Nous passons le pont à 9 h 40, il ferme juste après nous alors que la documentation précise qu'il reste ouvert 20 minutes : erreur ! Dès qu 'il n'y a plus personne, ils referment ! ! ! ! Mais c'est assez impressionnant de passer surtout que d'énormes vedettes arrivent à se faufiler.
Nous cherchons ensuite un mouillage ce qui n'est pas une mince affaire car il est très encombré. Un premier mouillage puis nous décidons de changer car nous dérapons lentement : le fond est vaseux et on ne sent absolument rien. Nous avançons dans le mouillage et, voilà, le fond remonte vite, trop vite et scotchés ! ! ! ! Un cata à proximité nous dit qu'il a 1,10 m sous lui ! ! ! Avant, arrière, rien n'y fait, notre manège attire des regards, des annexes aussi, et c'est aidés de 4 annexes que nous réussiront à nous décoller de ce banc de sable. Moralité : le lagon est très mal balisé, peu sûr et en plus, venté, très venté…
Nous retrouvons un mouillage sûr et, alors que nous allions vers un des shipchandlers en annexe, nous nous trouvons nez à nez avec ZED que nous avons connu à Béquia. Ils partaient pour les BVI le soir même mais ils ont différé de quelques heures leur départ pour passer une soirée sympa avec nous. Ils étaient restés coincés à St Martin par des problèmes techniques depuis 4 semaines !
Nous décidons de passer du côté français mais pas par l'intérieur du lagon vus les problèmes de la veille. Nous passons le pont à 9h00.

Saint Martin, baie de Marigot


Alors que nous naviguons tranquillement en faisant le tour de l'île par le sud ouest, nous voyons une grosse vedette des douanes françaises se diriger vers nous, se mettre à notre hauteur, puis repartir un peu plus loin, un Zodiac des douanes fonce sur nous tandis qu'un avion (des douanes) nous survole à très basse altitude. Nous faisons sûrement partis d'un film d'espionnage ! Le plus surprenant (au sens fort du terme) c'est le moment où le Zodiac nous accoste, deux douaniers en arme sautant à bord en nous apostrophant : " Contrôle ! "
Nous avions noté du monde à bord de la grosse vedette (en civil) et cela devait expliquer en partie l'étendue des moyens mis en œuvre. Nous pensions à un contrôle de sécurité comme souvent cela se produit en Manche ou en mer d'Iroise mais il s'agissait pour eux de savoir si nous n'avions pas des clandestins ou de la drogue à bord, de plus, un groupe parlementaire était à bord, chargé d'étudier les conditions de travail des fonctionnaires. Ils avaient sûrement sorti le grand jeu. Nous avons ressenti une grande frayeur nous demandant ce que nous avions bien pu faire ! Ils ne nous avaient même pas questionnés par VHF ! Nous avons ainsi appris qu'ils devaient agir vite et fortement car beaucoup de trafic transite par ici. A part leur arrivée surprenante, nous les avons trouvé accueillants et fort sympathiques.
En arrivant à Marigot, nous scrutons le plan d'eau et découvrons Cloel, ici depuis une quinzaine de jours : bonnes retrouvailles.
Le soir nous essuyons un grain tropical qui dure trois bonnes heures dans la nuit 5 au 6 avril . Des bateaux décrochent, le nôtre tient, ouf ! Ce mouillage n'a rien à voir avec la partie hollandaise, pas rouleur, un fond de bonne tenue . Marigot est une petite ville adorable avec toute sorte de boutiques, les gens sont sympathiques et parfois parlent au moins trois langues : français , anglais, espagnol sans compter le créole ! Les douaniers et les policiers (immigration) sont charmants. Une petite marina est en construction. Elle a des services intéressants ( lavomatique, douches,…) mais le coût d'amarrage est excessif et en plus les bateaux tirent beaucoup sur les amarres, la houle entrant complètement dans le port. Selon Philippe, du bateau jaune Uluwatu, à côté de nous au mouillage, ils comptent rallonger la digue actuelle.
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Philippe et Lionnelle et leur trois enfants ( Kieran, Cannelle et Teiki) : ils ont bourlingué longtemps autour du monde, se sont posés là depuis deux ans et travaillent comme profs. Erwan a profité de ces jours pour faire de la planche avec Cannelle !
Comment peut-il y avoir autant de différences entre les parties hollandaise et française sur une même île ? Je vous assure que la partie hollandaise n'a aucun intérêt !
Marigot est aussi escale technique, c'est la dernière fois que nous faisons un gros marché (à prix raisonnables) avant les Açores.
Triste constat : en plongeant sous le bateau, Thierry se rend compte que l'hélice recommence à se débiner ; la réparation d 'Antigua n'a pas suffit (l'écrou de l'hélice avait seulement été resserré). Force est de constater qu'il faudra ressortir le bateau de l'eau. Chantal, après quelques coups de téléphone, obtient une place dans un chantier coté Hollandais et convient d'une date.
Dans la nuit 6 au 7 avril un deuxième grain moins long que le premier mais plus fort, nous surprend en plein milieu de la nuit, vers 2 heures du matin. Nous sommes tous réveillés par la grosse pluie ; Chantal, les yeux rivés sur l'anémomètre, Thierry surveille sous la capote, les filles préparent les cirés. Thierry a des doutes…mais, maintenant, c'est flagrant, l'ancre dérape… En quelques secondes nous sommes sur le pont et commençons à remonter la chaîne. On met les gaz et de justesse, nous évitons un autre bateau. En attendant que le vent se calme, nous tournons dans le mouillage afin de trouver une autre place. Plus loin, nous remouillons pour le reste de la nuit après quelques belles frayeurs. Nous apprenons, le lendemain, que la capitainerie a enregistré, pendant la nuit, 55 nœuds de vent…ça ne nous étonne pas…
Il est une constante depuis que nous sommes à St Martin : le mauvais temps, pluie, grains assez fort…
Demain retour dans le lagon pour sortir à nouveau le bateau et régler ce problème d'hélice !

Deuxième sortie du bateau.


Rolland et Lionel de Cloel se proposent pour nous donner un coup de main et amener le bateau jusqu'au chantier ; ils se font une joie, je crois, de venir faire un petit tour en mer avec nous ! Nous partons à 6h00 du matin pour être sûrs d'être à l'ouverture du pont coté hollandais (9h30 tapante)
Le travel lift de Island Water World (chantier avec lequel nous avons rendez vous) est en fait une grue, il faut donc démonter le pataras, l'antenne BLU et les lazy jack. Heureusement que nos deux amis de Cloel sont là car Thierry a une tendinite au coude gauche depuis quelques jours et limite ses mouvements.
Les travaux commencent aussitôt : démontage de l'hélice en présence d'un expert Maxprop appartenant au chantier qui constate (ce dont je me doutais) qu'il n'y a jamais eu ni goupille ni clavette sensées empêcher que l'écrou de l'hélice ne se dévisse. Merci France Hélice qui avait démonté, révisé puis remonté l'hélice avant le départ ! J'en profite pour faire changer la bague hydrolube qui commençait à s'user. Le remontage de l'hélice est effectué par le spécialiste Maxprop du chantier qui, faute de mieux, bloque l'écrou avec de la Loctite.
Le bateau est rendu à son élément et nous filons tout de suite sur Marigot pour une dernière nuit avant de traverser vers Virgin Gorda. Cloel est encore là et nous assistons à son départ pour la traversée retour via les Açores, nous sommes le 10 avril 2003.
Nous avions donné rendez vous à Ilot, un autre bateau déjà rencontré plusieurs fois et amis de Tzigane, ce même 10 avril vers 17h30 à l'ouverture du pont coté français. Ilot est à Marigot depuis quelques jours et remonte comme nous sur les BVI (British Virgin Islands). Ce soir nous partirons ensemble et nous resterons en contact VHF pendant toute la nuit (80 miles de traversée). C'est plutôt sympa de naviguer en flottille, d'autant plus qu'un autre bateau vient se joindre à nous, Vango qui navigue avec Ilot depuis la Martinique, je crois, et que nous connaissons aussi via la VHF depuis le Cap Vert.
La navigation entre St Martin et Virgin Gorda se fait par nuit noire, il n'y pas de lune et les grains de pluie se succèdent. Nous arrivons de nuit (totalement imprévue, nous avons été trop rapide !) devant les mouillages de Virgin Gorda du nord de l'île.

Pendant mon quart, entre St Martin et Virgin Gorda, comme dans ces moments là je m'embête beaucoup, je me mets à la table à carte et j'écris. Voici le poème que j'ai inventé après un grain :

Le grain

Quand le grain arrive
La pluie très vive
Nous effleure les joues
Et nous fait faire la moue

Quand le grain persiste
La pluie insiste
Celle-ci nous mouille beaucoup
On n'aime pas ça du tout

Quand le grain reste
Le vent tourne au Sud-Est
Les voiles sont déventées
Et veulent passer
De l'autre côté

Quand le grain s'arrête
Enfin plus de prise de tête
La pluie s'est arrêté
Le vent a tourné.


.......Marion

Premier mouillage à Virgin Gorda au Nord-Est de l'île : Prickly Pear Island, un mouillage calme qui nous permet de nous reposer après une nuit de navigation. Le soir même Thierry et Fabien de Ilot partent explorer le récif tout proche. Thierry ramène une énorme langouste de 55 cm de long sans les antennes.
Deuxième mouillage tout proche et enchanteur (il fait beau pour une fois !) : Eustatia Island, encore une partie de pêche impressionnante, un requin (et pas un dormeur celui la !)est attiré par la pêche de Fabien. Nous tombons nez à nez avec lui et lui laissons bien volontiers une partie du butin !
Troisième endroit : Savannah bay, une superbe plage qui fait le bonheur des enfants et des mamans. Puis c'est un passage éclair à St Thomas bay pour faire les papiers d'entrée aux BVI et nous mouillons, pour la quatrième et dernière fois à Virgin gorda, aux Baths. C'est le plus beau de tout les mouillages des BVI. Il est rouleur mais tant pis nous passerons plus de temps sur la plage. Celles-ci sont magnifique, il y a beaucoup de portoricain mais bon, par rapport à la beauté du site , ils ne nous gênent pas. Nous faisons la promenade entre les blocs de granit qui renferment pleins de petites piscines. Nous la recommençons plusieurs fois car c'est vraiment sympathiques et amusant. Le lendemain, pique-nique avec Ilot et Vango, dans un coin un peu retirer de tous les touristes, sous un cocotier !
Direction Tortola, Marina Cay une petite île privée très proche de Tortola avec un hôtel, un bar, un petit magasin et un poste à gazole à l'usage des plaisanciers ; sans grand intérêt, nous restons là une nuit mouillé sur ancre par 13 m de fond. Nous ( Ilot, Vango et nous) nous offrons quand même une bière au bar renommé de l'île, il est, de surcroît, animé : cette fin d'après-midi nous écoutons de la country music.
A l'ouest de Tortola, une autre île nous attire, plus particulièrement le mouillage le plus à l'est de cette l'île : Sandy Pitt sur Jos Van Dyke. Des amis nous l'avait recommandé, c'est un îlot de verdure entouré d'une plage de sable fin, mieux que Sandy Island (Carriacou), plus grande que Morpion. Le reef qui encercle ce petit paradis est très bien conservé, c'est une réserve marine avec beaucoup de corail, des gros poissons, des langoustes, des tortues et des gros requins…dormeur ; j'en ai vu un de très près, il devait faire deux bons mètres ; même s'ils sont inoffensifs j'ai eu la trouille de ma vie !
Malheureusement notre passage à Sandy Pitt est marqué par le mauvais temps, depuis deux jours le ciel est gris et les grains de vent et de pluie se succèdent. Nous sommes le 16 avril et d'après la météo locale (que Chantal a eu du mal à décoder), cette situation devrait durer pendant tout le week end de Pâques….contents ! Je vous disais que le mauvais temps nous poursuivait !
Quand il pleut les activités de plein air sont réduites, en particulier la plage ; nous décidons de changer d'endroit pour retrouver un peu de civilisation, toujours sur Jost Van Dyke. Great Harbour est un petit village avec quelques belles maisons et surtout le bâtiment des douanes (qui se voit de partout) et Foxy's bar et son toit bleu. La nuit fut humide, très humide…A Sandy Pitt nous avons eu de la pluie mais là, ce sont des trombes d'eau qui s'abattent sur nous pendant toute l'après midi (nous obligeant à rester à bord) et une bonne partie de la nuit. Nous récupérons suffisamment d'eau pour faire une grande lessive, remplir des bidons et se laver complètement à l'eau de pluie.
Le lendemain matin le déluge est passé. Nous partons sur Tortola, Soper's Hole exactement ; et là, surprise l'endroit est tout petit, venté et bondé, plus une bouée disponible et pas de place pour mettre une ancre. C'était une étape que nous avions prévue, tant pis, nous allons plus loin !
Norman Island, à cinq nautiques plus au sud, fait partie de notre programme. Le mouillage principal est immense, bien abrité et rempli de bouées. Nous visitons les fameuses grottes où, d'après la légende, se cachait un trésor…Nous n'avons pas trouvé le trésor et, d'ailleurs, ces grottes sont toutes petites et un peu décevantes mais il y a quand même de jolis poissons et des tortues.
Peter Island est une autre île au sud de Tortola, plus grande que la précédente mais tout aussi sauvage. Nous passons la nuit dans une belle baie, Deadman Bay, avec une grande plage au fond. Le mouillage est un peu rouleur. Nous nous promenons dans l'île avec Ilot et Vango. Nous nous retrouvons encore sur l'un des bateaux pour un moment sympa le soir et partager le gâteau qu'a fait Christine. Nous nous disons au revoir car nos chemins vont se séparer Ilot et Vango retournant sur St Martin très bientôt.
Le 20 avril, retour sur Tortola, Road Harbour exactement, là nous préparons le bateau pour le retour sur les Bermudes et nous attendons Nicolas que Chantal va chercher à Saint Thomas, une île des USVI.
Vango nous a quitté hier à Peter Island et poursuit sa route vers la Martinique. Ilot est venu avec nous jusqu'ici et part de son coté aujourd'hui.
Le programme futur est le suivant : avec Nicolas, notre nouvel équipier, nous devrions quitter Tortola le 23 avril et faire route vers Anegada puis les Bermudes.
Grosses bises à tous.


A bientôt

7-Avril-2003 : Mail sur la liste de diffusion

 

Bonjour à tous
Nous sommes aujourd'hui à St Martin (Marigot). Nous devons à nouveau sortir le bateau car l'hélice se débine encore ! Nous allons pour cela coté hollandais car les chantiers sont plus sérieux et il y a des experts Maxprop (l'hélice). Nous en profiterons pour régler d'autres petits problèmes sur le bateau. Nous partons ensuite aux Vierges où nous prenons un équipier (Nicolas) le 22 avril jusqu'au 2 mai aux Bermudes. Nous serons en mer destination Açores début mai et nous cherchons encore un équipier pour cette partie et éventuellement jusqu'à Brest. L'équipage va bien et le bateau plus ou moins ! L'école n'avance pas trés vite et les mousses préfèrent la baignade ! Le soleil n'est pas tjrs de la partie. C'est entre pluie, grains et vent avec un peu de soleil tout de même. Nous avons essuyé deux coups de vent de 3 heures environ ces deux dernires nuits (vent entre 40 et 50 nd) au mouillage. A bientôt.

 

1-Avril-2003 : De Marie Galante à Saint Barthelemy

Marie Galante


Ce lundi 17 mars, nous quittons la Marina Bas du Fort un peu plus tard que prévu car nous avons dû " faire la queue " pour payer ! De plus, l'internet café ne marchait pas : dommage ! Notre départ est très sympa car ceux que nous avons connus ces jours-ci nous aident et même nous prennent en photo (Luc veut nous immortaliser dans son site !).
Le vent n'est pas si soutenu que cela et Thierry a tôt fait de larguer complètement le génois car il veut avancer et ne pas se traîner ! Nous franchissons la vingtaine de miles en 3 h 20 minutes.
Nous mouillons devant Saint-Louis face au club de voile et près de la longue et jolie plage. Le village est agréable, coloré aux maisons basses très couleur locale. Nous l'avions vu il y a 15 ans et à cette époque beaucoup étaient des cases en tôle ondulée mal finies, un peu rouillées. Aujourd'hui, elles ne sont pas toutes en dur mais elles sont très jolies et entretenues et les cases sont fraîchement repeintes. Ce qui est sympa dans cette bourgade c'est la joie de vivre qui transparaît, l'accueil des habitants : si vous ne trouvez pas quelque chose, on vous indique le bon chemin avec gentillesse. C'est donc décidé, demain, nous irons découvrir l'île en voiture !
Mardi, à 8h30 nous prenons le véhicule et nous partons faire le tour de l'île : l'anse canot indiquée dans les instructions nautiques est très belle avec une eau très claire. Plus loin, c'est Gueule Grand Gouffre, trou percé dans la falaise. Ensuite nous cherchons à voir le Trou du Diable mais nous ne pourrons pas visiter cette grotte car elle est interdite au public pour cause de maladie transportée par les chauves-souris. Nous nous dirigeons donc vers le moulin Bézard, le seul moulin rénové de l'île. Ce fut très court, mais très intéressant : on utilisait la force du vent pour broyer la canne dont le jus est utilisé pour fabriquer le rhum. Nous suivons toujours notre parcours qui nous amène à la distillerie Bielle où, après la visite, nous achetons de bons acras tout chauds pour notre déjeuner. Nous nous dirigeons, ensuite, vers l'habitation Murat. Il n'y a pas vraiment de visite guidée sur le site mais, dans un des bâtiments sont installés des ordinateurs qui offrent une sorte de " visite informatique ", retraçant l'histoire de l'habitation, et de l'île. Ce sont des ruines en cours de réhabilitation depuis plusieurs années. C'est très intéressant, c'est à voir.

Basse-Terre en Guadeloupe


Mercredi 19 mars, nous partons tôt de Marie-Galante pour faire route vers le nord de la Guadeloupe : nous arrivons à Deshaies au Nord de la Basse Terre vers 16 h 00. C'est pour nous une dernière halte avant de quitter les Antilles françaises, nous pointons l'étrave maintenant vers les îles du Nord des Petites Antilles et pour commencer, Antigua. Le mouillage de Deshaies est très joli, bien abrité avec une plage en fond de baie et un village aux jolies couleurs et une église dont le clocher se repère de loin. Nous y passons une nuit calme est très appréciable.

Antigua


Le lendemain, nous partons vers Antigua, le temps est magnifique pendant la traversée ; Enfin le vent a baissé (peut être un peu trop mais c'est bien agréable tout de même). Le passage devant l'île de Monserrat avec son volcan en activité toujours fumant est absolument surprenant et constitue une belle leçon de chose pour les enfants. Nous apprécions l'arrivée sur Antigua, première escale dans English Harbour, rendue célèbre par Nelson. Voilà encore une leçon d'histoire pour les enfants ! Les douaniers sont tatillons (nous étions prévenus, c'est écrit dans tous les guides !).
Les deux escales qui suivent, Green Island (Non Such Bay) et Great bird island plus au nord, sont probablement les deux plus beaux endroits qu'il nous ait été donné de voir depuis le départ de Brest. Ces escales sont caractérisées par le soleil, la beauté du site, la tranquillité des lieux (nous sommes presque seuls), la météo ( pas ou peu de vent, des mouillages très bien protégés de la mer), des plages désertes ou quasiment sauf quand … les touristes des hôtels de la côte arrivent en vedette pour faire " journée Robinson sur une île déserte " ! Nous faisons des soirées barbecue avec langoustes et lambis sur la plage avec deux autres bateaux français P'tit Prince et Promesse rencontrés sur le mouillage. Eux sont en vadrouille depuis plus longtemps que nous ( l'un 2 ans, l'autre 5 ans) et pour eux, nous sommes les premiers de la dernière " fournée " de la grande traversée qu'ils rencontrent. Nous découvrons leurs expériences riches mais parfois surprenantes : ainsi en 5 ans, ils n'ont pas assisté à un seul carnaval dans les Antilles ce qui constitue souvent un attrait des lieux ! Mais à chacun ses choix : ils ont opté pour des temps relativement longs dans les mouillages afin d'en profiter au maximum quand ils les trouvent sympas et qu'ils rencontrent des gens attachants. Souvent même ils se lient aux locaux et partent pêcher avec eux. Ainsi, les enfants rencontrent Marie (12 ans) et Louis (11 ans) qui naviguent avec leurs parents depuis cinq ans.

BRAN SORT DE L'EAU !…


Ces escales sont superbes mais un bémol tout de même : une eau pas toujours très claire ! et surtout un problème d'hélice qui nous oblige à sortir très rapidement le bateau de l'eau. Renseignements pris, c'est à Jolly Harbour sur Antigua que nous décidons de le faire : à St Martin il nous fallait compter 100 USD de plus !
Le mardi 25 mars, nous quittons le mouillage de rêve de Great bird island et nous rejoignons Jolly Harbour en quelques heures.
Jolly Harbour est à la fois Port Camargue et Port Grimaud, dans le sud de la France. Les maisons avec ponton privé sont coquettes et très colorées. Il reste encore beaucoup de terrain à bâtir ! L'eau est bleu claire, presque blanche. Ne vous y trompez pas, c'est du sable en suspension qui empêche toute visibilité, sable que l'on retrouve d'ailleurs dans d'autres mouillages à Antigua. D'autres navigateurs nous avaient parlé de la gentillesse des habitants, nous en avons eu la preuve avec les employés du chantier de Jolly Harbour. Des phrases comme " Nous tenons à ce que vous soyez le plus heureux possible " ou " Je voulais m'assurer que tout allait bien " sont des plus convaincantes. La sortie du bateau se passe donc très bien : il est aussitôt nettoyé d'un coup de karcher par les personnes du chantier (c'est compris dans le prix, voilà une bonne idée pour certains ports en France !). Le problème de l'hélice est réglé le jour même, l'écrou qui maintient le moyeu (c'est une hélice Maxprop) était dévissé. Nous profitons de la situation pour refaire un antifooling très partiel. Tout le monde se met au travail, les enfants lavent ce qui n'a pas pu l'être à cause des sangles de la grue et Chantal et Thierry font la peinture. Nous profitons aussi de cette escale pour faire une grande lessive : le " laundry " de la marina est efficace, rapide et pas trop cher !
Mercredi après-midi nous décidons de passer quelques heures à St John, capitale de l'île que l'on nous décrivait comme un harmonieux mélange. Nous partons donc en bus local et comme toujours, nous négocions les trajets ( les enfants peuvent compter pour 2 EC Dollars au lieu des 2,5 !). L'atmosphère est bon enfant. Nous découvrons les différents marchés : celui des poissons, de la viande et celui des légumes et fruits. Ce dernier est très coloré mais quasiment achevé puisque c'est le début de l'après-midi. Nous rejoignons ensuite le front de mer où ne s'amarrent que des paquebots de croisière. Vers 16 h 00 nous croisons le flot de touristes qui rentre à bord après une journée en ballade en 4 X 4 ou de shopping dans les boutiques high class et free tax du port. En parcourrant les rues derrière, nous retrouvons une ambiance que nous connaissons mieux : des cases colorées, des boutiques proposant un méli-mélo d 'objets loin des articles top class du front de mer. Dominant la ville se trouve la cathédrale reconstruite plusieurs fois et de style très particulier un extérieur en béton gris et deux grosses tours un peu lourdes ; un intérieur habillé de bois des îles joliment décoré, ouvragé avec péristyle, un lutrin et un orgue caractéristique (il se joue à trois mains) mais qui subit les dommages du temps. Cette église a besoin de grande restauration car les différents tremblements de terre l'attaquent. Notre retour se fera dans un mini bus encore bondé.
Le bateau est remis à l'eau deux jours après (jeudi), propre comme un sou neuf ou presque.
Nous quittons Jolly Harbour pour Deep Bay un peu plus au nord. La route vers Barbuda est un peu longue et nous préférons assurer en ne partant que vendredi, le lendemain matin.


Barbuda


Départ vers Barbuda, Le trajet d'Antigua à Barbuda se fait par 10 à 12 nœuds de vent de travers, une mer belle, un soleil éclatant et donc, une navigation de 6 heures environ des plus agréables à 6 nœuds de moyenne.
Nous jetons l'ancre dans Low Bay au nord-est de l'île ce 28 mars ; Malheureusement le temps est bouché, avec quelques gouttes de pluie en prime ( il y avait longtemps !). De plus le mouillage est un tantinet rouleur ! ! !
Le lendemain matin le temps est toujours aussi maussade. Thierry, Morgane et Erwan partent à la pêche sur une caille. Ils ramènent, oh ! Surprise… 4 langoustes de taille tout à fait respectable. L'après midi, nous partons tous en annexe pour découvrir la seule et unique ville sur l'île : Codrington. Cinq minutes en annexe pour atteindre la plage à l'endroit où celle ci est la plus étroite, puis transport de l'annexe à bout de bras sur 50 mètres de plage, et enfin un bon quart d'heure (toujours en annexe) sur la lagune avant d'atteindre la ville.
Déception, la ville est pauvre, sale, peu accueillante et en plus le ciel est gris. Nous ne resterons qu'une demi-heure à Codrington. Au retour, bain pour tous sur la magnifique plage de 10 Km puis retour à la maison.
Le lendemain, 30 mars, une journée normale : matinée CNED et après midi plage. Seuls sur des kilomètres de sable parsemé de tout petits coquillages rose pâle, nous nous dorons au soleil des Antilles. Nous quittons Barbuda avec des souvenirs de plage immense, de sable chaud et quelques traces de soleil sur des parties du corps encore un peu pâles !

Saint Barthelemy, Gustavia

L'ancre est à bord juste après le coucher du soleil, c'est parti pour une navigation de nuit de 60 miles vers Saint barthelemy pour arriver le lendemain au lever du jour à Gustavia. Mes prévisions étaient pessimistes… Nous arrivons à St Barth vers 3 heures du matin, donc de nuit ce qui complique fortement l'arrivée. Allez, hop ! Tout le monde au lit !
Vers 10 heures, le matin, nous sortons tous à terre pour visiter la ville, expédier les devoirs d'Erwan, faire un petit tour sur internet et régler les formalités de port et d'immigration. Il nous était demandé 4 euros par nuit pour avoir le droit de mouiller dans la zone et profiter des sanitaires et des poubelles. Le problème c'est que c'est très rouleur au point de donner envie de fuir au plus vite ! Même dans le port, le ressac est phénoménal et les aussières des bateaux sont tendues à rompre, les bateaux faisant des bonds d'un mètre cinquante ! Dommage que tout ne soit pas mieux géré car la bourgade est très jolie, colorée et pimpante. Les boutiques sont alléchantes, free tax, très européennes et de marque ce qui s 'allie bien avec le cadre propret du lieu. Nous quittons Gustavia ce matin pour un mouillage moins rouleur, probablement l'anse du Colombier.

Je laisse le dernier mot à Erwan qui voulait vous dire deux mots :
" Le mouillage est très rouleur, personne ne s'y baigne mais pourtant à côté des rochers on peut plonger. Il y a plein de bateaux Géants ! ! ! Il y a Endeavour qui vient de passé à l'heure ou je vous écris. Bisous ".

A bientôt

17-Mars-2003 : Martinique et Guadeloupe

Martinique, suite et fin


Pour notre dernier jour en Martinique, nous avons décidé de faire une promenade à la montagne Pelée le matin et sur la route du Prêcheur l'après midi. En fait, nous avions décidé d'effectuer une partie de " l'ascension " de la montagne et pourquoi pas la faire : c'était un peu fada ! Arrivés au premier refuge (au parking) le temps était couvert et gris et le sommet invisible bien entendu ! Consultant les panneaux nous apprenons que la grimpette nécessite 2h30 de marche : nous décidons de monter pendant une heure et nous atteignons le pic de l'aileron à 1107 m qui est encore loin du vrai sommet ! Mais nous sommes très contents et Erwan exulte de joie : il voulait grimper jusqu'en haut ! Et en plus nous avons pu admirer la montagne sans " son chapeau " .
L'après-midi, nous optons pour la route du Prêcheur et jusqu'au bout de cette route c'est-à-dire l'Anse Couleuvre : plage de sable noir fréquentée par des familles au cœur d'une forêt assez dense de type tropical.

l'archipel des Saintes (08 mars)


Une navigation de nuit sans problème particulier. Des canaux tout à fait praticables contrairement, à ce que beaucoup disent, un vent soutenu (25 nœuds) et constant en direction et en force, bref une navigation presque agréable.
Marion et Thierry prennent le premier quart : le canal de La Dominique. Un peu plus de 20 miles au vent de travers avec une mer formée mais sans plus. A minuit, Chantal et Morgane prennent le relais pour la remontée sous le vent de la Dominique. 28 miles avec du vent passant de 0 à 25 nœuds mais une mer complètement plate. A 4 heures du matin la première équipe est de nouveau d'attaque pour la dernière partie : le canal qui sépare La Dominique de l'archipel des Saintes. La mer est encore plus calme que dans le premier canal. 15 nautiques seulement nous séparent du but. Marion s'est vite endormie (elle n'a soit disant pas fermé l'œil de la nuit !) et me laisse continuer tout seul. Vers 06h30 du matin nous arrivons dans l'archipel, le soleil vient de se lever et commence déjà à chauffer. Nous retrouvons Tzigane au mouillage de Terre-de-Haut ; Patrice et Marie Pascale ne nous attendaient que ce soir ! Nous sommes aussitôt invités à petit déjeuner avec eux (C'est cela l'accueil sur Tzigane…merci pour tout les amis, vous êtes des gens formidables !) ; L'ancre au fond, nous débarquons à cinq sur Tzigane et Pepper, comme à son habitude, nous fait une jolie fête accompagnée d'aboiements pour nous souhaiter la bienvenue. Plus tard dans la journée, nous partons tous ensemble à la découverte de l'île que nous retrouvons pour nous avec un égal bonheur ( car nous l'avons connue il y a 15 ans ). Nous montons au fort Napoléon, à la plage de Pompierre et au bourg. Les jours suivants nous continuons notre découverte teintée de CNED. Les filles nous préparent une surprise : elle créent un resto nommé " le Margane " et nous y invitent. Ce fut une telle réussite qu'elles invitent le jour suivant Tzigane à ce même resto .
A Terre de Haut nous allons à la messe dominicale qui est toujours aussi conviviale et riche, colorée, animée et qui nous a fort émus.
Mardi 11 Mars , nous décidons de rendre une visite aux Saintois de Terre de Bas : l'île est belle mais un peu difficile d'atteinte et surtout le mouillage rouleur et étroit : place pour un seul bateau ! Nous y arrivons et pas de chance ! Un autre nous avait devancés. Nous retournons vers Terre de Haut (la première terre atteinte par les Alizés et Terre de Bas …la dernière) et nous mouillons à l'Anse du Pain de Sucre : mouillage toujours aussi enchanteur avec sa plage de sable blanc, ses eaux turquoises, ses cocotiers,….Un petit tour de masque et tuba mais nous sommes un peu déçus comparé à ce que nous avons déjà vu !

La Guadeloupe (12 mars)


Encore une escale technique. Au programme : eau, nettoyage, vivres mais surtout médecin pour les oreilles de Marion (encore) et réparation du radar (car au Marin ils n'ont pas été capables de le réparer ! ! !). Nous atteignons Point à Pitre après 22 miles de prés serré et d'un seul bord.
Chantal et Marion partent à Basse-Terre pour un RDV chez l'ORL. Elles profitent de cette petite balade pour faire un tour au marché couvert ( tout neuf d'ailleurs ! ! !).
Thierry attend, attend et attend encore le réparateur du radar…Quand il daigne enfin arriver c'est pour dire qu'il ne peut rien faire par manque de temps et de pièces ! Finalement Thierry trouve la panne et répare lui-même le radar !
Nous avons l'occasion de rencontrer des cherbourgeois d'adoption, Sandrine et Luc sur Nilros, partis pour un tour du monde de 2 ans et demie : rencontre très sympa ! Nous vous donnerons l'adresse de leur site internet bientôt, il est encore en gestation !
Nous quittons la Guadeloupe pour Marie Galante puis Antigua avec un arrêt plus que probable au nord de la Basse-Terre de Guadeloupe, voilà pour le programme.


A bientôt

07-Mars-2003 : Petites Antilles et Martinique

Saint Vincent (17 février)


Destination Cumberland bay, une petite baie sur le coté caraïbe de l'île. La traversée entre Béquia et Saint Vincent est plus que secouée, une mer horrible (deux déferlantes ne nous ratent pas et emplissent le cockpit) en début de canal avec un vent fort (30-35 nœuds) puis beaucoup plus praticable, presque agréable, en milieu de canal et jusqu'à Saint Vincent.
Cumberland bay est très pittoresque, havre de paix, plage de sable noir bordée de cocotiers où l'amarrage se fait à l'ancre avec un bout à l'arrière accroché à un cocotier : il y a toujours un gamin prêt à aider(ou un adulte pour 10 $ EC). Sur la plage se trouvent 2-3 restos qui fonctionnent au groupe électrogène car l'électricité n'arrive pas jusque là !
Le lendemain nous décidons de faire nos papiers de sortie mais il nous faut aller à Wallilabou bay ou même à Barrouallie et comme on nous affirmait que ces bourgades étaient toutes proches nous projetons d'y aller à pied avec Jan Steen. Ce qui ne devait être qu'une ballade d'une quinzaine de minutes en terrain plat s'avéra nettement plus longue et en terrain escarpé ! Nous avons d'ailleurs craqué au bout d'une bonne demi-heure et avons eu la chance d'avoir un taxi collectif car nous en aurions eu pour plus d'une heure alors que nous nous promenions en tong ! Nous avons ainsi découvert de superbes paysages et des gens accueillants même quand le véhicule est plein à craquer : 17 dans un Toyota. L'aller fut finalement simple, le retour plus épique car nous retournions dans la " brousse " et les taxis n'étaient pas nombreux alors que le soir tombait. Au passage nous avons assisté à une des scènes d'une super production américaine " les pirates des Caraïbes " avec des bateaux de pirates en carton pâte qui étaient attaqués avec des fumigènes. Cela est burlesque de voir un demi bateau qui flotte sur l'eau !
Le lendemain, 19 février, nous quittons ST Vincent redoutant une mer dans les canaux des plus agitées. Cela fut le cas mais quand même moins que précédemment.

Sainte Lucie (19 février)


Nous arrivons au mouillage des Deux Pitons et y passons la nuit (rouleur). Nous partons le lendemain pour Marigot bay ( mouillage toujours aussi " carte postale "), nous quittons les Jan Steen avec qui nous naviguions depuis Tobago. Le lendemain soir, nous partons précipitamment de Marigot Bay vers Rodney Bay après 3 dérapages dont le dernier plus de 24 h après le deuxième ! ! !
Une dernière nuit au mouillage, devant la plage de Rodney Bay et nous quittons la partie sud des petites Antilles pour rejoindre la Martinique.

Escale en Martinique (22 février)


Nettoyage, courses, coiffeur et plein d'eau, rendez-vous chez le médecin pour les oreilles de Marion, chez le dentiste pour Thierry, un programme bien chargé. Nous retrouvons, au Marin, plusieurs bateaux français comme Sualiga, Maha, Zig Zag, Nomade et d'autres encore… Pas de CNED pour les enfants cette semaine car nous sommes occupés toute la journée. Chantal fait le ravitaillement chez " Champion " et " Leader Price " grâce à une voiture pourrie louée pour presque rien.
La réparation du radar prévue depuis décembre ne donnera rien. Trois jours de recherche, de changement de cartes et d'essais en tout genre pour rien. Diginav au Marin, pour ne pas le citer, ne peut rien et m'envoie chez un de ses confrères en Guadeloupe pour la réparation ! ! ! 10 minutes après le verdict du radar nous quittons la marina du Marin (furieux ! ! !) pour le mouillage de Sainte Anne où nous assistons, le lundi 3 mars à la parade du lundi gras. Une après midi extraordinaire plongée dans la tradition antillaise. Le lendemain nous quittons définitivement le sud de la Martinique. Nous laissons au Marin ou à St Anne des bateaux amis comme Sualiga, Nomade, Vanikoro, Maha, Zigzag et d'autres encore. Nos chemins se croiseront peut être une autre fois ! Chantal voulait voir Grande Anse, nous y passons donc une dernière nuit avant de rejoindre Saint Pierre pour une ultime étape en Martinique. 15 nautiques sans difficulté, tantôt au vent de travers, tantôt au prés bon plein à 8 nœuds de moyenne. Thierry, ayant ms la ligne à l'eau, est heureux car un barracuda vient vite se faire prendre ! Nous arrivons à st Pierre dans un mouillage calme avec peu de bateaux (pas pour longtemps !). L'ancre accroche du premier coup, c'est un fond de sable.
Nous sommes le mercredi 5 mars, jour des Cendres et en Martinique on fête l'enterrement de Vaval, le diable, c'est le dernier jour du carnaval alors la ville est déserte. Nous nous promenons dans la ville et nous trouvons par chance un musée (celui de la montagne pelée) et nous le visitons ce qui ravit les enfants. Erwan et Marion deviennent incollables ! Ensuite visite au théâtre et au cachot de Cyparis (vestiges du St Pierre dévasté)
De retour vers notre annexe, nous faisons une halte dans un cyber café (l'escapade tenu par Martine) qui est très sympa et qui se souvient de Malamok !
Le soir la ville est en fête, c'est le vidé, l'enterrement de vaval et pour cette occasion il y a défilé et musique sur les quais : nous sommes aux premières loges ! Thierry va y faire un tour avec les filles mais ils en reviennent un peu déçus.
Jeudi : Maman, arrivée 2 jours plus tôt chez Brigitte, vient nous rejoindre à St Pierre. Elle va se baigner pour la première fois cette année et apprécie l'eau claire et à bonne température. Nous déjeunons à bord et goûtons avec délices le barracuda ( au lait de coco) pêché la veille. Nous allons ensemble visiter la plantation Depaz située non loin de là et nous nous rafraîchissons de jus de fruits frais. Ces quelques moments ensemble ont été supers mais un peu courts : Erwan s'est même plaint de n'avoir pu poser toutes les questions qu'il voulait à Nanie !
Nous levons l'ancre demain soir pour Les Saintes (70 miles plus au nord) où nous attendent Marie Pascale et Patrice sur Tzigane. Rendez-vous au prochain numéro.


A bientôt

17-Fev-2003 : Les Grenadines (2)

Les Tobago Cays.( du 9 au 12 février )


Du vent, du vent, toujours du vent, 20/25 nœuds en permanence. Un mouillage bien protégé de la mer mais un clapot important dû au vent. Des bateaux à moteur locaux omniprésents sur le plan d'eau et toujours " à fond " ! Et ce qui fait le charme du lieu, malgré le vent fort, c'est une eau limpide, un " reef " très riche en poissons, coraux et autres bestioles, un aquarium grandeur nature. J'y ai même vu un requin dormeur (ou nourrice), une jolie tortue et un énorme Barracuda. Jan et Anja étant des plongeurs confirmés (tous deux moniteurs), j'ai pu plonger avec eux pendant plus de 15 minutes à 20 m de fond juste derrière la barrière de corail ; extraordinaire, une expérience inoubliable. Compte tenu du lieu, le programme de classe est plus relax. Les journées se passent entre plage (il y en a trois autour de nous) longue baignade autour du bateau, plongée, snorkeling (Chantal prend des leçons avec Anja) et, enfin, un petit peu d'école.
Le vent se lève encore, des " claques " à 35 nœuds et là, c'est vraiment inconfortable ! La météo locale prévoie cette situation pendant tout le week-end (nous sommes le 11 février). Avec regret nous quittons, le lendemain, ce site enchanteur pour une autre île toute proche : Canouan.

Canouan. ( 12 - 13 Février )


Une île différente des autres, pauvre et accueillante mais sans attrait particulier, comme si elle était un peu à la traîne (tourisme) par rapport à ses voisines. Si vous passez par-là (si la météo le permet, allez directement à Mayreau, Moustique ou Bequia) sachez que la plupart des bouées (au nord du mouillage) appartiennent à la société de location Mooring installée à Canouan ; Quelques autres (plus proches du ponton) appartiennent à Marcus Watersports (j'en ai compté 6) qui se fera un plaisir de vous racketter de 15 $ US pour une nuit ! Sachez aussi qu'il y a toute la place pour jeter l'ancre. Le mouillage est un peu rouleur, sans plus. Les bateaux tournent un peu comme ils veulent, attention au rayon d'évitage ! L'escale sera courte, nous voulons passer à Moustique avant de rejoindre Bequia le vendredi 14 février.

Moustique. (13 - 14 Février )


Encore une île particulière ! Très propre, pas un papier gras, pas une boite de bière, aucune bouteille non plus, c'est une île bien " léchée " où tout est bien " rangé " ! Imaginez-vous dans un grand village vacances où tout est préparé, organisé pour que vous passiez d'agréables moments. Les bungalows : ce sont d'énormes propriétés bien dissimulées dans les collines (on ne voit que les toits). Les loisirs : ce sont des courts de tennis, un club hippique, des terrains de base ball et autres jeux de balles, de la plongée sous-marine, des promenades en mer etc….Et tout cela orchestré par la Moustique Company qui propose même à ses riches résidants un aérodrome et des avions pour les petits déplacements. La company offre aussi aux gens de passage des hôtels de luxe et des villas à louer (petits porte-monnaie s'abstenir…4000 francs la nuit au moins !). Au-dessus du mouillage, le petit village de Lovell, là sont regroupés les vrais habitants de Moustique (ici on écrit Mustique). Ce sont probablement les gens de maison, les jardiniers, les employés des différents services administratifs de l'île (comme le " Harbour Master " pour un Harbour qui n'existe pas !), bref les serviteurs. A côté de l'aérodrome la petite école (pour les enfants des serviteurs, eh oui il faut penser à tout)…cadeau de la Mustique company ! En bas du village, les cases des pêcheurs, toutes les mêmes. Ils assurent la subsistance en langoustes et autres poissons des résidants, des hôtels et du fameux Basil's Bar…Partout des voiturettes, toutes les mêmes, des gens en uniforme vert de la Mustique Company qui courent à droite ou à gauche…Voyez comme tout cela est carré, bien rangé ! On se croirait en pleine partie d'un jeu d'ordinateurs ! Moi, çà me rappelle la rue " Case nègre "…Mustique île authentique, vous y croyez ?
Voilà, c'est dit avec dérision mais c'est comme cela que je ressens les choses.

La baie où l'on mouille est magnifique avec une eau limpide et turquoise : elle incite à la baignade ! Des bouées sont disponibles et nous décidons d'en prendre une, des fortes rafales étant annoncées par la météo. La plage qui longe la baie est très belle et le côté du village semble typique : un ponton pour le Basil's bar, un autre pour les annexes et une petite plage pour les bateaux de pêche. Un marché minuscule est situé sur la gauche du village : on voit des masses de coquilles de lambis qui constituent une partie de leur mur.
Nous partons nous promener à terre et nous découvrons les premières maisons qui sont des boutiques pour touristes (les prix sont notés en dollars US, niveau Côte d'Azur en plein été ). Manifestement c'est une escale onéreuse si l'on y fait des emplettes. Une boulangerie avec de la baguette qui sent bon (le boulanger est un français !) : voilà qui a du charme ! Les maisons sont joliment colorées et nous découvrons à l'arrière une grande cage avec des perroquets jaunes de ST VINCENT. Erwan, au détour d'un chemin, aperçoit une tortue de terre dans un buisson (celui-là n'a pas les yeux dans sa poche),
" Papa, papa une tortue ", je la sors prestement du buisson…et c'est ainsi que Dame Tortue de Moustique devint célèbre !
Nous quittons Moustique le matin du 14 février pour Bequia, une courte navigation de 8 nautiques.

Bequia, prononcez Béquoué (14 au 17 février)


Quelques nautiques faciles, au prés bon plein sous génois au ¾ déroulé, à 7 nœuds de moyenne. Nous passons entre l'Isle à Quatre et Petit Nevis avant de contourner la pointe de West Cay (sud de Bequia). Nous arrivons dans Admiralty Bay sous un grain de pluie et de vent (35 nœuds) Ce type de grain nous est désormais familier, nous en essuyons depuis quelques jours déjà ! Plutôt que de jeter l'ancre, nous préférons prendre une bouée (moyennant 30$ EC après négociation), Chantal dormira mieux je crois ! La nuit qui suit c'est une succession de rafales à 40 nœuds qui nous réveillent, heureusement que nous sommes sur une bouée ! En fin d'après midi l'annexe (avec son moteur) se retourne. Je suis bon pour une journée de maintenance sur le moteur ! ! !
Nous retrouvons ici Jan Steen (qui n'est pas passé par Moustique) et Contour, un bateau Néo Zélandais qui poursuit sa route vers Panama et que nous avions rencontré à Graciosa puis à Playa Blanca sur l'île de Lanzarotte.
Comme souvent lorsque des bateaux se retrouvent un picnic s'organise sur la plage et c'est ainsi que nous nous retrouvons à 4 bateaux (Jan Steen, Contour, Zed ( que nous rencontrons) et nous) pour un barbecue le samedi à midi. Baignades, jeux d'eau et discussions autour des ailes de poulet qui grillent voilà une journée bien occupée. Zed est un cata belge qui rassemble une famille de Bruxelles : Antoinette, Olivier et leurs 3 enfants de l'âge des nôtres : Marine, César et Juliette , cata que nous avons déjà vu aux Tobagos Cays. Tout de suite les enfants sympathisent et nous projetons de nous revoir en Martinique. Un dernier pot nous rassemble le dimanche soir sur Jan Steen pour un au revoir avec Contour notamment qui part vers Trinidad puis Panama pour traverser vers la Nouvelle Zélande.
Ce lundi 17 Février nous partons vers St Vincent.

A bientôt

07-Fev-2003 : Ile de Grenade et Grenadines

La navigation entre Tobago et l'île de Grenade n'a pas posé de problème. 83 miles au vent arrière (enfin du portant !) à 7 nœuds de moyenne. Nous arrivons dans Mt Hartman Bay au lever du jour, le personnel de la marina de Secret harbour ne répond pas encore, nous prenons une place au ponton. Une ou deux nuits à quai vont nous permettre un bon coup de nettoyage, pour nous et pour le bateau, une bonne charge batterie et le plein d'eau.


La clearance (immigration et douane) se fait juste au dessus du bureau de la marina, pas besoin de courir à l'autre bout de l'île et l'accueil est parfait. La taxe est fonction de la longueur du bateau, pour 13 m c'est 38 $ US.
Le balisage cité par la doc pour rentrer dans Mt Hartman Bay n'est pas très visible, de plus il doit manquer quelques bouées. Par contre pour rentrer dans la suivante Clarke's court Bay, le chenal est visible de loin ! Au port les jours se ressemblent : nettoyage, lavage, lessive et encore un peu de nettoyage car ce n'est jamais assez parfait ! Nous bénissons chaque jour l'aspirateur que nous avons acquis à Las Palmas, il est devenu l'ustensile indispensable des escales à quai ! Les enfants passent beaucoup de temps à jouer avec ceux du Jan Steen qui nous a rejoint ici. Le CNED en pâtit un peu mais on passe…cela fait longtemps que les filles ne se sont pas vues. Le deuxième soir nous invitons Jan Steen à boire l'apéritif pour discuter de nos projets dans les îles et nous décidons de profiter du barbecue organisé par la marina le soir même (Friday barbecue) pour manger " fast food ".


Pour les touristes que nous sommes aussi, l'endroit n'est pas des plus intéressants ; Secret Harbour n'est en fait qu'un vaste hôtel avec une marina très bien entretenue et protégée des cyclones puisque Mooring (location de bateau) y a installé une de ses bases.
Nous quittons Secret Harbour après 2 jours bien remplis et un bateau tout propre pour St George's, la capitale. Nous jetons l'ancre dans le mouillage du Lagoon devant la petite marina du Yachting club de Grenade, par chance il y a un peu de place ! Je dis bien par chance car le mouillage est souvent bondé, de plus les bateaux n'évitent jamais dans le même sens et se touchent de temps en temps. Le fond est de moyenne tenue, c'est de la vase bien collante et gluante ! Bonjour le nettoyage quand vous repartez ! La ville de St George's vaut le détour mais n'y allez pas un dimanche, c'est désert !


Le 27 janvier,nous sommes encore dans la capitale, le jour est gris et triste ! Il pleut depuis 6h00 du matin sans discontinuer. Je croyais que la saison des pluies était passée ! ! ! Nous apprendrons plus tard que c'est normal, il pleut souvent à Grenade.
Le lendemain, le temps est de nouveau très beau…et c'est heureux car nous partons en ballade dans l'île avec les Jan Steen. Chantal reste à bord car elle a mal au dos. C'est l'occasion de découvrir le centre de l'île, des paysages sauvages et très verts, une cascade dans laquelle les enfants se sont baignés, des plantations d'épices (Grenade se situe au deuxième rang mondiale pour la production de noix de muscade) et d'autres choses encore.

Départ pour Carriacou, Sandy Island plus exactement. Une langue de sable fin avec deux cocotiers situé au large de Hillsborough, la capitale de Cariacou. Un fond de très bonne tenue mais n'hésitez pas à mettre de la chaîne si vous pouvez car le vent se lève rapidement. C'est aussi l'endroit idéal pour aller plonger avec un tuba, ici ils disent " snorkel ". Sandy island est une réserve, les poissons y sont donc nombreux.


Petite visite de Hillsborough pour les papiers de sortie (nous quittons les Grenadines de Grenade), quelques courses et internet. C'est une agréable bourgade animée avec différents magasins (du super au bricolage via 3 banques et magasin de vêtements) où les gens sont charmants. Les maisons sont typiques et mignonnes, colorées avec la traditionnelle véranda tropicale. Il y a une rue principale doublée par une petite ruelle sur laquelle donnent des petites maisons mais aussi des cases très sobres, chacune dotée d'une courette où picorent poules et coqs qui chantent à toute heure du jour.
Un internet café très accueillant : il est situé sur la rue principale au 1er étage d'une maison typique et vous pénétrez dans le local par l'escalier de côté : sur l'arrière se trouve une terrasse incitant à la détente (de grands fauteuils en rotin autour d'une table basse, des plantes vertes à foison, une vue sur la forêt,…). Lorsque vous entrez dans l'immense pièce, le maître des lieux vous propose pour 10 $ EC une demie heure de connexion et une boisson fraîche (grande taille !) : seulement 2 ordinateurs fonctionnaient ce jour-là mais deux canapés sont disposés pour attendre tranquillement, la décoration est agréable avec beaucoup de plantes vertes et il y a une bibliothèque de prêts (ou d'échange) de livres….mais ils sont tous en anglais ! Dans un coin une TV fonctionnait sur CNN et nous voilà replongés dans l'actualité (Bush -Tony Blair à propos de l'Irak) ! En fait, outre internet, ce café fait office d'agence de voyages. Il a un site très visité (www.grenadines.net) et organise beaucoup de types de séjour dans les grenadines.


Surprise, surprise ! ! …Un appel à la VHF nous sort de notre CNED et nous percevons une voix bien connue disant : " Bran, Bran de Tzigane ", c'est Marie - Pascale. Ils sont juste devant nous, eux qui comptaient descendre sur une autre baie, décident de rester avec nous pour les quelques jours que nous restons. Et au moment de partir, ils partiront pour l'île de Grenade.

Départ vers Petite Martinique, essentiellement pour le gazole, l'eau et l'essence (moteur de l'annexe). C'est assez peu connu, les prix sont largement inférieurs à ceux pratiqués dans les grenadines de Saint Vincent (trop touristiques) et les gens d'une rare amabilité. Les pleins sont faits au ponton en moins d'une heure. Touristiquement parlant l'île n'a pas grand intérêt.

Le lendemain cap vers Petit Saint Vincent, PSV pour les plus branchés, mais surtout parce que c'est plus simple à écrire ! Les deux îles ne sont distantes que d'un petit mile. Là, changement de décor ; Une grande plage de sable blanc avec une eau translucide qui ravie les enfants. C'est l'île la plus sud des grenadines de Saint Vincent, elle est privée et le débarquement y est donc limité au bord de mer. En jetant l'ancre à l'eau j'entend derrière moi un grand " plouf "… " papa, je vais vérifier l'ancre " me crie Morgane…tu parles ! C'est la plus fana, et les autres n'ont pas tardé à suivre !
Hé oui, les journées sont dures, surtout pour Chantal et moi. Dans des conditions telles, ce n'est pas facile de les faire travailler !
Morpion, vous connaissez ? C'est la plus belle île des Antilles ! 50 mètres de sable blanc et chaud avec une paillote au milieu, une eau bleu tout autour….bon j'arrête, je sais que pour vous blanc signifie neige et froid. C'est à moins d'un mile de PSV, nous y sommes donc allés en annexe avec l'équipage de Jan Steen avec qui nous sommes depuis Tobago. Une journée mémorable !

Nous quittons ce paradis pour un autre paradis peut être : l'île de Union, pas très loin de PSV.
Une heure et demie sous génois au ¾ déroulé nous suffisent pour atteindre Union, et encore, nous avons pris le temps de jeter un coup d'œil à l'île de Palm Island toute proche. Union est un passage obligé car c'est ici que nous faisons notre entrée dans les Grenadines de Saint Vincent. Nous tombons sur un douanier un peu tatillon qui nous reproche d'être passés à PSV sans avoir fait nos papiers d'entrée. Le brave homme a tout à fait raison mais…c'est dommage de monter sur Union pour redescendre ensuite sur PSV ; Ceux qui connaissent le coin me comprendront ! En arrivant devant le mouillage de Clifton, un local nous accoste pour nous proposer un mouillage, la meilleure bouée bien entendu ! Après 10 minutes de négociation, nous tombons d'accord sur un prix acceptable pour 3 nuits. Content d'être bien accrochés au fond, nous sommes là pour 3 nuits au moins, juste devant l'île Verte, abrités de la mer mais pas du vent et c'est tant mieux car il fait chaud. Le débarquement se fait à l'Anchorage Yacht Club, évitez les autres pontons ou la plage, ce n'est pas surveillé. Eau douce, collecte de poubelles, laverie, douche sont proposées au Yacht Club. Le bourg de Clifton n'est pas des plus jolis, il est tourné presque exclusivement vers le tourisme et ne ressemble en rien aux villages des Grenadines de Grenade (Hillsborough sur Carriacou par exemple). Les prix sont en général élevés et il faut toujours marchander.
Nous vous donnons rendez-vous aux Tobago Cays, notre prochaine étape.

A bientôt

 

22-Jan-2003 : La Martinique Tobago

Départ le 14 janvier 2003 à 08h30 du mouillage du Marin où nous avons passé la nuit.


Vent d'E à SE 20-22 nœuds puis 15 à 20 nœuds le deuxième jour. Grains avec pluie et vent montant jusqu'à 35 nœuds parfois. En fait, on a toujours été au prés avec, en plus, un fort courant contre en arrivant sur Tobago.
Arrivée le 15 janvier 2003 à 17h00 à Charlotteville dans l'île de Tobago 188 miles plus au sud. La baie de Charlotteville est immense avec des montagnes couvertes d'une végétation luxuriante, presque oppressante parfois. Le mouillage, ouvert sur la mer des Caraïbes, est calme et agréable. Le lendemain nous quittons cet endroit pour un autre situé du coté Atlantique de l'île, l'anse Bateau à l'Ouest de Little Tobago. Les guides donnent cette anse comme un paradis. C'est peut être vrai avec une météo un peu plus clémente. Malheureusement le mauvais temps nous poursuit, le vent n'est jamais inférieur à 25 nœuds, les grains se succèdent avec 20 minutes de répit entre deux, la mer est forte, particulièrement au Nord de l'île entre St Giles Islands et Tobago. Nous ne restons à l'anse Bateau que quelques heures pour nous baigner et déjeuner. L'anse est toute petite et le fond est parsemé de grosses patates de corail, attention aux ancres ! Nous passons la nuit à King's bay quelques miles plus au sud. La baie est grande avec une grande et belle plage dans le fond. Ouverte au sud la houle d'E-NE ne devrait pas rentrer et nous devrions dormir sur nos deux oreilles. Et bien c'était sans compter la malchance météorologique qui nous poursuit, les grains se sont succédés et nous avons roulé bord sur bord toute la nuit !
Après cette nuit agitée nous descendons sur la capitale, Scarborough, pour y faire la clearance " Arrivée " (immigration puis douanes ; à faire dans cet ordre, c'est important)
Voilà le fruit de notre expérience alors suivez le guide :


- l'immigration se fait au 1er étage de la gare maritime, un grand bâtiment au toit rouge qui se voit de loin. Il y a 3 types de formulaire à remplir, un pour le bateau (en 5 ex), un pour l'équipage (en 4 ex) et un dernier pour les conditions sanitaires (en 1 ex).


- la douane se fait dans un autre bâtiment, à mi-chemin entre le lieu où vous débarquez et la gare maritime, avant les containers. Vous devez être muni d'un ex de la liste d'équipage, ce qui explique qu'il faille passer à l'immigration avant, n'oubliez pas ! et de toutes façons ils se chargeront de vous le rappeler. Il y a un seul formulaire à remplir (en 2 ex). C'est eux qui perçoivent une taxe de 50$ TT (soit environ 8 €).

Voilà pour les formalités d'entrée à Tobago, qui a dit que c'était compliqué ! ! ! Pas du tout, et cela se passe, en prime, avec beaucoup d'attente !
Les formalités de sortie sont heureusement un peu plus simples. Elles sont à faire, au plus tôt, 48 heures avant de quitter l'île, dans les mêmes bureaux. Il y a tout de même trois formulaires à remplir à l'immigration (un en 1 ex et les deux autres en 3 ex) et un dernier à la douane.
Attention à " l'extra time " c'est à dire hors horaires de bureau (08h00 - 16h00 non-stop) et c'est le cas le samedi et le dimanche. Il vous en coûtera 100$ TT pour l'immigration et 136$ TT pour la douane, rien que ça ! Cet argent serait assurément mieux utilisé au restaurant ou ailleurs ! Si vous comptez quitter l'île le week-end, faites les papiers de sortie avant. Si vous arrivez un Week-end, ne vous précipitez pas au bureau de l'immigration, patientez un peu dans un autre mouillage que Scarborough. Si vous y êtes le week-end et que vous n'êtes pas en règle, les Coast Guards basés dans cette ville vous inviteront très vivement à régulariser votre situation au plus vite et là…pas de restaurant le soir ! Ces mêmes Coast Guards, fort sympathiques par ailleurs, auraient dit à Chantal qu'il était possible de régulariser sa situation (entrée et sortie) à Charlotteville. Si vous en avez l'occasion, tentez le coup ; Mais attention, il faut dire où on fait la sortie !
A Scarborough, une petite visite au jardin botanique s'impose, c'est un coin de verdure dans une ville très colorée, bien vivante et pleine de contrastes. Ce vendredi après midi les rues sont pleines de monde, des échoppes en tôle d'un coté, des banques ou des magasins modernes et climatisés d'un autre et le marché très bien achalandé. Les gens sont bien habillés, beaucoup sont en uniforme (en particulier les écoliers sortant des différentes écoles). L'ambiance est à la bonne humeur, il n'y a aucune agressivité dans l'air et les gens vous sourient et vous disent bonjour. L'escale dans la capitale n'aura duré que deux nuits, le mouillage n'est pas extraordinaire et il y a bien d'autres choses à faire dans l'île. Nous levons l'ancre en direction du sud, région la plus touristique, et nous mouillons à Crown bay. Le lendemain, après la classe, nous partons tous plonger sur le reef situé un peu plus loin devant Pigeon Point. Formidable, éblouissant, des poissons partout, les enfants sont enchantés.
Dans ce mouillage, il y a beaucoup de " facilities " des banques à l'aéroport, un internet café et un lavomatique à côté de chez Jymmy's. Il y a d'autres endroits cités dans notre documentation que nous voudrions voir. Nous partons donc vers le nord de l'île par le coté caraïbe et nous passons devant Castara bay, Englishman's bay, Palétuvier bay, Bloody bay et en fin Charlotteville où nous jetons l'ancre. Ce mouillage, que nous connaissons déjà, s'est avéré moins rouleur que les autres. En entrant dans la baie, les filles se sont écriées : " Jan Steen, Jan Steen ", elles avaient reconnu leur tableau arrière jaune. Nous savions qu'ils étaient arrivés ici après leur traversée mais nous pensions qu'ils avaient déjà quitté l'île. Le soir même nous nous retrouvons chez eux (nous ne nous sommes pas vus depuis Mindélo) pour manger la daurade que nous avions pêchée ce matin.


Les poissons de Tobago : un Balaou de 90 cm, pêché entre Scarborough et le mouillage de Crown point ; Une petite bonite et une daurade Coryphène de 1,15 m mais beaucoup plus charnue (6,100 kg de viande sans la tête) que la première pêchée en arrivant sur Charlotteville.
Nous partons sur Grenade aujourd'hui 22 janvier dans la soirée. Nous devrions passer la nuit en mer et couvrir les 80 miles qui nous séparent de cette nouvelle escale en une douzaine d'heures.

A bientôt

12-Jan-2003 : La Martinique, Sainte Lucie, premières escales antillaises

Du 19 décembre au 26 décembre


Grand nettoyage, eau, vivres, GO, voici notre programme pendant les trois premiers jours. Après 14 jours de mer, c'est indispensable !
Nous profitons de l'hospitalité familiale (et surtout de la voiture !) pour visiter le Nord de l'île et Fort-de-France.
Nous passons Noël en famille chez Brigitte et Patrick. Un Noël presque antillais avec accras, boudins et petits pâtés de viande, sans dinde ni marrons ou autres huîtres ; simple et chaleureux.
Chantal rentre en métropole le 25 dans l'après midi, son papa est au plus mal.

27 décembre, départ vers sainte Lucie


Nous passons la nuit du 26 au 27 décembre au mouillage de St Anne à deux pas du Marin et nous partons pour St Lucie le 27 tôt le matin. L'équipage se compose de nous quatre, Chantal étant en métropole, de Brigitte, Patrick, Pauline et Emmanuel leurs deux enfants.
2 heures après nous arrivons à Rodney Bay, première escale dans cette île. Nous mouillons juste devant les premiers pontons. Le fond ne tient pas très bien et après un bon grain de vent et de pluie, nous remouillons un peu plus loin, en effet nous avons légèrement dérapé. Après la clearance (très simple : faire l'arrivée et le départ en même temps) nous rentrons à bord pour dîner. Le lendemain en partant, arrêt obligatoire, pour faire du GO. Il n'est pas cher du tout et l'est encore moins en présentant la clearance de sortie.
Castries, la capitale de l'île. Le seul intérêt de la capitale est le marché du dimanche, malheureusement c'était la période des vacances et le marché était fermé !
Marigot bay, imaginez-vous, plongé dans une carte postale, un paysage de rêve. C'est le plus beau mouillage de Sainte Lucie disent les guides, qu'ils soient terrestres ou nautiques.
Mouillage à Soufrière, obligatoirement sur bouée car c'est un site naturel et surprise…mauvaise surprise, il faut payer 15 $ US pour prendre une bouée et rien d'autre ! De grâce ne vous faites pas avoir ! La ville de Soufrière est jolie et typique mais ne vaut pas que l'on y mouille même pour la nuit. Le sud du mouillage est bruyant et rouleur…c'est la route des " Water Taxis " qui vont jusqu'aux Deux Pitons avec leurs touristes et qui passent à fond au ras des bateaux sans retenue aucune ! Allez plutôt jusqu'au mouillage des Deux Pitons, beaucoup plus tranquille et magnifique.
Nous revenons à Marigot Bay, dans notre carte postale de rêve pour le réveillon du 1er de l'an. Tout aussi simple que celui de Noël mais avec, en plus, pour le plus grand plaisir des enfants….des frites. " Des vraies frites "… dira Erwan les yeux écarquillés de bonheur.
1er janvier 2003, retour sur La Martinique, au port du Marin.

Nous passons le reste du temps (en attendant Chantal) entre St Anne, Grande Anse, l'anse Mitan et enfin la marina de la Pointe du Bout d'où nous partirons bientôt pour la suite de nos aventures. Nous faisons la connaissance de David, le fils de Patrice et Marie Pascale de Tzigane. Nous accueillons Cloel qui arrive à St Anne après 29 jours de mer entre le Cap Vert et les Antilles (avec 10 jours de pétole !). Encore une fois nous profitons de la disponibilité de Brigitte et de sa voiture pour visiter une autre partie de l'île, entre Le Robert et la super plage de la pointe Faula.

Chantal rentre aujourd'hui 10 janvier et nous devrions continuer bientôt sur Tobago, restez à l'écoute et….

A bientôt

 

26-Dec-2002 : La Traversée

05 décembre


Départ à 13h10 avec Marancha qui nous devance rapidement et Sualiga qui avance au moteur. Beaucoup d'autres bateaux partent à ce moment-là comme Willywaw ou Vadrouille qui met le cap sur le Brésil, ou encore Zig-Zag, un gin fizz avec trois enfants et les parents que nous avons rencontrés sur Marancha : Marc et Florence. La journée est superbe mais le vent, au début, fait défaut et nous avançons au moteur puis enfin sous voile, mais au près. Lorsque la nuit tombe, nous sommes encore nombreux à nous apercevoir mais la colonne s'étire en fonction des options des uns et des autres. Sualiga est très loin devant, sous brise Yanmar (c'est son moteur) ! C'est sympa de débuter la première nuit à plusieurs ; A plusieurs reprises nous nous dirons : eh, il est où celui qui était juste à bâbord ?

06 décembre


Au matin, nous avons rattrapé Sualiga qui s'était mis finalement sous voile ! Il est par notre travers et nous le voyons bien. Un cata vert nous a rejoint (Vanikoro), nous ferons route ensemble pendant un certain temps grâce au spi, il finira par nous dépasser et rejoindre Marancha un peu plus loin devant le jour suivant.
C'est la journée du vent fuyant : nous devons faire 3 heures de moteur le matin puis du spi puis, à nouveau du moteur dans l'après-midi. Nous garderons le spi toute la nuit.
" Le vent est plutôt faiblard. Quand il se remet à souffler (6-7 nœuds), le bateau file à 4,1 - 4,5 nœuds et les voiles ne battent plus, l'hydrogénérateur fait son travail et assure l'alimentation du pilote sans problème ! C'est sympa d'entendre l'eau glisser le long de la coque et d'avoir le sentiment d'avancer. La nuit est claire avec des étoiles et le bateau situé à bâbord est toujours là. C'est marrant d'avoir un voisin la 2ème nuit de mer, l'océan est si grand que, normalement, on devrait être tout seul ! C'est marrant et c'est sympa cela fait un peu comme en navigation côtière ! "

07 décembre


Pas encore 48 heures de mer et déjà 244 nautiques de parcourus avec quelques heures de moteur car le vent est faible, il n'a pas dépassé 12 nœuds depuis le départ. Nous profitons au maximum du spi et nous l'avons même gardé toute la nuit dernière. 5 daurades coryphène au tableau de pêche allant de 30 à 90 cm de long. Nous avons vu, assez loin du bateau, deux baleines à bosses.

08 décembre


Vers midi, le vent daigne faire son apparition. Le vrai vent, celui qui ressemble à l'Alizé de NE conforme à la saison, celui que l'on attendait depuis trois jours ! Avec le spi nous caracolons à 7 ou 8 nœuds, la mer n'est pas encore formée. Là encore nous gardons le spi toute la nuit. Le vent forcit pour s'établir entre 18 et 20 nœuds. Sous spi, c'est un vrai régal.

09 décembre


Pendant la nuit la mer s'est bien levée. Une belle houle et un clapot court rendent la navigation un peu moins agréable. Le bateau roule bord sur bord, ce qui n'est pas du goût de tous ! Nous parcourons 179 miles en 24 heures. Le vent reste soutenu et la houle très présente (il faut se cramponner tout le temps), en particulier au vent arrière ! Nous sommes vraiment dans les Alizés. Le génois tangonné remplace le spi pendant la nuit, c'est plus prudent et nous perdons à peine en vitesse. Nous sommes toujours au coude à coude avec le cata Marancha et Sualiga, l'avantage est tantôt aux uns tantôt aux autres. Même si nous ne nous voyons pas, nous communiquons par VHF. Il n'est plus question de CNED depuis ce matin, le roulis rend le travail très désagréable voir impossible. Parlez en à Morgane…Elle a tenté le diable (c'est tout à son honneur), ses bonnes idées sont reparties dans un seau quelques minutes après !

10 décembre


A 08h30, nous passons le premier tiers du parcours : 691 miles. A ce stade de la traversée l'équipage et le bateau vont très bien. Avec le vent moins fort, la houle est devenue moins gênante et le CNED a pu reprendre ses droits. La récréation aura été de courte durée ! Les quarts de nuit se succèdent les uns aux autres, Marion et Morgane font chaque soir le même : 20h00 - 23h00. Nous nous partageons le reste de la nuit à trois jusqu'au lendemain matin. Erwan accompagne généralement le dernier quart de la nuit, le quart " pêche " comme il dit, là où il y a le plus de chance d'attraper un poisson.
Un poisson volant (qui ne vole plus) squatte le pont depuis ce matin tôt. Il est bien mal en point le pauvre, il sèche à vue d'œil !
C'est le jour de la douche pour Thierry, Chantal et Morgane, assis dans le cockpit, car la houle empêche toute station debout prolongée. Le lavage se fait à l'eau de mer (avec un savon eau de mer) et le rinçage, à l'eau douce avec le pulvérisateur. La journée est chaude et ensoleillée mais le vent faiblit. Marancha nous annonce de la pétole pour demain soir. Pour faire de la route avant la calmasse nous remettons le spi, nous le garderons toute la nuit.

11 décembre


Le vent a effectivement baissé mais ce n'est pas, en tout cas pour l'instant (19h00 UTC), la pétole annoncée par les fichiers " vent " de Marancha. Il souffle entre 9 et 15 nœuds nous permettant d'avancer aisément à 6 - 7 nœuds parfois 8 et depuis hier, toujours sous spi. Nous avons, vers midi, essuyé un super grain de pluie, la mer était plate tellement la pluie était forte. Le bateau est maintenant tout propre, les poussières terreuses et collantes du Cap Vert (San Vincente) ne sont plus qu'un mauvais souvenir ! La mer est de nouveau calme ; la vie à bord s'en trouve grandement améliorée, plus besoin ou presque de se cramponner. Vers 20h15 (UTC) ….ça mord, c'est un Wahoo (Thazard bâtard) il fait 77 cm. Quand Richard a retiré l'hameçon il s'est fait assez mal car ce poisson a les dents très petites mais très pointues et super solides !
La pétole annoncée n'est toujours pas là et c'est tant mieux ! La météo américaine annonçait E-NE 20 nœuds, c'est eux qui avaient raison à moins que….demain ! On verra bien, on ne peut que subir.
Les phrases du jour : " Les jours avancent, mais ne se ressemble pas. " et " Gros grain annonce petit vent " voilà mes dictons du jour ! (Marion)

12 décembre


Richard a eu la bonne idée de regarder sur son calendrier et a remarqué que c'était, aujourd'hui, la fête de Chantal. Les filles, aussitôt mises au courant, lui ont préparé une petite surprise…
" En effet, alors que je poursuivais ma nuit un peu tardivement ayant fait mon quart en plein milieu, j'ai été très agréablement réveillée par les enfants : un petit-déjeuner au lit ! Tout y était : mon thé comme je l'aime, un jus de fruits, des biscottes et surtout du pain de la fournée des filles, le tout beurré et nappé de confiture avec des créations comme : fraise - goyave ! En plus de ce super petit déj, je reçois un courrier spécial par porteur express (Erwan) m'annonçant que la journée serait de tout repos pour moi puisqu'ils me déchargeaient de tous les repas, celui du soir étant considéré comme un trois étoiles ! Moi qui la veille avait râlé disant que je devais toujours faire à manger et que j'envisageais de faire grève, j'étais aux anges !
Le repas de midi fut excellent : Wahoo à la Provençale, arrosé par un Bourgogne blanc bien frais de notre cave de Brest, embarquée à bord… Les filles ont beaucoup aimé et Erwan a daigné y goûter. Le soir, Marion s'était mis en tête de seconder efficacement Richard et elle a concocté une sauce des plus originales alliant le sucré et le salé : petite saucisses revenues à l'huile d'olive, tomates, herbes de Provence, soupçon de curry, sel, poivre mais aussi raisins de Corinthe avec un filet de miel. Pour accompagner du riz, base classique de notre alimentation, rien de tel et cela satisfait au mieux tous les appétits ! C'est clair, un bon repas remonte le moral quand la pétole est là. En définitive ma journée fut des plus agréables et cela a donné le goût à Marion de faire un peu la cuisine.
Cette journée était aussi très importante puisque nous avons " cabané " en terme sous-marin c'est-à-dire accompli la moitié de notre traversée soit 1037 miles et cela se fête dignement, ce qui fut le cas. Ouf, nous arriverons bien de l'autre côté ! "
On ne peut que subir… c'est fait, la pétole est arrivée depuis 14h. D'après les cartes météo américaines il y en a pour 48 h voir 72 h ! J'espère que le gasoil que j'ai, suffira. Mais après 9 heures de moteur le vent souffle à nouveau assez pour établir les voiles, nous progressons à 5 - 6 nœuds, c'est presque mieux qu'au moteur. Nous filons plus sud, sous le 16° N, là-bas il y a plus de vent toujours d'après les cartes de la météo américaine.

13 décembre


Ce matin, les conditions de navigation sont excellentes : chaleur, soleil, peu ou pas de houle et 12/13 nœuds de vent. Nous avons décalé les heures de quart pour être en phase avec le jour. En heure UTC, le jour se lève à 09h00 et le soleil apparaît vers 09h30. Pour la vie et le confort à bord, il faut donc que nous reculions nos montres au fur et à mesure que nous progressons vers l'ouest.
Le vent tombe vers 14h00 et nous mettons le moteur. A 20h30 nous relançons le spi que nous garderons probablement toute la nuit. C'est la situation d'hier qui recommence, vent la nuit et pétole le jour ! Nous sommes maintenant au sud du 16° N et nous attendons le vent, au hasard, l'alizé ! ! !
Les filles ont fait leur deuxième pain, mieux que le premier…celui de demain sera à coup sur excellent.
" Me voilà, moi Marion, je suis en train de faire mon quart. Tout se passe bien, le vent est faible, il tourne autour de 10 nœuds. La mer est très calme c'est donc beaucoup plus facile d'écrire. En ce moment, les activités de la journée sont peu variées. Ce matin CNED, j'ai fais du français à l'oral car cela est plus rapide et nous évite d'écrire quand il y a du roulis. Cet après midi, fabrication du pain et en attendant qu'il lève nous avons rererecommencé le seul et unique puzzle que nous avons et que nous refaisons depuis trois jours ! Tout ça pour dire que mes journées sont peu remplies et que quelques fois je m'embête royalement ! "

14 décembre


C'est une fois de plus la situation d'hier qui prédomine, vent la nuit (nous avons porté le spi toute la nuit pour profiter au maximum de la moindre risée) et pétole le jour ! Nous sommes toujours au sud du 16° N et nous attendons encore le vent ! ! J'ai lu quelque part qu'un front froid situé plus au Nord mais trop bas et générant un flux de SW inhibait le vent de NE. On va s'en contenter, de toute façon il n'y a qu'une chose à faire : attendre !
L'hydrogénérateur est assurément une bonne idée. Il fait probablement perdre ½ ou 1 nœud de vitesse mais on s'en rend même pas compte. Il assure complètement l'alimentation du pilote et parfois du frigo, ce n'est pas négligeable ! Malheureusement le bout est un peu court, il faut prévoir 3 ou 4 m de plus que celui donné par le constructeur (12 m) car la partie immergée ne plonge pas assez. Lorsqu'il y a de la houle de l'arrière la partie immergée sort de l'eau (même à petite vitesse) et abîme le bout. Lorsqu'on a deux jeux de pales (AQUAAEROGEN4) il faut installer les petites pales bien avant la vitesse critique donnée par le constructeur, en l'occurrence 9 nœuds, sinon l'hélice part en survitesse et sort de l'eau.
Comme nos provisions de frais sont presque finies, il faut varier les plaisirs côté dessert alors j'ai inauguré aujourd'hui un gâteau au chocolat fait en grande partie avec de la poudre Custard en guise d'œufs. Cela est bon et je recommencerai. J'ai aussi fait une tarte au thon - moutarde - tomate - crème et parmesan et le repas du soir fut apprécié : de quoi calmer les nerfs mis à vif par la pétole ! ! !

15 décembre


En mer les jours se ressemblent….enfin presque ! Si nous n'avançons pas à toute vitesse, aujourd'hui il n'y a pas eu de moteur et l'alizé semble enfin s'installer. Notre moyenne horaire dépasse les 6 nœuds … Toujours sous spi, toujours proche d'empanner pour être au mieux concernant le cap sans finalement empanner ! Thierry dira quand même : " ah ! si j'avais un vrai équipage, j'aurais empanné au moins 2 fois ! " , puis de reconnaître qu'en empannant le cap aurait changé de 20 degrés ou plus et donc trop. En essayant de contacter Marancha (par jeu), c'est Vanikoro (un cata) qui nous répond…C'est le premier bateau avec lequel nous communiquons par VHF depuis presque 6 jours. Il n'est pas loin devant nous et se dirige vers la Martinique.
Richard a fait son premier pain…raté mais mangeable quand même. Les filles s'en sont données à cœur joie pour se moquer de lui ! Car elles le lui avaient appris, mais il n'en a fait qu'à sa tête !

16 décembre


Le jour commence par une superbe lever de soleil. La température monte très vite pour atteindre 26 degrés une heure après. Le vent est faible, dix nœuds environ, la houle bien formée à la limite du désagréable. L'Alizé s'essouffle encore une fois, c'est confirmé par les cartes météo. Une perturbation circulant aux latitudes tempérées est prolongée par un front froid très étendu vers le sud et nous empêche d'avoir le vent prévu. Il nous reste 470 nautiques à parcourir, j'espère ne pas rester scotché ici !

17 décembre


La journée commence comme d'habitude c'est-à-dire lentement car quand on a fait du quart la nuit, on aime à se reposer un peu. Mais Erwan est lui par contre bien réveillé et même fait le quart de pêche. Or, ce matin-là je suis réveillée par des cris intempestifs : Erwan refuse tout net de se doucher alors qu'il en a grand besoin arguant que l'eau est trop froide ! C'est sur, une douche à l'eau de mer n'est pas comme chez soi mais sous ces latitudes, elle est très bonne presque chaude. Thierry lui envoie un seau d'eau bien visé et voilà notre garçon qui se retrouve avec son slip trempé et obligé de se doucher. Quel zèbre ! Puis vient le tour des uns et des autres. Nous douchons dans le cockpit avec 3-4 seaux d'eau de mer et nous faisons un rinçage final en profondeur avec un pulvérisateur rempli d'eau douce
Quel délice car en plus, l'eau du pulvé devient vite chaude ! Et tout y passe, les cheveux aussi ! ! ! C'est un moment super agréable. Et nous nous sentons tous alors en pleine forme.
Malgré un temps assez propice, les enfants n'abattront pas un boulot phénoménal. Erwan va traîner des pieds pendant longtemps alors que je prévoyais de lui faire faire des maths (ce qu'il préfère). Morgane fait du français et Marion va rattraper les séances de latin de la dernière série que nous avions survolées pour faire le devoir ! Et lorsque je suis avec elle, sans pour autant l'aider, cela marche mieux. En fait, quand elle est face à un exercice, je l'amène à se poser les bonnes questions et elle répond sans erreur. C'est bien alors qu'elle vit le latin comme une lubie de ma part et le considère comme totalement inutile. Comme elle a l'esprit cartésien, elle se prend facilement au jeu de la construction des phrases. Comme elle est curieuse, elle remarque les ressemblances entre le latin et notre langue.
Pour nous, adultes, avec un temps facile les journées sont simples : Thierry et ses manœuvres de temps en temps ainsi que ses cartes météo, Richard tantôt de veille, tantôt pensif à l'avant du bateau en figure de proue et parfois en aide pour la classe avec Erwan et moi partagée entre l'école, la cuisine, la lecture et quelques manœuvres comme tout le monde.
Nous nous rapprochons du but : tout le monde le ressent un peu comme " un cheval qui sent l'écurie ". Si pour nous il s'agit de penser aux futurs mois au soleil avec une mer limpide et chaude, Richard, lui, parle de retour sur la Bretagne dans sa maison où il a envie de faire des plantations, tout dépend du " vent " car les choses peuvent très vite changer aux Antilles.

18 décembre


C'est la journée du moteur…Il tourne depuis ce matin. Il n'y a vraiment plus de vent du tout ! Séance CNED pour les trois enfants (et pour Chantal !). Le spi est hissé pour tenter de capter le moindre souffle mais peine perdue, il n'y a décidément pas assez de vent. Je répare les lignes, refait d'autres bas de ligne même si cela fait une bonne semaine que nous n'avons rien pris… Ca passe le temps et je commence à le trouver long ! C'est sur maintenant, si nous assurons une vitesse de 5 nœuds, même avec le moteur, nous aurons traversé en maximum 15 jours. Un rythme de tortue ! Si le vent avait bien voulu souffler, 12 jours aurait suffit pour toucher terre, le bateau est taillé pour cela. J'enrage ! ! !

19 décembre


C'est la dernière journée. Toujours pas un souffle et le moteur est toujours de mise ! Les enfants ne savent pas que nous faisons route sur La Martinique et que nous passons Noël chez Brigitte et Patrick. Nous voulons leur faire la surprise ! La veille, Marion est montée en furie dans le cockpit en criant : " Papa, papa il y a un problème sur Maxsea (le logiciel de navigation), on fait route directement sur la Martinique, tu es sûr que le cap est bon ? " Il a fallu la rassurer, lui mentir un petit peu…Ce matin, son premier mot a été : " Papa, je peux démarrer l'ordinateur pour voir Maxsea ? ". Je ne sais pas si elle se doute de quelque chose. Nous leur annoncerons aujourd'hui.
-- Ce matin lors du petit déjeuner, Papa est arrivé avec trois dessins et nous les a donnés. Papa avait dessiné, sur chaque feuille, une île et un cocotier, et avait inscrit des mots dans le désordre qui à eux trois formaient une phrase. La phrase était la suivante :
" Nous sommes invités à passer Noël à la page 1172 du dictionnaire de Marion ", nous avons donc ouvert le dictionnaire à la page dite et avons découvert une carte de la Martinique… c'est là que nous avons compris que nous allions passer les fêtes chez Brigitte et Patrick, la sœur de Papa … et dire que c'était prévu depuis le Cap Vert ! --
Nous prévenons Brigitte de notre arrivée. Je crois qu'elle s'est arrangée avec le port du Marin pour nous avoir une place à quai, ce qui n'est pas une mince affaire en cette saison !
-- Papa avait déjà préparé les verres pour le champagne quand la ligne de pêche s'est mise à filer, Papa alerté a foncé sur celle-ci, puis il l'a remonté en douceur. C'était bien un poisson, un Wahoo de 77cm sur 20 cm, le plus grand de la traversée. Richard est descendu sur la jupe et l'a attrapé par les ouies puis remonté sur le bateau. Richard s'est bien écorché à cause des petites dents pointues et solides de ce poisson. A présent nous en avons deux dans le frigo ! ! ! --
Fin de l'aventure, une page se tourne, une partie de mon rêve est réalisée…Nous avons traversé la grande flaque en 14 jours 7 heures et 53 minutes de San Vincente au Cap Vert jusqu'au sud de la Martinique. Nous passons la ligne d'arrivée (ma ligne d'arrivée imaginaire : le sud de l'ilet Cabrit) avec un peu de vent mais au prés serré. Le temps est magnifique et la lumière du soleil, déjà assez bas, illumine les premiers paysages de Martinique.
Brigitte, Patrick, Pauline et Emmanuel sont là, sur le ponton, lorsque nous accostons. Quel bonheur d'être accueillis après 14 jours de mer. Nous passerons Noël chez eux et devrions repartir en mer juste après en principe.

Bilan : pas de gros souci, nous arrivons avec le radar en panne ; Quelques frayeurs, le pilote a failli avoir le même problème qu'il y a quelques mois avant Porto Santo ; un boulon tombé sur le pont (vit de mulet) une manille cassée ; des goupilles enlevées et remises à temps (voile sur la bôme et hale-bas).
Nous avons porté le spi tant qu'il y avait du vent (le génois n'a été tangonné qu'une seule nuit). Pas de ris dans la grand voile.
Quelques chiffres "en vrac" : le vent n'a jamais dépassé 22 nœuds (c'est arrivé une seule fois) ; La vitesse du bateau n'a pas dépassé 9 nœuds. Nous avons consommé à peu prés 200 litres de gazole en 99 heures moteur, 360 litres d'eau des réservoirs et 32 litres d'eau minérale en bouteille de 5 et 1,5 litres, un peu plus d'une petite bouteille de gaz. Nous avons pêché 8 poissons au total : 5 daurades Coryphène et 3 beaux Thazards (Wahoo).
Sur la carte : 179 miles effectués pour la meilleure journée, 2101 miles au total entre Mindélo et l'ilet Cabrit.

A bientôt

 

06-Dec-2002 : Les îles du Cap Vert

 

Escale à Baia da Palmeira dans l'île de SAL. Première escale au Cap vert


Une escale vraiment " Africaine ", le dépaysement est total. Tout le monde est frappé par la gentillesse des habitants et des enfants, prêts à garder les annexes sans attendre d'argent en retour mais qui ne le refusent pas ! ! ! C'est ici qu'on découvre les taxis collectifs (aluguer) pick up où nous grimpons derrière, la tête au vent. Morgane est étonnée par les vendeuses de bananes dans les rues alors que les mini-mercado ont une présentation parfois bien peu " européenne " : des meubles frigo sans froid, toutes les victuailles un peu mélangées et puis il y a en d'autres qui sont tout le contraire, très clean…. Surprise ! Dans cette petite bourgade qu'est Espargos, les maisons sont presque toutes inachevées et seules les banques arborent une entrée très " classe " avec du marbre. Mais pourtant on pourrait penser que les gens vivent pauvrement et simplement et qu'il n'y a pas plus pauvre. Eh bien, non ! Alors que nous voulions faire le tour de la bourgade, nous sommes arrivés dans une zone beaucoup plus pauvre et surtout nous avons vu au loin des baraques en tôle (des ex-containers) grouillant d'enfants, sortes de bidonvilles.
Sur cette île, la sécheresse est omniprésente : rien ne pousse, tout est importé. Les mères et les enfants font la corvée d'eau à la fontaine ( elle n'ouvre que le matin). Chacun est chargé de 3-4 bidons. Le plus dur est quand la fontaine n'ouvre pas ! Et nous, cela nous est arrivé un matin mais comme nous avions encore de l'eau, nous en avons été quittes pour ramener nos bidons vides à bord : nous " bidonnerons " plus tard à Tarrafal sur Sao Nicolau.
SAL c'est aussi la différence entre l'aéroport hyper moderne, superbe, et propre, plus beau que beaucoup d'aéroports d'Europe et le reste de l'île, en particulier la ville d'Espargos, sale et très pauvre. Ici, on se retrouve avec des extrêmes !
A SAL nous retrouvons Jan Steen arrivé depuis quelques heures et qui était parti des Canaries 2 jours avant nous. Nous voyons aussi Magellan que nous avions rencontré brièvement à Peniche, ils nous apprirent que Marancha et Kertidou venaient de partir sur Boavista. Nous nous suivons tous ! Au bout de quatre jours un contact VHF nous apprend que TZIGANE arrive, ce que nous n'espérions pas car ils avaient parlé de ne s 'arrêter qu'à Mindelo. Les nouveaux équipiers de TZIGANE sont de fins cuistots et nous voilà à prendre nos repas chez les uns et les autres à savourer des plats succulents !
Nous visitons les salines de Pedro de Lume avec l'équipage de Tzigane en taxi brousse pour trois fois rien. Elles sont situées dans un cratère et sont très jolies. Ensuite, toujours avec l'équipage de Tzigane nous achetons un petit cadeau pour Gale, c'est une petite robe capverdienne, très mignonne ! Nous dînons sur Tzigane, repas très court mais super sympa. Ensuite nous nous rendons sur Jan Steen où nous fêtons aussi l'anniversaire de Gale avec 2 jours d'avance sur la date officielle du fait de notre départ sur Boavista. Nous profitons du petit cocktail offert par Anja pour lui chanter " Joyeux anniversaire ", elle qui voulait aller se coucher, est ravie.

 

Vingt-quatrième étape
21 novembre. De Baia da Palmeira dans l'île de SAL à Boavista, au sud de Sal


Tzigane change ses plans et nous accompagne à Boavista. Le vent est portant, cela donnera lieu à une superbe séance de photos de Tzigane et de Bran sous spi.
Boavista : malheureusement une escale à oublier….mouillage rouleur, une tenue de l'ancre vraiment nulle (nous changerons d'endroit quatre fois) une eau trouble avec beaucoup de courant alors que nous y allions pour plonger. Bref, nous y restons 24 heures seulement sans aller une seule fois à terre.

 

Vingt-cinquième étape
22 novembre. De Boavista, au sud de Sal à Tarrafal sur l'île de Sao Nicolau


90 nautiques en 13 heures avec, en prime, une arrivée de nuit dans le petit mouillage de Tarrafal. Tzigane, parti plus d'une heure avant nous, est aussi du voyage mais… il arrive un peu avant 9h00 du matin le 23 novembre.
Alfred 2 existe…nous l'avons mangé ! C'est l'histoire d'un énORRRMe thon ramené à bord après …5 minutes de combat acharné ( ! ) à quelques miles de Boavista. 75 cm de long, un poids que vous trouverez vous-même (nous n'avons pas de balance), coupé en trois gros morceaux avec probablement 5 ou 6 kilos de bonne viande. Celui là est occis au mauvais rhum de Cuba et il apprécie…il faudra lui en servir un deuxième ! ! ! Nous le mangerons douze heures après, cuisiné par les excellents cuisiniers équipiers de Tzigane. Un délice, merci Bruno, merci Jean Pierre.
Nous retrouvons, à Tarrafal, Marancha et Kertidou qui nous quittent assez vite direction Mindelo.
Un poisson volant s'invite à notre table : encore une histoire de poisson, volant celui là, d'une trentaine de centimètres (je n'en avais jamais vu d'aussi gros). Il a atterrit en plein dîner et au mouillage à 10 cm du panneau du carré ouvert, avec un vacarme épouvantable. Un peu plus il tombait dans nos assiettes….Incroyable mais vrai !
Le lendemain, toujours avec Tzigane, nous partons dans l'île avec comme guide, un hollandais de 72 ans installé ici depuis quelques années. Il nous fait découvrir " son " île avec un plaisir fou et nous emmène dans des coins que lui seul et les locaux connaissent. Nous rencontrons, dans un tout petit village, un vieil homme parlant un français parfait, il offre aux enfants de la canne à sucre et des bananes…moments inoubliables. Dans cette île, chaque altitude a sa propre végétation. Cela va de la sécheresse la plus austère aux pentes plantées de sapins en passant par les champs de bananes, les papayers, la canne à sucre…Si un jour vous passez par Sao Nicolau, allez voir ce monsieur. Il est facile à trouver, c'est le seul Hollandais résidant sur l'île. Il vous racontera son île comme personne.
kusterscabverd@cvtelecom.cv

Vingt-sixième et dernière étape au Cap Vert
26 novembre. De Tarrafal sur l'île de Sao Nicolau à San Vincente (Mindelo) via Santa Lucia


Départ à 06h00 du matin, nous sommes surpris par la force soudaine du vent dans le canal entre Sao Nicolau et San Lucia. Le vent monte à 32 nœuds pour s'établir ensuite entre 25 et 28 nœuds.
Sur l'île de Santa Lucia, l'escale est rapide, juste le temps de déjeuner et de se baigner. L'île semble être sans vie, totalement déserte. Le mouillage est situé devant une grande plage magnifique mais nous décidons de ne pas y rester car le vent est fort et souffle en rafales. Dommage, je serai bien resté sur cette île de " Robinson ", au moins pour y pêcher.

 

Escale à Mindelo, dernier stop avant la " grande flaque "


Nous retrouvons là aussi Marancha, Kertidou, Cloel (que nous n'avions pas revu depuis Las Palmas) au mouillage depuis quelques jours déjà.
Ici la technique est bien huilée, pas besoin de se servir de son annexe. Il y a plusieurs " sociétés " de taxi qui vous prennent en charge pour tous vos besoins, cela va du transport à terre au lavage du linge en passant par l'eau, le gaz, l'essence, le gardiennage du bateau et j'en passe. Ils sont capables de tout. Il suffit d'en choisir une et de passer une sorte de contrat oral avec elle et " tu payes à la fin… pas de problème ". Nous avons choisi le dénommé Touga qui nous semblait le plus sérieux et qui nous avait été conseillé par Marancha.
L'alliance Française de Mindelo est un peu le point de rendez-vous des français. Les gens sont adorables, prêts à donner toutes informations pratiques en français à ceux qui le voudraient. De plus ils ont internet (7 postes au total), ce qui n'est pas négligeable. Marion les avait contactés au mois de mai pour offrir le produit d'une collecte de sa classe en matériels scolaires à des enfants capverdiens qui en auraient besoin. N'ayant eu aucune réponse de leur part, elle s'est directement adressée à eux et, ici, le directeur l'a fort bien accueillie.
" Maintenant je vais écrire (Marion), donc nous nous sommes rendus à l'alliance française de Mindelo où j'ai donné ma collecte, il était très content. Après avoir discuté avec le responsable, il nous a proposé de revenir le lendemain. Donc nous, Morgane et moi, sommes revenues avec les 2 filles de Zigzag (un gin fizz rencontré ici), Agathe et Cassandre, participer à la classe de français où nous leur avons appris le " pendu " en français, les élèves ont été ravis ! "
Le 27 novembre, Tzigane nous quitte pour sa traversée. Nous les reverrons en face, en Martinique ou à la Barbade, c'est déjà prévu.
Le 29, nous partons pour Santo Antao, l'île la plus Ouest du Cap Vert et proche de San Vincente, dans un ferry vraiment local ( ! ). La houle nous cueille à froid, le bateau roule bord sur bord, ce qui n'est pas du goût des Capverdiens ! Nous visitons l'île avec l'équipage de Magellan et Claire de Elliot (un feeling 10,90). L'île est un peu comme celle de Sao Nicolau, sèche d'un côté et verdoyante de l'autre avec, en altitude, une végétation type européenne. C'est incontournable aux dires des bateaux au mouillage ici, à Mindelo. C'est aussi notre avis.
Les matinées sont largement occupées par le CNED, il faut rattraper le temps perdu et envoyer une série avant de quitter le Cap Vert.
Les dernières courses, la préparation du bateau, les derniers messages sur internet prennent une bonne partie de ces dernières journées.
Le départ est prévu pour demain fin de matinée et nous devrions partir à plusieurs bateaux. C'est souvent le cas à cette époque, les itinéraires divergent ensuite, soit le Brésil, soit les Antilles.


Voilà les quelques nouvelles un peu décousues des îles du Cap Vert. Il est plus que temps de mettre sous presse, il fallait finir cette partie Est de l'Atlantique avant de passer en face…ouf c'est terminé, vous pouvez vous précipiter dans vos kiosques. On se revoit dans une quinzaine, tchao et….


A bientôt

 

25-Nov-2002 : Les Canaries, suite et fin, de Las Palmas à Gran Canaria...

 

Notre escale se poursuit, nous attendons du matériel commandé qui tarde….Les gens du port deviennent " un peu chauds " à cause de l'ARC comme dit Pierre de Sualiga et nous devons nous faire tout petits, surtout ne pas passer par le bureau d'accueil du port.
Comme cette escale peut être écourtée rapidement du fait de l'exigence des gens du port, nous faisons nos courses au plus vite et donc Erwan profite d'une semaine de congés (il ne travaille pas tout seul). Il en est quitte pour pousser un grand chariot dans l'hyper qui n'est pas très loin du port et qui par chance, livre tout à bord dans les deux-trois heures qui suivent. Nous aurons fait, au total, 5 " caddies " sans compter le frais que je ferai le lundi 11 avant de partir. Après avoir fait mon état de stock caisson par caisson (nous avons 28 emplacements différents), je " recharge " pour longtemps, pour la grande traversée notamment. Je fais mon approvisionnement sans savoir si nous aurons un équipier ou pas et je compte un peu large. Je ne rachète ni riz, ni pâtes car mon approvisionnement initial était conséquent mais je " recomplète " au maximum en boîtes de conserves de légumes et de plats préparés quand j'en trouve ainsi que des nouilles lyophilisées. Il nous faut des boissons (vin, bières et jus sans compter les Fantas car les enfants les aiment beaucoup et du lait). J'ai à bord du lait en poudre pour les moments où il sera difficile de trouver des briques et encore 7 bouteilles de sirop Teisseire (sur les 10 du départ) quand les jus seront trop lourds à porter ou trop chers. Je prends du fromage mais pas trop car j'en avais trop acheté à Lisbonne et les odeurs du frigo, pas toujours en marche, n'étaient pas très agréables.
Dans les achats, je cherche aussi des coussins car les " galettes " de la maison (coussins pour mettre sur des chaises de jardin) sont peu efficaces. Dans les shipchandlers des coussins existent mais le budget est conséquent. A Hyperdino, je trouve des coussins bien épais et je les achète puis je me procure de la toile de transat pour les recouvrir dans un magasin de bricolage tout proche (Commercial Cid). Cela fait rire Thierry car il est persuadé que les coussins ne seront jamais recouverts. Au moment où j'écris, pendant la traversée, il y en a déjà trois de confectionnés (couture faite main !).

Aujourd'hui samedi 9 Novembre, nous sommes tous fébriles : nous attendons Olympe parti hier après-midi d' Arrécife. Nous lui avions conseillé d'arriver en dehors des heures ouvrables afin de se placer sans l'aide des gens du port puis d'aller discuter ultérieurement. Nous repérons une place dans la journée mais elle est prise peu après. Il faut dire que les gens du port font la chasse tant aux places vides qu'aux visiteurs non-ARC. Ils ne se souviennent plus que nous ne sommes pas de l'ARC et comme nous sommes sur un ponton où il y a des locaux, nous restons oubliés dans le lot ! Le soir, une autre place nous semble faisable entre deux bateaux locaux, sans habitant à bord et de prime abord assez étroite et donc peu attirante pour les gens de l'ARC !
Vers 21 h premiers contacts VHF par Sualiga puis au fur et à mesure nous les suivons et décidons de les attendre. Vers minuit ils sont à ½ heure du port et peu après Sualiga décide d'aller les accueillir dans l'avant port en annexe équipé d'un projecteur puissant. Nos contacts se font alors sur la VHF portable et Pierre de Sualiga se dénomme " remorqueur pour cargo jaune " et nous faisons partis de " Pilote pour cargo jaune " tout en restant à terre en les guettant. C'est ainsi que nous leur indiquons de placer leurs défenses assez haut compte tenu des bateaux voisins qui sont hauts ! Le remorqueur ira donc les chercher puis les guidera dans l'étroite place dans laquelle Olympe entrera au " chausse-pieds " ! Chacun aura son rôle pour l'amarrage, Marion juchée à l'avant d'un des bateaux voisins pour leur indiquer d'éviter la pendille de ce même bateau, Alex à poste sur l'autre voisin paré à déborder, Maxime prêt à remettre la pendille qui les concerne,…. Tout se passe au mieux même si côté discrétion nous n'étions pas très forts : un autre voisin s'est levé pour voir ce qu'il se passait puis a disparu dans son bateau . A minuit et demie, ils étaient là, nous montons à bord pour nous retrouver et partager un bon café.

Dimanche 10 novembre : cela fait maintenant 8 jours que nous sommes à Las Palmas, 8 jours de préparation active (courses de nourriture, de matériels, bricolage sur le bateau, un peu de CNED….) nous profitons du dernier dimanche pour nous balader dans l'île grâce à la bonne idée de Chantal de louer une voiture. Nous prenons la route en direction de la montagne au centre de l'île et grimpons très vite avec une vue superbe et de la végétation qui commence à apparaître caractéristique des pays tropicaux (choucas, eucalyptus). Nous passons par Terror lieu d'un marché animé ce qui occasionne un vrai embouteillage. Nous voulons monter le plus haut possible et atteindre la ligne des crêtes. Nous nous dirigeons sur Artenara, un village troglodytique et passons à la Caldera qui constitue un superbe point de vue sur un cratère volcanique où les différentes strates de roches apparaissent clairement. Nous apercevons aussi très clairement l'île de Ténérife et son sommet caractéristique. A Artenara nous apprécions la vue sur l'apic impressionnant qui fait face au Roque Nublo et déjeunons dans un petit restaurant sympa et typique. Nous sommes impressionnés par ces paysages très découpés et arides. En poursuivant vers la ligne des crêtes, la végétation des 1000 m apparaît : forêts de sapins et pins, fougères, chataîgners et surprise ! de la mousse et même comme une prairie sous les arbres. Il s'agit de lieux très appréciés par les Canariens puisqu'ils étaient nombreux à pique-niquer.
Nous allons jusqu'au Pico de las Nieves où la vue est toujours aussi magnifique. Nous retournons vers Las Palmas en reprenant une route de l'intérieur aux paysages abrupts et tourmentés passant par San Bartolome et Santa Lucia. Là, c'est à nouveau aride et caillouteux mais avec des palmiers et des fleurs tropicales de temps à autre. Nous achevons notre escapade par une route très passante :….une autoroute !

L'épopée VHF : Depuis l'Irlande en été 2001, nous savions que la VHF n'était pas au top de sa forme. Des essais avec une VHF portable, à Brest, nous ont convaincus que finalement cela pouvait attendre. Et puis naviguer en groupe avec la possibilité d'entendre les autres et surtout de se faire entendre, c'est tout de même plus pratique et sympathique. Nous décidons donc de grever encore un peu plus le budget et d'acheter un matériel très simple. Mais au Canaries, " simple " ne fait pas partie du vocabulaire courant, tout y est compliqué ! Le matériel n'est pas disponible mais il sera là demain…et le lendemain : le matériel n'est pas disponible mais il sera là demain…et cela pendant une semaine. Dit avec un grand sourire…c'est un peu beaucoup énervant !
" Votre VHF n'est pas arrivée, c'est un pilote automatique qui est arrivé à la place, vous ne voulez pas un pilote par hasard ? Elle doit être coincée à la douane mais… elle sera là demain ". Heureusement que Chantal parle espagnol, imaginez un peu s'il fallait s'expliquer en anglais ou en français ! Une deuxième tentative, dans un autre magasin…la VHF est en panne, le haut-parleur interne ne fonctionne pas.
" Vous partez quand ? Demain après midi ? Ce n'est pas un problème, je vous la rapporte demain sur votre bateau à 13h30, promis ". A 15h30, le gentil (ils le sont tous !) monsieur arrive…la VHF est encore en panne, le haut-parleur interne fonctionne mais pas la sortie HP extérieur ! Notre gentil monsieur repart avec son matériel. Nous avons une heure pour trouver autre chose ! Et nous trouvons….une autre VHF en panne, oh pas grand chose…mais bon, c'est les Canaries quoi ! Et puis maintenant il faut que l'on parte, il fait presque nuit ! Tant pis je réparerai moi-même.
Parlez en à Jean Yves Lebleu, vous savez Olympe…l'autre bateau sur le site que vous regardez en ce moment, parlez-lui de son pilote…ou plutôt ne l'énervez pas avec ça, attention il est costaud !
Il est plus que temps de tordre le coup à ce mythe qui laisse à penser qu'aux Canaries on trouve tout et moins cher. C'est aujourd'hui faux et archi faux. Avec le jeu des taxes, les prix soit disant bas sont en fait les mêmes que ceux pratiqués en France. En définitive, si vous voulez vous équiper en matériel (quelque qu'il soit) faites-le en France, ce sont les mêmes prix avec la compétence en plus et les jours d'attente et d'angoisse en moins !

Le nouvel équipier, Richard Ganche va se présenter lui-même :
J'ai 30 ans et suis natif de St Malo en Bretagne .Après avoir acheté un voilier (Flush Poker), j'ai appris à aimer la mer en quittant mon petit port de Plouer sur Rance. Voir une côte est tellement magnifique mais vivre au milieu d'un océan est tellement plus attirant. C'est ainsi que j'embarque sur mon premier voilier à Gibraltar pour arriver à Las Palmas. C'est là que je vois avec mes jumelles des compatriotes bretons ! Ils ont besoin d'un équipier qui sache bien repérer une baleine à son souffle. Apres une bonne bouteille de Chouchen et quelque crêpes nous appareillons pour le Cap Vert.
Thierry un grand marin, il m'apprend énormément sur la navigation. L'ambiance est très bonne à bord, Chantal s'avère une meilleure cuisinière que mon ex-skipper anglais. Tout va bien, le voyage continue merci encore à cette famille et à notre Bran qui nous mène au bout de nos rêves.

Tout est enfin prêt, l'équipage est au complet, nous pouvons quitter le quai de la marina de Las Palmas et laisser notre place à un bateau de l'ARC (c'est le directeur du port qui va être content ! ! !). Nous sommes le 11 novembre, il est 19h30 et il fait déjà nuit noire depuis plus d'une heure. C'est parti pour la…..

Vingt-troisième étape
11 novembre. De Las Palmas aux îles du Cap Vert


CLOEL de Rolland et Liliane part dans l'après midi. Nous sommes convenus d'un appel sur la VHF à 20 heures puis à midi le lendemain. Le soir, nous venions à peine de partir et le lendemain, nous étions déjà loin devant lui et je le recevais mal, par contre lui, je crois qu'il me recevait bien. C'est la preuve que ma VHF fonctionne à peu prés bien. Quelques essais de portée avaient été faits avec Sualiga entre Las Palmas et le sud de l'île, le premier soir. C'était déjà de bon augure.
Les conditions de navigation sont bonnes, jamais au-dessus de vingt nœuds de vent de nord /nord-est. Par contre une houle se fait sentir, toujours présente, plus et ou moins formée selon les moments, ce qui fait rouler le bateau bord sur bord la plupart du temps. Cela provoque quelques nausées pour certains de temps en temps mais rien de grave et on se prend à parler " petits plats " avec Richard et même à en faire un peu : une ratatouille mijotée, ses pommes de terre au beurre et curry,…. Le jour se déroule sous spi et la nuit sous génois tangonné. Après 450 nautiques, le vent tourne plus nord et nous oblige à faire route un peu plus sud pour garder le génois tangonné. La vitesse est très rarement inférieure à 5 nœuds, elle est plutôt entre 7 et 8 nœuds le jour, sous spi. La nuit, jusqu'à 3h30 du matin, la lune montante nous éclaire, puis ce sont les nuées d'étoiles qui prennent le relais. La température augmente de jour en jour au fur et à mesure que nous descendons vers le sud. Nous nous habituons petit à petit à la chaleur torride attendue aux îles du Cap Vert
L'hydrogénérateur, que nous testons pour la première fois pendant la traversée fonctionne extraordinairement bien. Depuis plus de 72 heures, nous n'utilisons que ce moyen pour recharger les batteries. Il assure les besoins en énergie du pilote sans aucun problème et nous nous payons même le luxe de mettre le frigo une partie du temps, quand nous filons à 6/8 nœuds ! La houle de trois quart arrière le fait parfois sortir de l'eau mais il nous donne tout de même entièrement satisfaction. Pour naviguer dans ces conditions le bout est peut être un peu court.
Le 15 novembre, à moins de 250 nautiques du but, une première " pétole " nous oblige à mettre le moteur pendant plusieurs heures. Le temps est beau et chacun profite du pont à sa manière : lecture, travail sur les livres (histoire et géo), pêche (sans succès cette fois-ci) et même bronzette ! La même " pétole " se reproduira dans la nuit. Nous portons le spi toute la dernière nuit, l'envie d'arriver, l'odeur de l'écurie nous font allonger le pas. A 40 miles de l'arrivée, le dimanche 17, notre premier poisson volant s'invite dans le cockpit suivi d'un deuxième tout petit. Nous en verrons beaucoup d'autres.
Après 815 miles nautiques parcouru en 5 jours et 19 heures, nous jetons l'ancre à Baia da Palmeira dans l'île de SAL. Nous retrouvons le Jan Steen arrivé dans la nuit du 16 au 17 mais parti 48h avant nous de Las Palmas (belle perf !). Nous retrouvons aussi Williwaw (http://williwaw.free.fr) et Magellan rencontré il y a quelques mois à Peniche au Portugal.
Par rapport aux autres traversées, la grande différence c'est que nous sommes trois adultes pour faire les quarts et les manœuvres, c'est vraiment appréciable. En particulier pour le spi (Chantal n'avait pas besoin de participer à la manœuvre). De plus, nous sommes plus disponibles pour les enfants et pour les faire travailler, c'est beaucoup mieux. En effet, la mer étant formée, il ne faut pas compter écrire beaucoup et c'est pourquoi nous travaillons beaucoup par oral. Erwan en profite, lui qui n'aime vraiment pas écrire (un peu flemmard quand même) car pour éviter le mal de mer, je diminue de moitié le nombre de phrases à recopier ou à écrire ! Je préfère qu'il travaille un peu plutôt que de me quereller sans cesse avec lui, car cela arrive malheureusement très souvent.
Dernière nouvelle : Tzigane nous a rejoint hier, le 19 Novembre et nous avons fait connaissance de leurs nouveaux équipiers Jean-Pierre et Bruno autour de supers spagetti carbonara cuisinées par Bruno sur Bran !
A bientôt pour de futures nouvelles cap-verdiennes.
Merci à ceux qui nous lisent régulièrement, merci aux autres aussi et….
A bientôt

 

25-Nov-2002 : Mail sur la liste de diffusion ...

 

Bonjour. Nous sommes aujourd'hui et jus qu'a demain a Sao Nicolau, S'il y avait une ile ou Candide aurait pu vivre, c'est ici. NOus partons demain pour Santa Lucia, a une encablure d'ici, puis San Vincente (Mindelo) ensuite. Nous traverserons depuis Mindelo entre le 1 et 10 decembre selon meteo. nous vous envoyons le soleil, la chaleur , la gentillesse et les sourires des cap verdiens bisoux, TH et ch

 

18-Nov-2002 : Mail sur la liste de diffusion ...

 

Salut a tous. 815 miles nautiques en 5 jours et 19 heures, sommes au Cap Vert sur l'ile de SAL de puis hier 17/11 14h30. Traversee sans probleme ( et sans poisson). Equipage et equipier vont bien. Sommes ici en Afrique....par rapport aux iles Canaries Las Palmas. Temps couvert mais chaud. Eau probablement a plus de 24 degres ( en tous cas je me baigne....!). A bientot

 

11-Nov-2002 : Dix-neuvième, vingtième étape, la suite des Canaries...

l'île de Lanzarote - Puerto Naos

Ainsi que nous vous l'avions annoncé précédemment, le port est agréable du fait de la présence d'électricité et d'eau, mais nous découvrirons bientôt que l'eau n'est disponible que lorsque le chef du port est là ! Résultat, vous remplissez les touques à moitié, la machine mise en route se met en arrêt de sécurité et vous attendez longtemps votre linge !… Pour l'électricité ouf ! cela fonctionne !
La vie s'organise et nous continuons nos améliorations de bateau et le Cned !
Face à cette vie de " routine ", nous décidons de profiter de l'île avec une vraie journée de vacances : nous louons 4 voitures pour les 4 bateaux.
Notre promenade commence par la visite du parc de Timanfaya précédée par une promenade en chameau. C'est un peu une ballade pour touristes mais c'est sympa et surprenant. Nous nous répartissons sur 7 chameaux ce qui correspond à une caravane complète. Nous sommes juchés sur les bêtes et sommairement harnachés. Elles avancent d'un pas lent et grimpent un pan de montagne : nous sommes ballottés presque plus qu'en mer et nous demandons si l'un ou l'autre n'a pas le mal de …terre ! La vue est superbe et si la ballade a été brève, elle a néanmoins été surprenante, inattendue et constituera un super souvenir pour les enfants. Quant à la visite du parc, elle est très organisée (visite en car climatisé puis démonstrations de l'activité des volcans avec diverses expériences : viande grillée sur un barbecue chauffé à la chaleur du volcan, geysers, bref cela fait un peu commercial . Mais le plus intéressant c'est la vue de ces torrents de lave pétrifiée ou de ces crevasses ainsi que la multitude de puys qui se sont créés au XVIII ème siècle.
Nous avons poursuivi notre journée par une ballade dans l'île où nous avons admiré les vignes qui poussent sur une base de lave ainsi que les plantations de figuiers de barbarie. Nous avons ensuite pique-niqué à Téguise et visité son marché. Notre journée s'acheva par une baignade dans la baie d'Arrieta sur une plage de sable noir, baignade appréciée par tous tant la chaleur était forte. Le soir retour au port : nous profitons des voitures pour faire une corvée de GO (en plus, il n'est pas cher !).

Vingtième étape
29 octobre. De Puerto Naos à l'île de Lobos, au nord de Fuerteventura

Départ un peu après 09h30. Finalement nous partons seul : tzigane a un problème de moteur, Olympe n'est pas prêt, il attend un nouveau pilote automatique, quant à jan Steen, Mieke ne veut pas naviguer car c'est son anniversaire le 30 ! La navigation est des plus tranquilles, peu de vent, presque pas de houle ; nous progressons à 3 ou 4 nœuds toutes voiles dehors.
Nous arrivons vers 15h00 dans un superbe mouillage, très calme, avec seulement 4 bateaux. L'eau y est très claire, beaucoup plus qu'à La Graciosa car cette île ressemble un peu à La Graciosa. Quelques heures plus tard, j'explore avec Marion, en annexe, le fameux lagon décris par des amis navigateur comme un havre de paix de type polynésien. C'est un peu vrai, seulement pour y rentrer, même en annexe et à marée basse, c'est quasi impossible. Les fonds sont magnifiques et la diversité des poissons est plus importante que dans l'île de La Graciosa.

Le 30 octobre, après l'école, nous sortons tous pour une première promenade dans l'île : le village de pêcheur un peu désert, le centre de l'île (des champs de cailloux), l'ascension d'une petite butte de pierres volcanique (50 m) qui nous a permis d'avoir une vue superbe sur une grande partie de l'île. Et puis pour se rafraîchir, baignade dans le lagon, à marée basse il n'y a pas plus de 1,60 m au milieu et bien sur il est impossible d'y rentrer. A 16h30 l'île se vide de tout ses touristes arrivés le matin par bateau. La plage est déserte, l'île aussi, elle est à nous ! Quelle impression de liberté, extraordinaire !
Le 31 octobre, pour une fois nous faisons un trait sur l'école et nous partons nous promener le matin.
L'ascension du point culminant de l'île (107 m) est plus agréable le matin, le soleil ne tape pas trop à cette heure là et l'école, on verra cela cet après midi. Une heure de marche depuis la plage (où nous avons laissé l'annexe) et le sommet du Monta de la Calera. La montée est un peu abrupte et les scories roules sous les pieds, mais nous arrivons quand même au sommet et nous découvrons là une vue sur l'ensemble de l'île absolument fantastique. Si un jour vous passez par Lobos, ne manquez pas cette excursion. D'un coté, au nord, l'île de Lanzarote, distante de 6 nautiques environ et de l'autre, l'île de Fuerteventura, beaucoup plus proche. Une mer de lave à perte de vue avec, par endroit, quelques îlots de végétation rases mais bien vertes; vraiment particulier ! En fin de promenade et pour se rafraîchir, baignade sur la plage dans le fond du lagon. Quelques touristes seulement, l'île n'est pas très fréquentée apparemment. Nous rentrons un peu fatigués au bateau pour déjeuner et surtout pour travailler…jusqu'au départ pour Playa Blanca.

 

31 octobre. De l'île de Lobos, au nord de Fuerteventura à Playa Blanca à l'extrème sud de l'île de lanzarote

Nous retournons pour une nuit sur l'île de Lanzarote, très proche de Lobos. Nous attendions Jan Steen à Lobos aujourd'hui et finalement ils ont différés leur départ d'une journée. Une navigation de 10 nautiques nous amène devant la station balnéaire de Playa Blanca. Nous jetons l'ancre juste devant par 8 mètres de fond de sable. Nous en profitons, Chantal et moi, pour sortir et faire quelques courses de frais.
La première nuit est paisible, la deuxième l'est beaucoup moins, à cause du roulis. Jan Steen nous a rejoint cet après-midi mais le soir, du fait du roulis, nous changeons de mouillage pour aller un peu plus loin à l'est sous la pointe de Papagayo juste devant une superbe plage : Playa Poro.

 

02 novembre. De Playa Poro, à l'extrême sud de l'île de lanzarote, à Puerto de la Luz (Las Palmas) à Gran Canaria


Nous partons en milieu d'après midi pour éviter d'arriver en pleine nuit sur l'île de Gran Canaria. Quelques heures avant, à midi, nous rencontrons un équipage Neo Zélandais très sympa lors d'un pique-nique organisé sur la plage. Le vent est assez fort quand nous quittons le mouillage, nous filons déjà à 7-8 nœuds sous grand voile seule avec une mer agitée et une houle désagréable. Contrairement à ce que je pensais cette mer ne gène personne…Morgane est même la plus en forme, le changement est net ! Nous déroulons les ¾ du génois et nous mettons les voiles en ciseaux, génois tangoné, ainsi le bateau est bien équilibré. Au milieu de la nuit nous atteindrons la vitesse de 11,9 nœuds, un record compte tenu du poids du bateau chargé pour une longue croisière (le mur du son quoi !). A 04h48 nous passons le premier môle du port de las Palmas à ½ miles de la marina. Plus rapidement que prévu, tant pis ! On nous avait dit que les places étaient rares du fait de l'ARC (un rallye anglais qui regroupe 250 bateaux cette année). Nous trouvons quand même une place et à 05h30 nous sommes amarrés au ponton sans avoir vu personne. Nous verrons bien tout à l'heure, après quelques heures de sommeil. Les filles ont fait 2 fois 4 heures de quart chacune, c'était une première ! Morgane est très consciencieuse, elle aime bien faire les choses et reste souvent dans le cockpit pour veiller les bateaux et aussi regarder les étoiles. Marion, par contre a quelques tendances à s'endormir. C'est peut être un peu trop dur pour elles, c'était juste un essai.
Au port nous rencontrons toute la bande de Porto Santo : Sualiga, Marancha, Ker Tidou mais aussi Cloel et jan Steen qui nous suivait depuis Playa Poro jusqu'ici. Quel plaisir de retrouver Rolland et Liliane de Cloel que nous pensions partis depuis longtemps. Notre première soirée sera pour eux, nous fêterons notre arrivée et nos retrouvailles.
L'escale de Las Palmas, où nous sommes, est une vraie escale technique. La plupart des bateaux se préparent ici pour une traversée de l'Atlantique ou une traversée vers le Cap Vert (800 miles et plus). Au Cap Vert il n'y a pas grand chose et donc la traversée de l'Atlantique se prépare ici, ce qui est notre cas. Un certain nombre font faire des réparations (le port est très bien équipé), d'autres achètent du matériel car c'est moins cher ici. Nous faisons partis de ces derniers, nous changeons notre annexe qui devenait dangereuse et notre VHF (le banquier va encore être furieux !).


Le 7 novembre : grand jour :

Le skipper change d'année (pas de dizaine, oh non !) et il souffle ses 44 bougies et dévore le gâteau au chocolat confectionné par les filles ! Son cadeau ? Un Top-climber acheté d'occasion ici à Las Palmas à une canadienne qui se fait poser des marches de mât.
Les Jan Steen nous ont rejoint pour le dessert et la soirée fut très sympa. Notre escale dure en longueur car le matériel commandé n'est pas encore arrivé. Dernière nouvelle : nous attendons Olympe qui devrait pointer son étrave demain matin (9 novembre). Quant à nous nous devrions quitter Las Palmas lundi 11 pour le Cap Vert. Les gens du port deviennent nerveux à cause de L'ARC et nous ne devions rester ici, au ponton, que 3 nuits ! Autre grande nouvelle : nous avons trouvé un équipier, nous en reparlerons prochainement.


Merci à ceux qui nous lisent régulièrement, merci aux autres aussi et….
A bientôt

 

26-Oct-2002 : La traversée vers les Canaries

 

Dix-huitième étape
14 octobre. De Caniçal sur l'île de Madère à La Graciosa, première escale aux Canaries


Nous partons groupés, à quatre bateaux (Olympe, Vadrouille, Sualiga et nous), il est 10h00 du matin. Tsigane est parti à Funchal ce matin pour récupérer son bas étai, il partira probablement dans la soirée. Le temps est merveilleux et le vent monte doucement pour atteindre 12 / 13 nœuds vers midi. Nous filons à 7 nœuds vent de travers cap au 140, en route directe vers les Canaries. A 14h00, nous doublons Vadrouille parti une heure avant nous. Olympe, lui, est déjà loin derrière. Sualiga, loin devant, fait route plus Sud vers Grand Canaria. Au bout de deux heures les deux bateaux qui nous suivaient ne sont plus que des points blancs à l'horizon. Nous sommes maintenant seuls sur la mer jolie. Le moral des moussaillons est comme le ciel, au beau fixe. C'est la première fois, je crois, qu'un départ se passe aussi bien. La vie s'organise autour des quarts, les filles veillent de 20h00 à 23h00 et de 07h00 à 09h00. Elles ont pour consigne de nous réveiller quelle qu'en soit la raison. Chantal et moi, nous nous partageons le reste.
Vers 20h00 le bruit caractéristique de la ligne à thon qui se tend, ralentie par un élastique, alerte Chantal… " un poisson, un poisson, vite, allez réveiller papa ! " dit-elle aux filles qui débutaient leur quart. Je monte sur le pont et je commence à tirer doucement sur le fil. Pendant ce temps là, Chantal tente d'arrêter le bateau en le mettant bout au vent, les enfants, très excités, préparent des seaux et l'épuisette. Je ne me suis pas levé pour rien, la ligne est tantôt dure, tantôt molle, c'est le signe qu'il y a quelque chose au bout. Il fait déjà nuit et nous n'apercevons la prise qu'au dernier moment….C'est une belle daurade coryphène jaune, bleu et verte que nous remontons à bord à grand peine. Vingt minutes après, elle est à nos pieds dans le cockpit. Elle mesure 1,20 m et 30 cm dans sa partie la plus large. Chose étonnante, une deuxième daurade l'a accompagnée jusqu'au bout, jusqu'au tableau arrière du bateau, si proche qu'avec un fusil harpon nous pouvions l'avoir sans difficulté. Pour l'empêcher de bouger, mettez-lui un chiffon sur les yeux : c'est radical, elle devient raide comme du bois. Pour la tuer proprement, mettez-lui un petit verre d'alcool (nous c'était du whisky mais le rhum marche très bien aussi) dans les ouies : là aussi c'est radical, elle meurt en quelques minutes et en chantant en plus ! Ces deux astuces ne sont pas de moi, je les ai lues sur internet et je peux vous garantir que cela marche très très bien (c'est aussi vrai pour le thon). Le poisson est coupé en quatre gros morceaux sans compter la tête et la queue, nettoyé et mis dans le frigo en attendant le lendemain. Dans une nuit noire chacun s'affaire maintenant à nettoyer le cockpit. Nous mangerons la daurade plus tard, soit crue à la tahitienne, soit cuite. Chantal fera même trois bocaux de conserve.
Le temps s'écoule lentement, il n'y a pas beaucoup de vent, il fait beau et chaud ; Nous nous baignons même autour du bateau en plein océan.
La journée du 15 est marquée par la visite de plusieurs dauphins à deux reprises et par la pêche d'une bonite à ventre rayé de 30 cm environ ; Voilà qui va encore améliorer l'ordinaire !
Nous apercevons les premières îles des Canaries à 07h30 le 16 octobre. Au lever du jour, entre Alegranza et La Graciosa, j'ai le malheur ( !) de mettre la ligne et la malchance( !) de pêcher une autre bonite….Résultat, je suis interdit de pêche par Chantal jusqu'à l'arrivée ! ! ! ! ! Je ne sais pas pourquoi ! Il fait jour maintenant et nous en profitons pour longer la côte de l'île de La graciosa jusqu'au mouillage de playa Francesa. Le paysage est extraordinaire, lunaire, on se croirait dans le désert. Le premier village aperçu au nord est de l'île nous fait penser à une oasis.
Nous jetons l'ancre devant une superbe plage, dans une eau très claire à 11h00 du matin après 48 heures de mer et 274 nautiques parcourus. Nous retrouvons là Laurian, un Océanis 430 que nous connaissons depuis Canical. Vadrouille arrive quelques heures plus tard et mouille entre nous et Laurian.
Le soir même, Jean-Claude et Denise de Laurian organisent un barbecue sur la plage avec le poisson pêché en mer quelques heures avant ; Les deux bonites pour nous plus de la daurade déjà cuisinée, d'autres bonites pour les autres bateaux. Il y a aussi l'équipage d'Olympe, arrivé vers 18h00 et qui, à peine l'ancre au fond, sont conviés au barbecue. Superbe soirée grâce une magnifique idée de Laurian, avec une lune qui éclairait comme en plein jour.
Le lendemain 17 octobre, arrivée de Tzigane vers 04h00 du matin. Ils ont quitté Funchal à minuit deux jours avant, après la réparation de leur étai. Le même jour, vers 09h00, alors que nous parlions de Jan Steen sans savoir à quelle date il devait arriver, quelle ne fut pas notre surprise quand, sortant dans le cockpit, je l'aperçois en train de jeter son ancre à quelques mètres de nous. Cela tient du miracle, nous étions justement en train de parler d'eux ! On ne s'était pas vu depuis Lisbonne, le 19 septembre.
Le soir même, nouveau barbecue sur la plage avec Tzigane et Jan Steen mais cette fois sans Vadrouille ni Laurian qui partaient tôt le lendemain sur Lanzarote craignant le mauvais temps. Effectivement, le reste d'une mauvaise dépression située sur les Açores devait nous tomber dessus d'un moment à l'autre. Après maintes discussions avec les Espagnols du port nous obtenons une place (c'est beaucoup dire !) dans le petit port de La Sociedad pour les quelques jours de la tempête.
Le vent ne se fait pas attendre, il souffle à 35 / 40 nœuds toute la nuit. Les échanges en VHF entre les quelques bateaux restés au mouillage et ceux rentrés au port, à l'abri, sont nombreux. Finalement, tout se passera bien pour tous les bateaux . Ceux restés au mouillage se sont bien faits secouer tout de même. Nous profitons d'être au port pour parcourir le village de long en large. Il n'est pas très grand mais très étonnant, on se croirait au Far West, les rues ne sont que du sable et les maisons très blanches. De plus, il est d'une propreté exemplaire et très soigné. Nous en profitons aussi pour fréquenter de manière assidue le seul et unique cyber café de l'île et faire quelques courses au super mercado. L'après midi nous nous retrouvons tous (c'est à dire Olympe, Tzigane, Jan Steen et Bran) pour une ballade jusqu'au village de pêcheurs de Pedro Barba au bout de l'île (l'oasis de notre arrivée). Cinq kilomètres de marche pour arriver dans un endroit de rêve, un petit port, une plage magnifique, des maisons adorables et très bien entretenues et pour couronner le tout, un bain collectif qui restera dans nos mémoires. Le vent étant tombé, nous décidons de rejoindre le beau mouillage de Playa Francesa.
De là et l'après midi même, nous grimpons le Monta da Amarilla (172 m), juste au-dessus du mouillage. Une vue fantastique sur le mouillage, une partie de La Graciosa et Lanzarote. Un pêcheur de La Sociedad a eu la bonne idée d'offrir un barracuda à Patrice et Marie Pascale, un dernier barbecue sur la plage s'imposait donc et ce fut fait le soir même avec Tibout, un autre bateau français parti pour deux ans et rencontré dans le port pendant la tempête. Particulier le barracuda, un goût très marqué mais succulent.
Cet endroit est paraît-il un des plus beau des Canaries, mais il faut reprendre la mer. Demain nous partons pour Lanzarote.

 

23 octobre.De La Graciosa à Puerto de Naos sur l'île de Lanzarote


Nous quittons le mouillage vers 10h00 du matin, zsigane et Jan Steen nous suivent de près. 30 nautiques avec du vent de N-NE qui soufflait à plus de 20 et surtout une mer forte de ¾ arrière, résidu probable de la dernière dépression des Açores. Nous sommes les premiers arrivés sur le ponton de Puerto Naos déjà surchargé et nous profitons du départ d'un autre bateau pour nous mettre à couple en bout de ponton. Une heure après Tzigane vient se mettre à coté de nous…. Personne ne nous dit rien…Alors on reste. Ici au moins on a de l'eau et de l'électricité. Jan Steen, arrivé dans la soirée, a moins de chance. Il est obligé de jeter l'ancre à l'entrée de Puerto Naos, devant le castillo de San José, loin de tout. Olympe, parti de La Graciosa un jour après, subit le même sort, il mouille au même endroit que Jan Steen. Le port proche est Arrecife, la capitale de l'île. Une petite ville bien sympathique où l'on trouve de tout, même des shipchandlers (ou ferreteria y efectos navales : 4 dans le même quartier) et un cyber café avec des machines performantes, ce qui n'est pas le cas partout !
Voilà, nous sommes à Lanzarote pour quelques jours encore, bien sûr nous vous tenons au courant. Il est temps de fermer cette page. Nous vous souhaitons à tous plein de bonnes choses.

A bientôt

 

 

19-Oct-2002 : Les îles de Madère

 

Escale de Porto Santo à Madère : tranches de vie


Le temps se partage entre CNED le matin, plage (elle est à deux pas), courses, internet ou promenades l'après midi. La météo est sympa, chaleur, soleil, un peu de vent parfois et quelque bons grains de pluies car le vent n'est pas tout à fait établi au Nord Est (il paraît que c'est pour bientôt !). Les enfants profitent des derniers moments avec Marancha, le catamaran d'Anne-Charlotte et Sualiga, un monocoque qui fait l'ARC ; ils partent sur Madère et les Canaries demain matin.

L'arrivée d'Olympe


Nous les attendions depuis Lisbonne…ça y est, ils sont enfin là ! A quai, devant nous, nous sommes le 2 octobre ! Depuis hier soir nous lancions des appels en VHF, sans trop y croire en fait, et puis ce matin la première liaison : " Alors mon grand, comment tu vas ? " (c'est l'expression favorite de Patrice !), la première réponse d'Olympe tombe comme par miracle. Patrice prend ses jambes à son cou et vient nous prévenir : " Olympe arrive, Olympe arrive, il sera là dans une heure ". C'est tout d'un coup l'effervescence, et sur Bran, le CNED est oublié en un tour de main. Tout le monde s'organise pour un accueil mémorable : Erwan court au bout du môle pour leur indiquer une place, Morgane prend le grand pavillon Français, Patrice et Marie Pascale courent au bout de la jetée pour tenter de les apercevoir, Chantal est préposée au reportage photo qui immortalisera l'événement. Patrice avait pris soin la veille de réserver une place. Nelson, le chef du port, a même fait déplacer un bateau Autrichien arrivé dans la nuit et qui avait pris la place réservée à Olympe !

L'emblème du bateau, le beau dessin des enfants : c'est aussi la tradition ici. Le mur du port en est plein. Bien sûr, ce n'est pas La Horta aux Açores mais tout de même c'est assez joli. Armés de pots de peinture et de pinceaux de plusieurs tailles, les enfants se sont décidés à laisser la trace de notre passage. En trois séances l'œuvre était achevée et le mur de Porto Santo brillait à nouveau de milles feux….(bon, mimile, tu vas nous la jouer longtemps ?)
Je ne peux pas vous le montrer (je sais que vous en mourez d'envie !) car il fait l'objet d'un concours sur ce site. Pour ne pas dévoiler le secret et être correct vis à vis des autres concurrents (Olympe et Tzigane) mais surtout pour ne pas influencer votre vote (vous ne manquerez pas de voter, j'en suis sur !) vous le verrez plus tard. Entre nous…et surtout ne dites rien…c'est le plus beau des trois alors sans vouloir vous influencer, n'hésitez pas, votez pour Bran !

Parmi ceux que nous rencontrons ici, il y a Thierry et Douce avec leurs deux enfants qui viennent de tout laisser pour vivre pendant cinq ans sur l'eau et faire le tour du monde ! Mathieu a l'âge d'Erwan et tous deux s'entendent bien. Sa petite sœur Eva les suit à la trace. Thierry de Kertidou (un superbe catamaran Privilège 476 de Jeantot Marine) a décidé de faire une surprise à Douce et a fait venir une cousine de celle-ci qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. Mais pour que la soirée soit réussie il faut faire garder les enfants et c'est tout naturellement qu'il demande à nos deux filles de s'occuper de ses pitchouns. Et les deux filles ont donc fait leur premier baby sitting ! Cela s'est si bien passé que le lendemain ils leur redemande de revenir le soir. Et nous, ce soir-là, nous étions bien surpris de n'avoir plus qu'un enfant …. Moins de bruit, 3 assiettes à table…

Visite de l'île en voiture : Beaucoup nous avaient dit que cela valait la peine de faire le tour de l'île car elle était très différente de l'autre côté. Nous sommes maintenant trois bateaux et à 3 une location de voiture s'avère intéressante. Nos 24 heures de location ont été bien rentabilisées (3 fois 3 heures de visite puis un marché à Pingo Dolce pour les trois bateaux ce qui nous permets de transporter une bonne cargaison pour chacun). L'île est un peu moins sèche de l'autre côté avec des falaises abruptes et est finalement peu habitée. L'île est aussi surprenante car elle est très élevée et la vue depuis le Pico do Facho est superbe. Comme nous avons fait notre tour à trois moments différents de la journée, nous avons eu une vision des mêmes paysages avec des éclairages …. Différents ! Ainsi Punta Da Calheta a paru très sauvage à Marie-Pascale et à Patrice avec des vagues fortes alors que pour Jean-Yves et Odile la plage faisait presque rêver avec cette île juste en face. Nos photos en seront le reflet.

Dix-septième étape
06 octobre. Porto Santo à Madère à Caniçal sur l'île de Madère


Ce dimanche nous avions programmé un départ tôt afin d'arriver de bonne heure pour éventuellement nous arrêter au mouillage de Baia da Abra, juste après la pointe Est de l'île de Madère. Olympe part le premier, le vent souffle en rafales à Porto Santo, nous l'aidons à se dégager du ponton. Puis c'est notre tour et celui de Tzigane. Le vent est faible d'Est - Nord Est, la mer pas trop agitée et Morgane me dira même " Papa, la mer est calme aujourd'hui " alors que sa mère avait la tête dans le seau (elle a de l'humour cette petite !). Morgane était pour une fois la plus à l'aise. Cinq heures après, nous passons la ponta de Barlavento sur l'île de Fora à l'est de Madère. Les voiles des deux autres bateaux ne sont plus qu'un souvenir, nous les distinguons à peine à l'horizon…je ne sais pas combien on leur a mis mais ce n'est pas rien ! ! !
L'arrivée dans la marina de Canical (marina privée de l'hotel Quinta Do Lorde à quatre kilomètres de Canical en fait) est impressionnant. Il n'y a que deux bateaux (pour une marina de 250 places) que nous connaissons pour les avoir déjà rencontrés à Porto Santo : Sualiga et Marsupilami 1 (un cata).Tout est neuf ici, les pontons, les bornes d'électricité et d'eau. Les quais sont encore en travaux, en cours d'aménagement. Aujourd'hui nous profitons de beaucoup de places et d'infrastructures très récentes. En contre partie, il n'y a pas d'eau au ponton, pas de douche, pas de toilettes et de la poussière partout. Pour trouver un peu d'eau et des sanitaires il faut aller à l'hôtel, juste au dessus de la marina, ce sont eux les propriétaires et qui gèrent ce nouveau port. L'électricité est payante, en plus de la place au ponton. C'est un système de carte qu'il faut acheter et placer dans la borne du ponton, c'est la première fois que je voyais ce système. A terme, l'eau sera distribuée de la même façon. Ce port est voué au succès. Avec Funchal, c'est la seule marina de l'île de Madère capable d'accueillir des plaisanciers. La marina de Funchal est trop petite et souvent pleine. Le mouillage, pour ceux qui n'ont pas de place sur un ponton, est toujours très rouleur et de mauvaise tenue même par très beau temps. Parlons tarifs : il vous en coûtera, à Canical, 21€ par nuit quelque soit la taille du bateau (mais pour combien de temps ?) et pour les petits bateaux c'est un peu cher. La carte vous permettant d'avoir l'électricité et l'eau sur le ponton (futur) vous coûtera 2€ pour 10 kW et 250 litres d'eau (vous pouvez, pour les gros consommateurs, acheter autant de cartes que vous voulez). Autre inconvénient par rapport à Funchal, cette marina est perdue dans le " désert " (comme disent les gens de Funchal), il vous faudra marcher 4 kilomètres avant d'attraper le moindre bus et celui qui vous amène à Funchal met pas loin d'une heure et demie. La solution aujourd'hui est la location d'une voiture. Pour une famille, ce n'est pas si cher, le ticket de bus pour Funchal vaut 5€ par personne (enfant compris) pour un aller retour et la voiture, 35€ par jour. C'est parfait pour visiter l'île, surtout si vous la louez à plusieurs bateaux comme nous avons fait.

Nous envisagions un séjour bref mais ce furent 7 jours que nous passâmes à Madère et nous avons vu le port se remplir peu à peu… Ainsi Vadrouille, un Moody 38 rencontré à Porto Santo, est arrivé le mardi avec une flopée d'autres. Comme chacun choisissait sa place, des affinités linguistiques apparaissaient : le ponton des francophones, des danois, celui des grandes unités,…. Et nous avons de fait retrouvé Sualiga avec Pierre, Babeth, Alexandre, Maxime et Marine. Ils sont très équipés côté météo et Pierre est venu fréquemment discuter avec nous, Olympe ou Tzigane. Cela s'est donc rapidement transformé en apéros chez l'un ou l'autre et samedi soir nous étions 6 bateaux sur Bran : Olympe (Jean-Yves et Odile), Tzigane (Patrice et Marie-Pascale), Sualiga (Pierre et Babeth), Vadrouille (Jean-Paul et Nathalie, nos amis belges) et un tout dernier arrivé, Maha (Bruno et Corinne). Les enfants en ont profité au maximum, le matin étant consacré au Cned et l'après-midi soit aux balades avec les parents soit aux jeux (baignades dans le port à l'eau très claire, plongée sous marine à l'extérieur du port, courses en annexe, jeux chez les uns les autres, chacun trouvant un enfant de son âge).
Nous avons visité l'île 3 fois dont une avec un couple portugais de Madère.
Notre 1ère virée fut le lundi avec une visite, sous une pluie torrentielle, de la côte nord jusqu'à Sao Vincente : autant dire que le plaisir a été un peu gâché mais nous avons vu de supers paysages très escarpés, des routes étroites et tortueuses, des maisons particulières - celles de Santana- le tout apparaissant comme parfois très sobre, triste et un peu glacé. Au retour, débouchant du côté de Ribeira, nous avons trouvé des paysages plus riants, vert anglais et colorés. Nous n'avons pas vu les fameuses levadas -canaux d'irrigation près desquels on peut marcher et faire de bonnes balades.
La 2ème fut le mercredi après-midi en compagnie de José Manuel et Angela Arves ainsi qu'un de leurs amis qui parlait anglais. Accueillis à Funchal devant la cathédrale nous nous répartissons dans les deux voitures et filons vers le pico dos Barcelos, point de vue très impressionnant sur Funchal puis vers Curral das Freiras, lieu particulier au cœur de la montagne sorte de cirque qui, il y a 20 ans n'était relié que par des sentiers de muletiers. Là, nos amis nous offrirent un verre de la boisson locale (le punch de Madère) et nous goûtâmes au bolo de mel, sorte de pudding à base de miel. En redescendant, nous sommes passés par Monte où domine une église célèbre tout au-dessus de Funchal. A Monte (lieu atteint par un funiculaire depuis la capitale) le mode traditionnel de descente se fait dans des chariots en osier pour 2 personnes, pilotés par 2 conducteurs, chariots qui glissent sur le macadam. Ensuite nous sommes passés par Camacha petite bourgade du centre de l'île très active qui fabrique différentes sortes de paniers en osiers et autre articles tressés.
Notre visite s'est fort bien achevée par la venue à bord de nos amis.
La 3ème s'est déroulée un matin : nous avons tenté sans succès de nous connecter sur le net à Machico (à la bibliothèque municipale, il y a toujours un PC mais celui-là marchait très lentement et nous avons vite fini de nous connecter sans presque rien écrire. Nous avons poursuivi par une courte visite à Funchal où nous sommes allés au marché qui est fort réputé pour ses couleurs, odeurs et goûts. Des photos témoignent de cette avalanche de couleurs. Au retour, au lieu de passer par l'autoroute, nous avons pris la corniche qui nous a fait profiter d'une vue superbe par un soleil radieux.

Les journées suivantes se sont passées à farnienter, à travailler et à plonger afin d'attendre une météo favorable pour notre traversée sur les Canaries. De plus, Tzigane avait un problème d'étai et attendait sa pièce pour le lundi.
Nous décidons de quitter Madère, nous attendons l'amélioration du temps. Le vent devrait passer au NE bientôt, probablement dans deux jours.
La prochaine étape devrait être les Canaries, quelques 300 nautiques plus au sud. Là, nous espérons être à l'abri des dépressions qui sévissent plus au nord en hiver.


A bientôt

 

 

30-Sept-2002 : La première île

Seizième étape
19 septembre. Lisbonne - Porto Santo à Madère

Deux jours de galère, du vent de face, des pannes, du matériel cassé, du soleil, une belle pêche…c'est le résumé de cette étape qui fut dure pour tous et pleine de rebondissements.
Voyons un peu le détail…
Nous partons le 19 seulement, la météo s'améliore et nous ne voulons pas rester un jour de plus ici. Le temps est tout de même maussade et le vent souffle à 15-20 nœuds déjà et de sud - sud ouest. Nous sommes surpris, à la sortie du Tage, par un clapot dur et serré (vent contre courant probablement). La nuit qui suit est dure pour tout le monde, les enfants sont cloués dans leur lit et c'est la valse des seaux qui commence. Je barre presque toute la nuit car Chantal trouve la mer trop formée (en fait, elle est aussi malade que les enfants !). Vers midi le lendemain nous avons parcouru 100 nautiques ; à 17h30, 24h après, 140 nautiques…belle moyenne vous me direz…certes, mais au prés serré et pas sur la route directe !
Le matin du 21 septembre le compteur affiche 222 miles au prés, dans une mer formée et un vent jamais inférieur à 18 nœuds avec des grains à 35 - 38 nœuds…Dur, dur ! Cette nuit la drisse de génois s'est cassée, nous l'avons aussitôt enroulée pour qu'il ne descende pas d'un coup ; nous envisageons de gréer le solent sur l'étai largable mais nous verrons demain…Moteur et on fait route en s'appuyant sur la grand voile !
Si on faisait les comptes…le groupe électrogène en vrac depuis hier soir, un tangon qui s'est décroché et qui se ballade à la moindre vague, la drisse de génois et des infiltrations d'eau à l'intérieur, du coté de la cuisine. Le moral n'est pas bon, on en a tous marre (y compris moi) de ce prés qui n'en finit pas, je partirais bien au lit pour y dormir et ne plus penser à rien pendant deux jours mais il nous reste 298 nautiques à couvrir et j'espère que le vent qui s'est un peu calmé ne va pas, à nouveau, nous jouer un mauvais tour. La route (encore au moteur appuyé par la grand voile) est quasi directe, le vent semble un peu plus ouest (c'était prévu par la météo) mais attendons un peu…ce serait trop beau ! C'est tout de même bon pour le moral. Je suis même resté de longues heures à la table à carte pour écrire ce qui suit sur le cahier de quart :
" Le temps s'est considérablement assagit quand je me lève à 3h00 du matin le 22 septembre. La mer est presque calme. En tout cas le bateau est calme, les enfants et Chantal dorment profondément. Moi, j'ai le moral et j'ai l'impression que pour tous, c'est pareil (il ne faut pas que je m'avance trop !). Morgane qui vomissait deux à trois fois par heure et qui pleurait sans arrêt en se plaignant du ventre dort maintenant d'un sommeil heureux. Hier soir, chaque enfant a mangé son bol de nouilles, c'est un signe !
Il y a plusieurs leçons à tirer de cette entrée en matière un peu houleuse d'il y a deux jours où tout semblait catastrophique, à commencer par la météo. Il faudra y réfléchir avant d'entamer une prochaine longue traversée (Canaries - Cap Vert, 8 jours).
Nous n'étions pas, c'est sur, préparés à cette météo que les prévisions semblaient dire clémente (en fait, jusqu'à hier le vent n'est jamais tombé en dessous de 19 nœuds et la mer était agitée).
Nous sommes partis le ciel était gris, pluvieux et le vent soufflait déjà à plus de 15 nœuds ; très mauvais pour le moral des enfants et surtout pour leur petit ventre. Ils ont tout de suite étés malades et ça, quand ça démarre, ça ne s'arrête pas si facilement.
Nous n'avions pas parlé de quart avec Chantal, résultat nous nous sommes plus que fatigué au début et il a fallu rattraper après. Cela m'a joué un tour après le bris de la drisse de génois. J'étais, encore hier, trop fatigué pour entreprendre la mise en place du solent. La mer était agitée et je n'avais pas envie de me mouiller. Je trouvais la solution du moteur beaucoup plus facile et reposante. Aujourd'hui la mer est plus calme, j'ai l'esprit plus reposé, j'ai réfléchi à la manière de faire, j'ai physiquement plus de force ; On peut maintenant envisager la mise en place du solent. C'est vrai qu'en équipage c'eut été chose faite tout de suite et le moteur aurait tourné 2 heures pour charger les batteries. C'est vrai aussi que, avec un équipier, la fatigue ne s'opposait pas au changement de voile d'avant. C'est comme ça et il faut que nous apprenions à naviguer en famille et finalement en équipage réduit sans le secours d'un équipier, même si cela m'a traversé la tête plus d'une fois.
Morgane a eu plus de mal que les autres. En mer elle a toujours mal au ventre et ne pense qu'à une chose : rentrer à Brest. C'est un mélange de mal de mer et de peur avec, en plus, la perspective de voir les choses durer plusieurs jours, jusqu'à l'arrivée. Erwan, lui, préfère être allongé. Il vomit aussi de temps en temps mais avec le sourire…Il est très positif et l'habitude viendra vite je pense. Marion, je l'ai vu lire hier soir. C'est gagné ! Il n'y a rien à dire sinon qu'elle a pâti des mauvaises conditions comme nous tous. Un travail, une préparation sera à faire pour Morgane, avant la prochaine longue traversée. Il faudra trouver, avec elle, une solution pour qu'elle se sente mieux le plus vite possible ".

Dans la matinée du 22, la mer est devenue presque calme et j'ai pu, sans trop de difficulté et avec l'aide des filles, installer le solent sur son étai largable.
A midi, tout le monde est sur le pont : un poisson a mordu sur la ligne à thon, c'est une daurade coryphène d'une trentaine de centimètres. Erwan décide de mettre sa ligne à l'eau, bien lui en a pris, il remonte (plutôt je remonte) trois autres petites daurades que Chantal prépare aussitôt pour le déjeuner. C'est un régal, rien à voir avec la daurade de notre Bretagne. Soleil et chaleur sont au rendez vous, le temps est magnifique et la mer calme (c'est Morgane qui le juge ainsi, c'est dire !) et nous nous réconcilions tous avec la mer.
A 71 nautiques du but et à minuit, le pilote automatique tombe en panne….il ne manquait plus que ça, la série continue ! Ouf, après investigation, ce n'est que mécanique : le vérin s'est désolidarisé de la mèche de barre, l'écrou s'est dévissé (on se demande comment !) et le boulon est tombé au fond de la cale. Après deux heures de réparation en pleine nuit et bien aidé par Morgane, l'affaire est réglée et le pilote peut à nouveau jouer son rôle, c'est à dire barrer à notre place.
9h30 le 23 septembre : terre en vue, distante de 30 nautiques ! Le vent tourne, après plus de 24 heures de noroît, il repasse au sud ouest…encore quelques miles de perdus à tirer des bords et sans génois en plus, juste une petite voile d'avant !
Vers 16h30 nous sommes enfin au ponton, fatigués mais bien contents d'être arrivés. Nous aurons parcouru 534 miles en 95 heures (la distance directe est de 485 miles). Nous sommes admirablement bien accueillis par Nelson, le chef de port, qui, dans un français presque parfait, nous demande si tout s'est bien passé.
La chaleur est là, le soleil darde et nous commençons à découvrir cette nouvelle escale.

24 septembre.

Après une bonne nuit, les enfants reprennent le cycle CNED. Erwan, comme d'habitude tire au flanc et toutes les excuses sont bonnes pour ne pas travailler. La remise en état du bateau commence par la réparation du générateur (changement du rouet de pompe à eau) puis un jour plus tard c'est au tour de la drisse de génois. Marion monte en haut du mât et fait le diagnostic suivant : la drisse n'est pas cassée, elle est toujours dans le mât, c'est juste la manille située entre le mousqueton de drisse et le haut de l'enrouleur qui a lâché. Ce n'est pas trop grave finalement !
Au fil des jours nous sympathisons avec les autres bateaux, il y a beaucoup de français, en couple ou avec des enfants du même âge, ou presque, que les nôtres. Nous apprenons qu'une fille de 14 ans d'un des bateaux français correspond par internet avec Olympe II, le bateau des Lebleu, que nous attendons d'ailleurs.


25 septembre


La nuit fut des plus agitée… Lorsque nous nous couchons, Chantal s'inquiète du linge sur les filières (puisque le lavage est le lot de chaque escale) ! Il est vite rentré. Une demi-heure après, à peine assoupis, nous sommes réveillés par un vent très violent qui souffle en rafales dans ce havre (auparavant de paix) : le port est situé au pied d'une montagne abrupte et aride de 285 m. Le vent tempête, la mer aplatie par des trombes d'eau et surtout, ce qui frappe c'est la soudaineté du phénomène, les bateaux tirent violemment sur leurs haussières, le vent prend sur les coques et les fait se pencher fortement. Le vent semble s'engouffrer au maximum par la montagne et dévale la pente pour raser le port. Nous qui pensions être à l'abri et au calme, nous voilà servis ! Sous la pluie diluvienne (mais chaude) nous triplons nos amarres et surtout rattrapons notre solent qui était plié dans son sac uniquement posé sur le pont et qui commençait " à se faire la malle " !
Ce qui nous a réveillé ce sont ces rafales qui sont montées à plus de 50 nœuds tout d'abord puis ensuite très fréquemment à 35 - 40 nœuds. Le coup de vent a réveillé tout le monde et on se questionne pour savoir si tout va bien. Un bateau au mouillage dérape puis se raccroche…. Mais il est surveillé activement. Thierry aidé par Rolland ( de CLOEL) va refaire l'amarrage d'un bateau allemand dont le propriétaire ne semble pas à bord et dont les voiles sont aussi mal ferlées. Entraide des pontons…. On s 'écoute aussi en VHF pour se filer un coup de main. Ce coup de vent a duré plus d'une heure et Thierry a noté sur le cahier de quart " vision apocalyptique ". Il s'agissait du passage d'un front non annoncé par la météo.
Les jours suivants s'écoulent calmement avec un temps qui est tantôt beau, tantôt à la pluie. Le village est un peu loin à pied (30 min) mais il est très joli avec des maisons blanches, des arbres colorés, une végétation du Sud. Nous sommes formidablement accueillis au point " Information " du village qui nous renseigne sur tout. C'est d'ailleurs Marion qui questionna dans un Anglais très correct et qui obtint même l'information capitale concernant la localisation d'un ciber café free !
Les enfants des bateaux s'invitent pour une soirée " crêpes "… pendant que nous passons de bons moments avec Rolland et Liliane de CLOEL puis avec Marie-Pascale et Patrice de Tzigane qui sont arrivés le 28.


28 septembre.

Date mémorable puisque c'est l'anniversaire de Morgane : ses onze ans ! La journée fut très belle : travail puis baignade ( Morgane a même donné un cours de papillon à Rolland qui est plus que doué : ancien de l'équipe de France de plongée sportive !) puis la fête à bord avec un repas qui sortait de l'ordinaire et un gâteau fait par les filles elles-mêmes. Morgane a apprécié les cadeaux même tous simples 'crayons parfumés,… même un petit sac en jean découvert ici. Rolland et Liliane nous ont rejoints pour le dessert.
Et nous attendons maintenant depuis plus de 3 jours les Jan Steen qui devraient être là à moins qu'ils aient opté pour les Canaries. Quant à Olympe il devrait arriver très bientôt.


A bientôt

 

16-Sept-2002 : Dernière étape portugaise sur le continent : on joue les prolongations (Mail à la liste)

Bonjour à tous. Nous devions partir aujourd’hui (lundi 16) pour Madère
mais une mauvaise dépression nous en empêche. Du vent de sud et de la
grosse pluie, nous qui cherchions le soleil, c’est gagné !
Résultat : nous sommes toujours à Lisbonne et nous n’avons pas bougé
d’un centimètre. Les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour les
jours à venir, la dépression reste scotchée devant le Portugal par 37°N
et 14°W. Nous remettons le départ à une date ultérieure : demain ou peut
être après demain. Nous ne sommes pas vraiment pressés, d’autant plus
que Olympe n’est toujours pas arrivé et nous voudrions bien faire un
bout de route avec eux. Nous nous étions donnés rendez-vous à Lisbonne. Le
porte-monnaie, lui, est pressé. Dans la Marine on dit qu’un bateau à
quai coûte cher, probablement à la collectivité ; la, Bran à quai nous
coûte assez cher (le commissaire de bord, Chantal, imputera cela aux
aléas météorologiques !).
Le moral de l’équipage est quand même au beau fixe. Le rythme de
travail scolaire reste soutenu, de 10h00 le matin à environ 14h00 (nous
n’arrivons toujours pas à commencer plus tôt car nos trois marmottes se
couchent tard !). Erwan, le plus cossard des trois, continu à réclamer son
dimanche, son mercredi et son samedi après midi. Mais pas de chance
pour lui, ici, il n’y a pas de syndicat !
Hier, dimanche, nous avons fait une petite entorse aux habitudes
scolaires pour aller à la messe à saint Louis Des Français. Après le
déjeuner, l’après midi est consacrée aux visites à Lisbonne, aux jeux avec les
copains et les copines, surtout les Hollandais de Jan Steen (autant
vous dire que, sur Bran, l’anglais est très pratiqué, chacun avec ses
moyens, et c’est tant mieux) ou aux courses. Avec l’aide d’amis portugais
(END) qui nous ont gentiment prêté une voiture, nous avons pu acheter
une grande quantité de nourriture pas trop cher (Lidl). Pour ma part,
j’ai résolu mon problème de démarrage moteur par la clé de contact.
C’était le problème électrique le plus important. Dans la masse de fils qui
vont du panneau de commande moteur au moteur il y en avait un qui était
endommagé. Quand je pense que cela dure depuis des mois, bien avant le
départ de Brest ! Je me souviens d’une sortie en mer ratée avec Patrice
et Laurence, des amis de Plougastel près de Brest, à cause de cette
histoire de moteur qui ne voulait pas démarrer ! ! !
En fait, nous sommes quasiment prêts. Les pleins d’eau, de vivres, de
gaz sont faits, le bateau est propre (il reste un petit coup de brosse à
donner sur le pont et c’est déjà programmé pour aujourd’hui). Nous
n’attendons plus qu’une amélioration de la météo pour larguer les amarres
et quitter le continent en espérant retrouver le soleil plus au sud, du
coté de Madère par exemple, à 450 nautiques d’ici.
A ceux qui n’auraient pas encore repris le travail (il ne doit plus en
rester beaucoup), nous leur souhaitons une bonne rentrée. Aux autres,
ceux qui malheureusement travaillent déjà, sachez que le CNED c’est
aussi du boulot (surtout avec Erwan – j’entends Chantal lui crier dessus) !
La seule différence c’est….le short et le tee shirt.
Bisoux des cinq Bran à tous et….a bientot

12-Sept-2002 : La suite des étapes Portugaises

Treizième étape
3 septembre. Nazaré - Sao Martinho do Porto


Cette nouvelle escale nous a été conseillée par Mike, le " maître " de la marina de Nazaré. Un gros catamaran de croisière que nous avions déjà vu à Viana do Castelo y était déjà. Alors pourquoi pas nous ! C'est un petit mouillage dans une baie toute ronde bordée par une grande plage et le village de Sao Martinho. L'endroit n'est pas très fréquenté car il y a peu de place, peu de fond et l'accès peut être compliqué voir impossible par mauvais temps, il y a une barre juste à l'entrée. Chose non négligeable pour les enfants, l'eau a la réputation d'être plus chaude qu'ailleurs. Nous retrouvons donc l'équipage du catamaran mouillé là depuis trois jours déjà. Jan Steen est là aussi, il nous suivait.
Les enfants ont une bonne idée : une partie de foot sur la plage entre les enfants et les parents…..ce qui ravit Chantal ! Sur la plage elle disparaît discrètement pour faire quelques courses car nous nous retrouvons tous sur Bran le soir même. Elle revient une heure après et participe avec nous tous à la fin du match. La soirée fut très conviviale et a duré jusqu'à minuit. Le lendemain midi une nouvelle petite fête est organisée par les trois maîtresses de " bateau " : un grand barbecue sur le catamaran à l'heure hollandaise : 14 h - 15 h ce qui revient à un repas de midi un peu " décalé " et qui dure jusqu'à 18 h ! ! ! ! et donc à la hollandaise on ne fait que grignoter par la suite le soir ! Les enfants ont commencé par se baigner puis nous avons pris l'apéritif et le barbecue commença. Le cata dispose d'un super barbecue au gaz par peur des braises qui était fort rapide : les enfants eurent droit à des hamburgers, des saucisses alors que nous avions des escalopes de dinde et des ….sardines ! Une super salade et des chips puis du raisin en guise de dessert mais pas de fromage ! Naturellement, le tout fut arrosé de vin portugais ! Moment très sympa où les enfants purent jouer, nager mais aussi regarder un film DVD et ce malgré le handicap de la langue et où nous avons eu beaucoup de plaisir à discuter en anglais, nos amis hollandais ayant la gentillesse de s'exprimer dans cette langue. Nous parlions de nos projets respectifs de navigation,…. La journée s'acheva d'une façon impromptue car le cata fut contacté par Mike qui les appelait pour leur dire qu'il avait de la place à nouveau pour eux à la marina, le cata devant hiverner à Nazaré. Après une nouvelle et mauvaise nuit pour cause de houle, nous levons l'ancre pour Peniche, à 20 nautiques de la.

Quatorzième étape
5 septembre. Sao Martinho do Porto - Peniche


Nous partons vers 14h00, à marée haute pour passer la barre sans difficulté. Jan Steen part aussi à peu près au même moment. Le temps est beau, il y a du vent de Nord, juste ce qu'il faut pour faire une moyenne de plus de 7 nœuds, et la mer n'est pas très formée. Par précaution, tout de même, les enfants et Chantal prennent leur pastille traditionnelle contre le mal de mer. Moins de trois heures après, nous sommes à quai à Peniche. Quelques minutes après, un policier monte à bord pour les formalités traditionnelles. Tout à coup, étonnement et grand sourire du fonctionnaire… ! il se rend compte qu'il a le même âge que moi, jour pour jour ! Depuis, à chaque fois qu'il passe devant le bateau (c'est à dire souvent) il me fait un grand salut de la main accompagné d'un large sourire, nous sommes devenus copains. Inutile de vous dire que les formalités ont été rapidement accomplies ! Ah si tous les policiers portugais avaient mon âge…. ! ! !
Une nouvelle et mauvaise surprise m'attend : pas de 22OV….Est-ce le quai, est-ce moi ? Comme d'habitude on commence toujours par accuser les autres ! Après une bonne heure de recherche, je découvre que, dans ma prise de quai fixée sur le bateau, un fil s'est cassé. Il faut tout démonter, refaire une partie de la prise qui a bien chauffé et remonter le tout. C'est chose faite le lendemain. La petite marina de Peniche est sympa malgré les nombreux bateaux de pêche qui passent et repassent nuit et jour. La ville est entièrement tournée vers la pêche. Elle a ce petit coté tranquille des villes du sud avec une végétation méditerannéenne. Les journées se passent entre travail scolaire pour Marion et Erwan le matin et courses et ballades l'après midi. L'école du matin dure souvent jusqu'à 14h00 ou même 15h00 et nous déjeunons après. Elle requiert la participation de tous, même Morgane qui n'a pas encore ses cours, aide son frère pour le français. Erwan est d'une lenteur incroyable en français, il est facilement distrait, paresseux sous prétexte qu'il n'aime pas cette matière. Une séance de 30 minutes dure facilement une heure surtout quand il s'agit d'écrire ! Par contre en maths, une séance peut durer 10 minutes, il adore cette matière et veut toujours en apprendre plus. Pour lui, c'est un jeu. Marion, elle, s'adapte bien quoiqu'elle trouve que les cours soient parfois longs et un peu complexes, elle enrichit son vocabulaire et utilise les mots appris. Il faut du temps pour se mettre dans le rythme et les exigences du CNED sont parfois abracadabrantes (en techno il faut une plieuse à chaud) !

A bientôt

 

06-Sept-2002 : Petit mail sur la liste de diffusion...

Salut a tous, nous sommes encore au portugal, a Peniche a 45 nautiques de Lisbonne. Le voyage se passe merveilleusememt bien un peu de mauvais temps mais surtout beaucoup de soleil. Le bateau a quelques petits soucis, je ne sais pas si l'eolienne charge correctement, le demarrage par la cle de contact pour le moteur ne se fait plus donc nous employons le moyen de voleur : contact direct sur les deux bornes du demarreur et
puis dernier pb arrive hier, la prise 220V sur le bateu est nase la aussi je bricole une autre piece mais en faisant attention car c'est du 220
Voila nous sommes heureux, nous avons trouve des amis hollandais qui font comme nous

voila salut a tous et a bientot

 

01-Sept-2002 : Les étapes portugaises..

 

Leixoes (port de Porto).

Lundi 26 août, nous sommes toujours ici et nous attendons toujours ce fameux colis de 7,5 Kg contenant les cours des filles et un peu de courrier. Nous savons que le colis est arrivé au Portugal vendredi.
Nous recevons finalement notre colis en début d'après midi, mais il ne contient que les cours de Marion ! Ou sont passés ceux de Morgane ? Nous apprenons par Marie qu'ils sont arrivés chez elle, à Plabennec…..encore des complications à venir !
L'arrivée de Jan Steen (le bateau Hollandais ayant le même programme que nous) nous met un peu de baume au cœur ; Ils ont quitté Viana do Castelo un jour plus tôt pour nous revoir après réception d'un texto envoyé par Marion. Depuis Camarinas nous nous suivons de loin et tentons à chaque escale de nous revoir. Finalement nous restons un jour de plus à Leixoes. Les enfants en profitent pour jouer ensemble : au programme : perles, plage avec château de sable, jeu de ballon mais pas de baignade car le vent était très fort et le drapeau, rouge. Quand les filles n'arrivaient pas à communiquer en Anglais, Marion n'a qu'un an d'Anglais, elles prenaient un crayon et du papier et dessinaient ….ça marchait bien !
Dans cette escale super longue, nous avons eu un autre plaisir : la visite de Paulo, le frère de Chantal qui était de passage sur Porto pour son travail. Il est venu dans la soirée et nous avons pu passer un bon moment avec lui. Il nous a raconté leurs vacances avec un week-end en mer particulièrement houleux. A notre tour ce fut l'histoire du thon, la fête de Viana, …. Deuxième visite familiale après Le Crouesty, cela est vraiment chouette.
Les cours de Morgane sont arrivés chez Marie et Jean-Marie ! Compte tenu de l'expérience Chronopost International qui devait être ultra rapide et qui fut super longue et ultra coûteuse, nous leur demandons de nous adresser les envois en plusieurs enveloppes à une poste restante à Lisbonne où nous arriverons dans quelques jours ,…comme les enveloppes !

 

Onzième étape 28 août. Leixoes (port de Porto) - Figuera de Foz

Après dix jours d'escale à Porto nous changeons enfin d'endroit. Pour une fois nous avons du vent (25-28 nds) et pas de brouillard, nous rallions Figuera à 7 nds de moyenne au vent arrière avec des pointes à 8,5-9 nds et vers 23h00 nous sommes à quai bien à l'abri. L'accueil y est très bien organisé, même la nuit. Il faut passer, en arrivant, au ponton Réception (C'est marqué en gros et c'est aussi le ponton du carburant) pour faire les papiers et se voir attribuer une place au ponton. Faites le dans l'ordre si vous ne voulez pas mettre le gendarme en colère ! Nous ne devions pas nous arrêter à Figuera (60 nautiques de Leixoes) mais la perspective d'une navigation de nuit jusqu'à Nazaré (90 nautiques) n'était pas du goût de tout le monde ! En fin de compte c'est une escale bien agréable, peu de monde (probablement la saison), un port bien équipé, une eau potable sans goût (nous avons vidé nos réservoirs remplis à Leixoes pour avoir de l'eau de bien meilleur goût !) et des gens sympathiques.
Une attraction citée dans les guides et qui est réellement super : le Marché couvert de Figuera ! Il est très vivant, démarre tôt le matin et comporte de tout. Il est organisé en rangées par type de produits. Ce qui frappe c'est l'harmonie des couleurs, de la présentation, la beauté des fruits, des légumes et des fleurs, le tout sous une grande halle aux allures un peu vieillottes mais en même temps très propre. Dès l'entrée des azuleros bleus sur fond blanc sur les côtés pour interpeller le visiteur, puis c'est l'espace des fleurs toutes plus belles les unes que les autres, puis les fruits et les légumes empilés en montagnes multicolores où les couleurs alternent. Un peu plus loin les poissons qui sont peu à peu débarqués : on trouvait des sardines, des maqueraux, du poulpe, des seiches,…..Ce marché est un vrai régal des yeux ! ! ! En définitive c'est une ville agréable très " station balnéaire " !
Le mulet de port est réputé pour être très méfiant et " impêchable ", même à la ligne…..Mais avec un fusil harpon et depuis le ponton c'est autre chose ! D'accord, ce n'est pas une performance, il y en a 10 au m2 mais tout de même…On dira que c'est un test grandeur nature pour le harpon ! Non, nous ne l'avons pas mangé, comme nous l'ont demandé les Hollandais du Jan Steen arrivés de Leixoes peu de temps après. Nous l'avons seulement ouvert…c'est une horreur ! ces bestioles mangent n'importe quoi et sont pleines de microbes. Une nouvelle et dernière soirée (nous partons demain) se profile avec l'équipage du Jan Steen. Les enfants, les nôtres et les leurs, sont tout heureux de se retrouver. " Mais pourquoi faut-il que l'on reparte quand Jan Steen arrive ? " demandent en cœur Marion, Morgane et Erwan ! Nous les reverrons sûrement dans un autre endroit, chacun a son propre rythme de navigation. A cette période là, les bateaux naviguant avec des enfants ne sont pas si nombreux or, pour eux, c'est important de rencontrer d'autres enfants, même de langue différente (ils se comprennent toujours). Nous espérons revoir bientôt l'équipage d'Olympe. Marion, Morgane et Erwan sont impatients d'échanger et de jouer avec eux.
Marion a commencé ses cours. " Au début c'est bizarre et très compliqué pour s'organiser " dit-elle, " c'est carrément différent du collège, je préfère mon collège de l'Iroise". Marion est très pointilleuse, sérieuse dans ce qu'elle entreprend, c'est une perfectionniste. Elle travaille souvent toute seule et n'aime pas être dérangée. Morgane, elle, n'a pas encore ses cours mais elle explore tout de même ses livres et commence les exercices. L'heure de la rentrée, sur Bran, a déjà sonnée.

Douzième étape 31 août. Figuera de Foz - Nazaré

Nazaré n'est distante que de 35 nautiques de Figuera, nous partons quand même à 8h00 du matin pour arriver tôt au petit port de Nazaré où nous ne sommes pas sur de trouver une place. Comme d'habitude, il n'y a pas de vent et nous faisons route au moteur à 5 - 6 nds ballottés par une houle de travers très désagréable pour nos estomacs.
L'accueil est excellent, Mike Hadley, le gérant de la petite marina et cité dans l'Imray, nous place à couple d'un bateau anglais que nous avons déjà rencontré plusieurs fois. Un quart d'heure plus tard, une lady anglaise qui semble être l'épouse de Mike nous prend en main pour les formalités diverses puis nous confie aux douaniers pour d'autres formalités. A ce propos, je m'étonne qu'à chaque escale portugaise il faille refaire les formalités, toujours les mêmes d'ailleurs (le pavillon Q n'étant pas obligatoire). Le Portugal est pourtant dans la CE ! Heureusement que les autorités ne sont pas trop zélées !
Nous sommes à Nazaré jusqu'au 2 septembre en principe. Mike Hadley propose une connexion Internet dans son bureau. Je vais donc envoyer ces quelques nouvelles accompagnées de photos en vous souhaitant, à tous, lectrices et lecteurs, amis bien connus, connus ou inconnus une très bonne rentrée.


A bientôt

 

23-Aout-2002 : Enfin le Portugal
13-Aout-2002 : Suite et fin des étapes espagnoles, prochainement le Portugal !!!
06-Aout-2002 : Camarinas & Ria de Muros, troisième et quatrième étapes...
30-Juillet-2002 : La Corogne, deuxième étape...
25-Juillet-2002 : Première étape , Le Crouesty
20-Juillet-2002 : Le grand jour - Le télégramme les a interviewé au moment du départ